chapitre 3 (partie 2)

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Elle garde les yeux fixés sur ces petites chaussures blanches qui sont maintenant grises de poussière. Elle a du mal à respirer. Le souvenir séface a nouveau et revient en un flash de lumière verte qui laisse paraître un visage anguleux, au joues amaigrie et aux dents acérées. Le sursaut de cette vision me fait presque sortir de sa tête.

Pauvre petite fille, entraînez dans ce lieux abominable.

Nouveau flash. Elle est désormais dans une pièce plus confortable. Des sièges en velour rouge face à une vitre panoramique, et moins de monde.

Sa sœur s'accroupit à sa hauteur, elle lui sourit et l’embrasse sur le front.

  • Tu a était courageuse, tu es en sécurité ici. mange un peu et profite du spectacle.

Elle s'approche de la vitre qui donne sur une grande pièce à contre-bas. Une foule impressionnante autour d'une grande cage.

Les deux EH à l'intérieur lui font peur. Ils ressemblent aux monstres dans les cauchemars. Une femme s’assier a cote d’elle et lui donne une assiette bien garnie. Je reconnais sa mère. Elle lui rend son sourire et lui demande si tout va bien.

Apparemment, Zaniah s’est trompé de route. Elles n'auraient pas dû arriver par l'entrée des parieuses. Lui dit-elle en désignant la vitre d’un signe de tête.

  • Elle ne m'a pas lâché une seule seconde, je n'ai pas eu peur.
  • Ça ne m'étonne pas de toi ma chérie.

Puis elle s'éloigne à nouveau pour continuer ces conversations d’adulte ennuyeuse.

Une fois l’assiette vide, le bruit d’une cloche résonne tout autour d’elle. Cela annonce le début de l'exhibition. La cage commence à monter dans les aires, suspendu à une épaisse chaîne. Elle se balance dangereusement de droite à gauche. Les créatures à l'intérieur son agiter, et Lise se demande comment une cage de cette taille peut tenir suspendue par une seule chaîne. Désormais la cellule se trouve juste face à elle. Personne n'a de meilleur vu dans toute l'assistance. L'un des participants a une queux comme on peut en voir sur les reptils, mais sans la peau écailleuse. Le second a une sorte de pelage court et blond sur tout le corps.

Tous deux sont immenses et ont une musculature marquez. Enfin si l’on se fie à des critères humaines…

Des caméras, postées de part et d’autre, projettent les images de l'intérieur de la boîte à barreau sur d'immenses écrans placés à des endroits stratégiques.

Le souvenir se brume à nouveau. Je crois que ce n’est pas seulement dû à son anxiété mais aussi au fait que Lise a peur. Le cerveau est une machine surprenante, il a tendance à vouloir effacer les souvenirs traumatisants. Je perçois quelques crocs, des griffes et le bruit de ces derniers contre les barreaux. Le son résonne de toute part, jusqu'à faire trembler les dents de Lise, terrifié, qui remercie secrètement Mère Nature de l'avoir placé de ce côté-ci de la vitre.

Zaniah la rejoint, elle n’a pas l'air effrayée. Elle met sa main sur son épaule et lui affirme doucement que les EH ne sont pas réellement agressif, ils joue la comédie;

  • Tu comprends, c’est celui qui sera le plus impressionnant qui remportera le plus gros prix.
  • je ne serais quand même pas sereine si je devais en croiser un dans la rue…
  • Je n’le répét’rai à personne, promis! Avec un accent Fainnien surjoué et un clin d'œil, elle la prend dans ses bras et Lise se sent rassurée et protégée.

Je comprends mieux pourquoi elle s'est tant rapprochée de Molly et moi depuis des derniers cycles, elle souffre probablement de l’absence de ces sœurs dans sa vie. Elle n’en parle jamais. Notre présence doit lui rappeler les liens qu’elle a perdu a leurs départ pour Priomh.

