Balade automnale [2023]
Au solstice d’automne, le vingt-trois, où les Dieux se réunissent chaque année et célèbrent la mort d’une saison et la naissance d’une autre, la nature prend de belles couleurs. Les températures chutent ; le froid et la pluie animent alors des promenades dans la Forêt des Déchus. Quinze heures, des rires enfantins retentissent. Hommes comme femmes, parfois accompagnés par quelques animaux, sillonnent les chemins et ramassent mille et une surprises. Les sacs bien remplis, ils continuent leur route et arrivent souvent au chalet à la tombée de la nuit. Un jeune couple, madame Alex et madame Agathe se relaient pour offrir le gîte et le couvert aux malheureux. Vingt-heures, les rires enfantins ne sont qu’un vieux souvenir presque oublié. Ils sont remplacés par ces rires glaçants résonnant dans le silence d’une forêt bien sinistre. Du solstice d’automne au solstice d’hiver, le voile entre le monde des vivants et celui des morts se dissipe lentement, jusqu’à ce que le chaos se déverse durant le mois d’octobre. Le matin suivant, les voyageurs se réveillent au son de chants symboliques en l’honneur de la nature et des Dieux. De petites citrouilles gravées ornent les sentiers. Au-delà des limites autorisées, un sinistre endroit se dessine. Toutefois, guidés par leurs instincts, ils s’éloignent et retrouvent l’entrée de la forêt. La balade se termine à peine qu’ils repartent vers la civilisation sans se douter des esprits accrochés à eux dans une vaine tentative d’échapper aux Dieux de la mort.
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