Chapitre VIII

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- Un jour, tu vas devoir te jeter à l'eau, ma belle !

Les pieds dans l'eau, assise sur un ponton, Isyl offrit un sourire grimacé à sa tante, qui venait de sortir sa tête de la surface de l'océan. La jeune ondine détailla la demi-sœur maternelle quand elle sortit d'un bond pour s'asseoir à côté d'elle. Ses cheveux étaient d'un vert foncé et sa peau blanche avec ses écailles verdâtres la rendait spéciale aux yeux de l'adolescente. Il était rare que les ondines coupent leurs cheveux, et sa tante portait la hauteur de sa chevelure à sa nuque. Il était aussi spéciale de voir des ondines émeraudes, la plupart était des saphirs purs. Comme Isyl était le seul diamant de Vanaheim.

Les yeux émeraudes de sa tante était emplis d'une joie et d'une intelligence sans faille et ils observaient les autres ondins de l'âge de sa nièce, leur lancer des regards venimeux depuis la falaise où ils s'amusaient à sauter en criant comme des goélands en manque de poissons.

- Tu sais qu'ils peuvent se rompre le cou depuis ses hauteurs. Lança Anaa, en ricanant quand l'un des plongeurs frôla un peu trop près les rochers.

Isyl eut un frisson d'horreur en imaginant la scène sous ses yeux et lança un regard mi-réprobateur et mi-terrorisé à sa tante, qui roula des yeux.

- On dirait ta mère avec ce regard. Grogna-t-elle. En parlant d'elle, elle a lâché son dernier amour.

La jeune ondine fronçait les sourcils en ne comprenant pas le sous-entendu de sa tante, qui ricana en la voyant réfléchir.

- Je te parle de son ami, le rhum ...

Isyl fusilla du regard sa tante, qui garda son grand sourire malicieux comme si le fait qu'elle parle du problème d'alcoolisme de sa sœur à sa propre fille soit une plaisanterie.

- Ma mère va très bien. Et son problème à l'alcool de marin ne te regarde guère, ma tante. Cracha-t-elle.

Anaa voulut répliquer une remarque à sa nièce mais un cri d'alerte fut pousser par une ondine résonnant dans toute la ville. Les deux métisses tournèrent leurs regards vers les jeunes plongeurs et virent un ondin déposait l'un des leurs sur la plage, inconscient.

- Dommage pour lui. Commença Anaa, et soupira en voyant sa nièce se mettre sur ses pieds sur le ponton. Bon, allons sauvez ce pauvre benêt ...

Anaa plongea et nagea jusqu'à la plage en quelques instants tandis que sa nièce arriva en courant sans s'être essoufflée. Isyl était une mauvaise nageuse et une peureuse de l'eau, mais sur le sol, le côté elfique ressortait de la jeune fille. Elle était la seule à courir la plus vite et sans perdre son souffle comparé à un ondin qui avait du mal à rester loin de l'eau plus d'une minute.

Anaa sortit de l'eau sous les sifflements d'avertissement des plus jeunes ondins qui entouraient leur ami qui avait une belle égratignure sur le front au-dessus de l'œil droit.

- Ne t'approches pas, sorcière ! Grogna un ondin qui se leva de toute sa hauteur surplomba Anaa qui eut un sourire en coin.

- Laissez au moins ma nièce soigner la blessure ... Dit-elle d'un ton doucereux en s'approchant de très près le jeune ondin, qui déglutit face au regard charmeur de l'adulte devant lui.

Anaa eut un dernier regard supérieur à l'adolescent, avant de le contourner pour prendre un visage sérieux en faisant signe à sa nièce de s'avancer vers le blessé. Isyl avança pas à pas vers l'ondin tandis que les autres s'écartèrent sauf l'ondine qui avait poussée son cri d'alerte et qui pleurait en tenant l'une des mains entre ses deux mains collait à son visage. Malgré les larmes, elle lança un regard noir à la demi-ondine, qui s'agenouilla à côté de l'ondin.

Isyl lança un regard à sa tante qui lui fit un signe de la tête.

Malgré les sifflements et les grognements, la soigneuse ferma les yeux et posa ses deux mains en coupe sur ses genoux. Elle commença à chantonner une mélodie douce faisant illuminer peu à peu ses mains d'une lumière blanche, puis une bulle d'eau apparu flottant dans l'air.

Isyl ouvrit ses yeux bleus qui étaient devenus d'un blanc immaculé sans pupille, puis elle se tourna vers le blessé où elle déposa la bulle d'eau sur la blessure qui disparu lentement sous les yeux des ondins.

Isyl referma ses yeux et arrêta de chanter, puis rouvrit les yeux pour offrir un sourire à l'ondine inquiète qui lui rendit grimaçante.