Étonnement les deux EH ne se battent pas, il semblerait que mes lectures terriennes aient influencé mon jugement. Il ne s’agit pas d’un combat de boxe ou d’un quelconque autre sport violent comme cela aurait pu être le cas à une époque sur terre. Je me rappelle des paroles de Zaniah à notre arrivée. Le spectacle, une exhibition… cela ressemblerait plus à une sorte de concours de force. Comment appelle t-on cela déjà? Des body-bulleurs je crois. Oui ça doit être ça… c’est sans doute ce qui s’en n’approche le plus. Quoi que je ne sois pas vraiment bien documenter sur le sujet.

Les deux EH soulève des barriques plus grandes qu’eux, pleines de liquide, et les lancent violemment contre les barreaux. Les barriques en questions, sous l’impacte, ce bise et déverse leur contenue sur la foule en délire juste sous eux. L'ambiance est survoltée et je perçois d'autres EH en contrebas qui se réjouissent tout autant que les humaines présentes.

Je crois même apercevoir… des Hommes?

Cela est-il possible?

Non, je me souviens que certaines espèces EH sont semblables aux humains; physiquement du moins.

Je comprends qu' un tel événement, une telle ambiance, les paris sur le vainqueur, et tout ce qui va avec, puissent être palpitent pour les Fainniennes, qui vivent dans la morosité, la grisaille et la tristesse.

Mais les autres EH? Approuvent-ils ce jeu?

Ils “jouent la comédie”…

Pourquoi?

Lorsque tout se met à trembler autour de moi, je ne comprend pas de suite que cela n’a rien avoir avec le souvenir…

Tout s’efface et je me retouve dans le noir. Je tente d’ouvrir les yeux, comme je l'ai fait des milliers de fois en sortant d’un souvenir partager, mais rien. Je prononce des mots que personne n’entend. Aucun son ne parvient à mes oreilles.

Je respire profondément, me concentre sur le souvenir de Lise, comme pour me reconnecter mais là encore, il ne se passe rien.

Une seconde! j'entend quelque chose. C'est loin.

Je me concentre davantage tout en essayant de garder mon calme.

Le son est de plus en plus clair. C’est une voie humaine.

Le programme d’information du soir? Crrrrrrr…Le tueur de Glean se….crr”

Je ne crois pas être encore dans le souvenir de Lise…

Je réussi enfin à ouvrir les yeux, enfin pas les miens. Ceux de Molly. Je me retrouve en direct dans la tête de Molly, assise dans notre salon.

Ma vue se brouille à nouveau. Je vois des parasites, la lumière est intense et le son grésille. J’entends ma mère parler à Molly sans comprendre le sens des mots… j’entends également Lise qui essaye de me ramener vers elle..

Elle me secoue les épaules. Ce geste, bien que trivial, a le mérite de me remettre les pensées à leur place.

  • Est-ce que tu vas bien ?
  • Oui, je crois que j’ai eu comme un faux contact…
  • Tu es tombé d’un coup et tu ne te réveillais plus…
  • je me suis retrouvé dans la tête de Molly, je ne sais pas vraiment comment…
  • Dans la tête de Molly? C’était déjà arrivé avant?
  • …et je ne pense pas qu’elle l'ait remarquée… nan…c' est une première.
  • Nous n’aurions pas dû pirater nos puces… c’est trop dangereux ! On s'est mis en danger bêtement.
  • Tu a dû avoir peur, je suis désolé. Mais je vais bien, je t’assure. Je la prends dans mes bras et lui demande doucement; “comment te sens-tu, toi? Tu n'as rien ressenti d’étrange quand j’ai quitté ton souvenir ?

Elle me repousse avec ce regard de désapprobation qui lui appartient.

« Tu ne devrais pas prendre ce qui vient de se passer à la légère »

  • même si je vais bien… finit-elle à voix haute.
  • Tu viens de me parler dans ma tête, et de continuer ta phrase avec ta bouche…

Son regard s’adoucît et nous rions.

Nous rions parce que… plus de peur que de mal comme on dit… et surtout nous comprenons sans mots que le risque en vaut la peine.

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