Le manoir de Mornecroc ressemblait à un petit château qu'on pouvait trouver aisément dans la région d'Helheim, celle des suceurs de vie – petit surnom venant de Lukà - nommaient communément lampades. Ce qui était étrange pour une race qui s'était trouvé maudit et exilés dans une terre aride par la demande d'un de ces êtres.Les humains étaient étranges.

Lukà et Aya s'approchèrent de la bâtisse avec prudence surtout pour l'épéiste qui trouvait que l'atmosphère du lieu semblait être étrange. Les gardes étaient heureux du retour de leur souverain, mais certains serviteurs surtout les femmes semblaient porter un masque de deuil.

Lukà n'aimait pas ce lieu.

La drow jeta un coup d'œil à sa camarade pour la voir tendue comme la corde à son arc.

Elles s'avancèrent dans la cour sans alerter les gardes qui les regardèrent à peine, plus préoccuper à aider les autres serviteurs masculins à porter des caisses à l'intérieur.

- Elle est là. S'exclama Lukà en désigna Fanbara, dos à elles.

Les yeux de l'elfe ne suivirent par la direction indiquée par son amie, mais fixèrent une simple femme de chambre. Ce qui n'était pas alarmant en soit, elles avaient rencontrés de nombreux serviteurs depuis qu'elles étaient arrivées ici. Elle la détailla rapidement. Quelque chose clochait avec elle. Elle était brune aux yeux noirs. Elle portait un collier avec la pierre de lune, comme toutes humaines. Son regard observait loin devant elle, d'un air malade. Puis un bruit d'égouttement fit froncer les sourcils de l'archère qui chercha l'eau qui coulait, et ses yeux acérés tombèrent sur la manche de la robe de la jeune servante puis la main où une ligne de sang goutté jusqu'au sol de la cour. Il y avait une petite flaque à ses pieds.

- Aya !

La dénommée sursauta pour se tourner vers Lukà, qui semblait interrogative devant son attitude. Elle détourna son regard pour le poser sur Fanbara, qui s'était tournée à l'exclamation de voix de la drow.

Les deux aventurières s'approchèrent de la drow marchande, en remarquant qu'elle était devant une cage où tournait en rond un tigre.

- Salutation, je peux vous aider ? Demanda Fanbara en ayant reconnu Aya. Diruil, ne vous a pas suffit ?

Aya et Lukà échangèrent un regard entendu et ce fut l'épéiste qui commença par la nouvelle la moins bonne à annoncer.

- Nous aimerions vous parler de Cyndas. Il est décédé. Dit-elle d'un ton neutre.

Les yeux de Fanbara s'écarquilla peu à peu d'horreur et de tristesse devant elles, mais elles n'eurent aucune approche de compassion ou de pitié pour la femme qui commença à pleurer un homme qu'elle avait connu.

- Impossible ! Je lui ai parlé encore hier soir...Comment est-il mort ? Demanda-t-elle en bravant les larmes coulant sur ses joies et les sanglots qui voulaient sortir entre ses lèvres.

Ce fut Aya qui répondit d'un ton très froid et dure surprenant la jeune femme par son regard accusateur.

- À cause de la magie de sang. On l'a utilisé pour le faire tuer par son propre loup.

Fanbara sécha ses larmes et un visage d'horreur mêlé de colère se mélangea sur son visage.

- Elle a osée me faire ça ... J'étais tellement heureuse hier soir en pensant le quitter, mais – Elle souleva une de ses manches pour montrer une fine cicatrice récente sur son avant-bras – elle m'a manipulée. Marmonna-t-elle à elle-même.

L'elfe fronça les sourcils à la vue de la cicatrice et lança à un coup d'œil vers la femme de chambre qui avait disparu. Aya fit un tour sur elle-même avec une légère angoisse montant en elle, tandis que la conversation continua entre Lukà et Fanbara.

- Qui vous a manipulé ? La vieille sorcière qui vous apprends à contrôler la magie ? Renchérit Lukà, en prenant l'attitude froide et austère d'Aya.

- Ama est une vieille femme et c'est une grande sorcière. Mais elle a peur de mourir et de perdre son savoir. Soupira la marchande en cachant sa cicatrice sous sa manche. J'ai acceptée d'être sa disciple pour lui faire l'honneur de mourir sans voir sa magie disparaître. Mais je ne pensais qu'elle aurait fait ça pour me garder dans le droit chemin.

- Vous voulez me faire croire qu'elle vous a manipulé avec sa magie pour vous obliger à tuer Cyndas ? Continua Lukà.

- Oui. Je suis ... j'étais amoureuse de Cyndas. Elle le savait, mais elle m'avait averti que l'amour ne faisait pas bon ménage avec la magie. Déclara Fanbara, en fixant quelque chose derrière Lukà.

- Donc c'est elle qui a tué Cyndas alors ? Demanda Lukà en insistant.

Fanbara fronça les sourcils en regardant cette femme de chambre qui la fixait derrière ses cheveux bruns. Elle n'était pas la seule à fixer cette femme étrange. Aya s'était déjà emparée de son arc et avait déjà tendu sa corde.

La jeune sorcière vit le sang coulant du bras de la jeune femme, et eut un petit sourire en coin.

- Oui. C'est cette vieille folle qui a tué mon aimé.

A peine la phrase finit d'être prononcé, un pouvoir puissant se réveilla et bouscula les deux aventurières au sol. Aya se releva en une seconde sur ses pieds, et essaya d'arrêter la course de la femme de chambre vers Fanbara, mais elle se retrouva au sol, une seconde fois sous le regard étonné de Lukà. Les deux aventurières se relevèrent et allèrent aider Fanbara au sol avec une femme de chambre folle voulant la tuer de ses mains.