La blessure disparue, mais l'ondin ne se réveilla pas. Isyl fronça les sourcils et se tourna vers Anaa, qui haussa les épaules.

Personne ne connaissait les véritables attributs de soin de la jeune métisse, mais ils avaient toujours soignés avec succès. Sauf cette fois.

- Il est mort ... Annonça Anaa, en détaillant le corps de l'ondin étendue.

Un silence obscur se créa et l'ondine qui tenait la main de son aimé, mort commença à grogner furieusement envers une Isyl paralysait de son échec face à la blessure.

- Ravale ton venin, ma pauvre enfant. Gronda Anaa en s'approchant du corps. Je vais te le ramener. Dit-elle en s'agenouillant à côté de la tête et à la droite de sa nièce. Parfois certaines magies ne sont pas assez puissantes et il faut prendre les plus pures pour obtenir ce que l'on souhaite.

Elle se tourna vers l'ondine meurtrie.

- Tu souhaites son retour ?

La jeune fille hocha la tête en mimant une affirmation avec ses lèvres muettes.

- Parfait.

Anaa eut un sourire carnassier et lança un regard à sa nièce emplit d'un plaisir malsain, avant de mordre son avant-bras faisant couler son sang. Puis elle commença à marmonner des paroles sombres qui donna des frissons à l'assistance qu'il l'observait en silence. Elle ouvrit ses yeux d'un rouge sanglant sans pupille et elle se mit à boire son propre sang, qui commença couler abondamment dans sa bouche. Puis elle se mit à sourire avant de se pencher vers la bouche du mort et l'embrassa goulûment.

Isyl s'était déjà écartée comme la plupart des autres adolescents, mais elle n'était pas effrayée. Elle était fascinée par le spectacle et la magie qui entourait sa tante comme une aura chaude et puissante. C'était l'opposée de la sienne, douce et fraîche.

- Anaa ! Cesse tout de suite cette magie impie !

Toute l'assemblée sursautèrent à la voix autoritaire de la Reine-mère de l'Océan, une vieille ondine qui ne posait aucun signe de sa longue vie, mais certaines écailles avaient ternis avec le temps. Isyl grimaça en croisant le regard sévère de sa mère derrière la vieille femme, qui aurait pu tuer sa tante d'un regard.

Anaa se releva lentement et papillonna des yeux pour retrouver leurs couleurs naturelles, d'un vert pétillant de magie et de malice. Elle lança un clin d'œil à sa nièce avant de se tourner vers la Reine.

- Oui, ma Reine-mère. Dit-elle en s'inclinant.

- Garde ta magie impie pour votre marais puant. Claqua la voix froide de la Reine-mère. C'est le dernier avertissement, me suis-je bien fait comprendre ?

- Parfaitement, ma Reine-mère.

L'ondin mort ouvrit brusquement les yeux et se mit à tousser fortement avant de se mettre sur le côté, et vomir tout le sang ingurgité plus tôt. La Reine-mère eut un regard moins sévère et se retira vers la ville tandis que la mère d'Isyl croisa ses bras sur sa poitrine.

Un à un, les adolescents partirent chacun chez eux tandis que certains aidèrent leur ami ressuscité en remerciant Anaa à leur passage, qui eut un sourire arrogant pour sa grande sœur.

- Isyl, va à la maison !

La jeune ondine eut un pauvre sourire à sa tante, avant de se diriger vers sa maison, mais la voix de sa tante lui parvient.

- N'oublie pas ce que je t'ai dit. Parfois, il faut changer pour avancer dans la vie, ma belle !

C'est ainsi qu'Isyl fit un choix, qui aurait dût changer sa vie selon sa tante. Elle attendit la nuit tombante pour sortir par la fenêtre de sa chambre et se dirigea discrètement vers les marais où elle suivit la piste magique qui la mena à un autel où six silhouettes encapuchonnées se tournèrent à son entrée.

L'une d'elle enleva sa capuche dévoilant Anaa souriante.

- Mesdames, voici ma nièce Isyl, notre nouvelle disciple.

Isyl s'avança vers le cercle de personnes qui laissèrent tomber une à une leur capuche, et l'ondine remarqua qu'il y a pas d'ondines parmi les sorcières, il y avait d'autres races et de toute âge.

Elle frémit en croisant le regard d'une vieille drow qui l'observer de la tête aux pieds.

- Commençons, mesdames ! Annonça sa tante avant de lever les bras vers le ciel, vers la pleine lune.

C'est ainsi qu'un chant en l'honneur de Nocturne fut prononcé sous les yeux de l'ondine, qui se sentit étrangement à sa place.

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