Chap1
Pitch/résumé :
L’humanité est une espèce en pleine expansion qui a toujours recherché de nouvelles terres où s’implanter. Lorsque les limites de notre planète furent atteintes, la conquête spatiale s’imposa comme une évidence. Pourtant, les distances à parcourir vers ces nouveaux mondes restèrent longtemps infranchissables. Jusqu’à ce que la science et le génie humains finissent par apporter des réponses et des solutions à ce problème jusqu’alors insurmontable. La vitesse subatomique permit d’envisager les premiers voyages interstellaires.
Des centaines de vaisseaux partirent conquérir la voie lactée et de nombreuses colonies extra-terriennes s’installèrent aux quatre coins de la galaxie. Parmi ces pionniers du voyage subatomique, nombre se perdirent dans l’immensité de l’univers.
Que devinrent ces vaisseaux qui disparurent ? Nombreux percutèrent des planètes ou des soleils, d’autres s’égarèrent dans des trous noirs ou des supernovas en expansion. Mais certains réussirent tout de même à parvenir… quelque part !
Voici l’histoire du Nautilus-IV, un de ces vaisseaux interstellaires perdus. Il arriva bien dans une galaxie inconnue, loin de sa destination initiale. Ces colons égarés durent relever le défi de s’installer sur des mondes inexplorés, mais compatibles avec la vie humaine.
Trois planètes, aux écosystèmes radicalement différents, furent sélectionnées et colonisées.
Ces pionniers devront faire preuve de cohésion, d’intelligence et de courage pour survivre, car ils ne doivent attendre aucun secours. Leur avenir, quel qu’il soit, devra s’écrire sur ces nouveaux mondes !
Prologue
Le voyage interstellaire fut toujours contraint par une donnée indépassable : loin !
Ce loin, appela à lui son corolaire : long !
Même en s’approchant de la vitesse de la lumière, tout voyage se comptait en centaines d’années et la vie humaine restait très brève. Ce problème fut pourtant résolu par la science : l’U.V.L.S. (l’ultra vitesse lumière subatomique) et la cryogénisation.
***
Le Nautilus-IV (CKVZ-106-04), vaisseau spatial de la classe ‘Ouragan’ était le dernier né des industries Geo-Cops. Début de fabrication en 2320 pour une livraison en un temps record en 2330.
Long d’un kilomètre sept cents, il était composé d’un corps de cinq cents mètres de diamètre. Il pouvait transporter mille deux cents personnes en état de cryogénisation (en plus des cent dix membres d’équipage) et trois cents tonnes de matériels divers et variés.
Propulsé par un moteur thermonucléaire de cinq mille mégawatts (l’équivalent d’une centrale nucléaire), le vaisseau était parfaitement autonome. Sur les flancs du corps central étaient arrimées quatre navettes de secours d’une capacité de quatre cents personnes chacune. Vaisseau d’approvisionnement par excellence, il disposait tout de même d’un armement sommaire placé sur le dos de son fuselage : deux tourelles à plasma. Elles étaient très efficaces contre les météores ou les comètes susceptibles de croiser leur route.
Ce vaisseau de transport géant, initialement prévu pour faire le ravitaillement entre les colonies extraterriennes situées dans le système stellaire d’Alpha du Centaure (4.37 Année Lumière de la terre) fut exceptionnellement alloué au mégaprojet « nouvelle Terre », autour de l’étoile Ross 248, une naine rouge qui se trouvait à dix années-lumière de la Terre, dans la constellation d'Andromède.
Cette planète (Terra VK-912), découverte fortuitement, avait eu le bon goût d’être compatible avec la vie humaine et de regorger d’un minerai extrêmement précieux. Joignant, l’utile à l’agréable, la multinationale Geo-Cops avait insisté pour financer sa colonisation, à condition qu'elle puisse exploiter ces gisements.
Quelques pots de vin bien juteux plus tard, diverses signatures se couchèrent sur des contrats opaques aux chiffres faramineux.
Pour cette mission, les capacités hors normes du nouveau vaisseau se révélèrent appréciables et permirent en un seul et unique voyage d’apporter sur place tout le matériel et le personnel nécessaire au développement d’une colonie minière.
Remplir ce vaisseau ne fut pas une mince affaire.
La composition de l’équipage fut laissée à la discrétion de l’armateur : Geo-cops, alors que celle des colons fut le théâtre d’âpres négociations entre les états terriens (contributeurs à ce projet). Des millions de personnes répondirent à l’appel à candidature, et les « C.V. » furent triés de façon plus ou moins obscure par des ordinateurs.
Une loterie planétaire fut organisée afin de distribuer, pour la modique somme de dix crédits terriens, les dernières places libres à d’heureux chanceux.
Finalement, des centaines de noms furent dévoilés. La moitié des candidats au départ fut des familles avec enfants. Des célibataires, hommes et femmes, furent aussi choisis en nombre égal.
Issus de toutes les catégories de la société, les colons regroupaient en leur sein un éventail assez large de compétences et de métiers. Les choses avaient été faites intelligemment et tout arrengé pour que ces gens puissent vivre en autarcie pendant plusieurs années terriennes. Puis, les vaisseaux qui viendraient charger le minerai récolté leur ramèneraient de quoi faire évoluer leur colonie. L’humanité avait une bonne expérience dans ces implantations autonomes.
Les problèmes ne manqueraient pourtant pas, ils ne manquent jamais ! Mais les autorités terriennes avaient bon espoir que cette colonie se développe sans incident majeur.
En moins d’une semaine, le matériel fut chargé et les colons… cryogénisés !
***
Le 24 septembre 2330, le vaisseau fut fin prêt pour le décollage et son lancement se fit en grande pompe.
Arta, l’intelligence artificielle en charge du bon fonctionnement général du vaisseau, initialisa les protocoles et les données du voyage. Rapidement, le Nautilus-IV s’éloigna de l’orbite terrestre. Une semaine plus tard, il quittait notre système solaire.
L’équipage put alors prendre place dans les caissons de cryogénisation placés derrière le poste de pilotage à son attention.
— Arta ?
— Oui, Capitaine, répondit une voix féminine.
— Tu le sens comment ce voyage ?
— Comme les autres, Capitaine. Nous dormirons le temps prévu, puis je vous réveillerai. Tout cela n’a rien de bien compliqué.
— Espérons-le, chère Arta, espérons-le…
Ce furent les dernières pensées du capitaine Nixon, avant de sombrer, à son tour, dans le sommeil sans rêves de la cryogénisation.
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