La confession

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  • Salut. On peut parler ?
  • Ah, salut Alex ! Oui, on peut parler. Tu es sûr que tu vas bien ?
  • On sort ?
  • Je te suis.

J'attrape ma veste et le suis sans poser de questions.

  • Tu veux bien m'écouter sans rien dire ?
  • Je veux bien. Tu commences à m'inquiéter. Je suis tout ouie.

Il se tord les mains, nerveux. Je m'addosse au mur en silence et attend tranquillement qu'il s'exprime.

  • Voilà. Ce que j'ai à te dire n'est pas si compliqué en fait, mais j'ai un peu peur. Je vais revenir au début. Tu es la meilleure amie de Theresia, la copine de mon frère. On s'est rencontré à leur fête d'anniversaire. Le courant est tout de suite bien passé.

J'hoche la tête en souriant. Tout est vrai.

  • Nous avons des amis en commun, aussi on se voit souvent en groupe. On est aussi sortis quelquefois seulement tous les deux. Nous partageons la même passion pour le basket et la musique ainsi que les même valeurs de vie.

Il a raison sur toute la ligne. C'est la raison pour laquelle je le considère comme mon meilleur ami. Nos conversations sont profondes et intéressantes. Il me fait rire. En revanche, je ne le considère pas comme un petit ami potentiel, pour la bonne raison qu'il était en crush sur une fille quand nous nous sommes rencontrés et qu'ils ne sont pas sorti ensemble pour le moment.

  • Tu sais que j'ai eu une vie sentimentale compliquée. Tu as été ma confidente plusieurs fois. Tu me connais mieux que je ne me connais moi-même et tu sais toujours trouver le mot juste.

Je secoue la tête. Mes amis me considèrent beaucoup trop bien. Je ne mérite pas ce genre de déclarations. Ma meilleure amie m'a dit la même chose ou presque la semaine dernière. Je lui suis tombée dans les bras en pleurant.

  • Je t'admire pour la passion que tu mets dans chacun de tes actes, dans tes études, dans tes romans, dans le simple fait de vivre.

Je perds mon sourire. Où veut-il en venir ?

  • En un mot, tu es très importante pour moi. Je n'imagine plus vivre sans toi. Je suppose que tout cela peut te sembler soudain, mais accepterais-tu que notre relation change ? Je serai honoré d'être ton petit ami.
  • Attends ... Je ...
  • Tu m'as écouté parler. Si tu veux, je t'écouterai maintenant.

Je souris en tremblant un peu. Je respire à fond et prend quelques secondes pour réfléchir. Je sais déjà ce que je vais lui dire mais je sais aussi qu'il va souffrir.

  • Je te remercie pour tes paroles. Je comprends à quel point cette confession a dû être dure pour toi.

Il me sourit et je sens toute l'émotion qui l'habite.

  • Je me sens tellement mal devoir te faire de la peine, Alex.

Je vois l'espoir disparaître et la douleur passe comme un éclair dans ses yeux.

  • J'ai fait le choix de me concentrer sur mes études et sur mon développement personnel. Tu sais que je ne conçois l'amour que dans la famille. Je suis jeune, immature et je ne me sens pas encore prête à fonder la mienne. Je te trouve extraordinaire et je t'aime beaucoup, mais je ne peux pas te dire oui. En conscience, ce serait une décision irresponsable.

Je vois des larmes perler. Cet homme fort et vrai pleure devant moi, pour moi. Et je ne peux pas le consoler. Un seul mouvement vers lui le ferait trop souffrir. Alors je serre les poings et je détourne les yeux.

Il reste à me regarder pendant deux interminables minutes. Voyant que je n'ai plus rien à dire, il tourne les talons et s'éloigne sous la pluie, le coeur en miettes.

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