Ière partie

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-19h30. Tu vas rentrer. Là tu l’es. Ensuite tu vas refermer ta porte de dos tout en défaisant les lacets de ces chaussures que tu aimes tant que leurs semelles, et je le devine aux légères traces au dessus de ton talon, selon leur efficacité commencent déjà à s’user.

-19h32 tu regarderas dans le vide avant de souffler. Et tu lanceras un sourire pour t’encourager alors que tu sais que rien ne le peut.

-19h32 et 26 secondes tu t'effondreras et de rage tu jetteras tes chaussures en tapant dedans en furie avant de lâcher tes courses. Dernièrement ce ne sont plus ces douceurs orientales que tu aimes tant. 19h35 secondes ! Je sais que tu te juges dans le regard des autres alors tu te dis que… Ah 19h32 37 secondes… tu pleures. Et encore une fois tu te juges beaucoup trop.

*Traçons un trait, il faut toujours un trait quand tu pleures comme ça*

-22h j’aime cette heure parce que tu as cédé à ton attrait pour ces pâtisseries que tu te refusais par le jugement des autres sur ton corps et que tu gardes toujours dans un endroit où tu les trouveras avec un peu de mal. Et tu les manges en te disant encore que ce sera la dernière fois même si tu aimes beaucoup te mentir. Mais je sais que ça t’apaise.

-Par contre oula 22h03. Le sifflement de cette bouilloire qui réveille mes acouphènes et le tiennes aussi mais je ne pense pas que tu saches que tu les aies, je ne l’ai pas vu dans ton historique, enfin pour le moment. Tu raffoles de cette camomille, dont tu ranges les tisanes toujours au même endroit. Le placard, en haut à gauche tout au fond et il te faut te mettre deux fois sur la pointe de tes pieds pour l’atteindre. Je ne sais pas pourquoi enfin si. Mais tu ne le dis pas alors… peut-être t’imagines tu, sorti de nulle part quelqu’un qui s’accouderait à la porte de la cuisine te contemplant dans un sourire passionné avant de s’approcher pour te tendre la fameuse boîte. Sans plus. Juste ça tu ne demandes pas plus.

-22h20 Tu as fini par boire ta tisane et tu t’en es d’ailleurs resservie pas mal, c’est une addiction je crois. Une belle addiction. Innocente addiction. Et maintenant tu demeures à contempler le plafond de ta cuisine comme chaque fois où ça ne va plus. Parce que en général ça ne va pas. Et tu soupires pour la 6eme fois depuis que tu es rentrée, je le sais, je les compte.

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