La rencontre

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En 2099, le monde continuait inlassablement de courir à sa perte. La pollution, devenue endémique, recouvrait d’un voile terne le ciel ne laissant apparaitre le soleil qu’à de très rares occasions.

La nouvelle Europe fédérale avait absorbé les anciens états nations, désormais appelés ‘régions’, dans un vaste conglomérat où chaque peuple n’était plus vraiment maître de son destin. En région France, on parlait un ‘Franglais’ assez pitoyable même si l’Anglais était devenus notre langue officielle.

Les villes avaient toutes été réaménagées sur le même schéma. Elles s’étendaient en une succession de zones en cercle concentrique, délimitées par des murs surmontés de barbelés et des accès militarisés. Au centre, on trouvait la zone ‘A’ puis les zones B, C, D et enfin la zone E, un refuge aux parias de la société. Passé cette zone ‘E’, c’était le ‘désert’ jusqu’à la nouvelle citée et sa propre zone E.

Le désert, rendu stérile par les pluies acides quotidiennes, était dangereux tant sur le point épidémiologique que par ses rares habitants. Il était interdit de se rendre seul dans le désert.

Les résidents de la zone ‘C’ représentaient la ‘soi-disant’ classe moyenne. Pas assez riche pour vivre en zone B (je ne parle pas de la zone A, réservée à l’élite de notre société), mais pas assez pauvre pour être relégués en zone ‘D’, avec les ‘Dé-tritus’…

Comme me le répétait souvent mon paternel, notre passeport orange (ouvrant droit à circuler en zone C D) n’était que provisoire… Il était en attente d’une promotion afin d’obtenir un passeport vert, ouvrant droit à s’installer et circuler dans la zone B.

Il attendait depuis ma naissance le bougre… C’est vous dire s’il avait de l’espoir !

Pour ma part, la vie en zone ‘C’ avec les Cé-lérats, me convenait parfaitement. Ici, chacun s’occupait de ses oignons et c’était très bien ainsi ! Capuche sur la tête, écouteurs dans mes oreilles, je rasais les murs et marchais comme une flèche, droit devant moi. C’était la meilleure solution pour éviter les embrouilles… Et je m’y connaissais !

Les rues étaient à l’image de notre société, sales et bruyantes ! Mais on s’y faisait.

Plus les quartiers étaient déglingués et plus la vermine y proliférait ! Et il fallait croire que certains y trouvaient leur compte. Les politicards véreux promettaient mont et merveille à une foule hébétée par les jeux télévisuels et personne ne trouvait rien à redire.

Ce monde vicié, aussi bien écologiquement que mentalement, agonisait lentement.

En début de mois, une certaine effervescence régnait dans les rues. Les pensions de chômages, et diverses aides sociales étaient tombées. Pour quelques jours, l’argent et l’alcool couleraient à flot. Partout, l’ambiance oscillerait entre violence gratuite et beuverie sans retenue, avec son lot de crimes et viols.

Mais rapidement, les rues seraient rendues à la ‘faune’ locale et sans le sou.

Moi, avec le temps, j’avais appris à éviter les altercations avec les poivrots et les drogués. Survivre était ma seconde nature et je ne m’en sortais pas si mal.

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