De tous les grands thèmes de la science-fiction, celui du voyage interplanétaire est sans doute le plus immédiatement exaltant pour l'imagination : non point à cause du voyage lui-même, mais bien par tout ce qui peut arriver aux voyageurs une fois arrivés là-haut...

(Histoires de planètes : La grande anthologie de la science-fiction)

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Le silence du vide…

L’univers est essentiellement composé de vide. L’espace n’est qu’une vaste étendue sans matière et sans bruit. Il faut chercher longtemps pour finalement trouver des corps dans cette immensité.

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L’imposant vaisseau spatial « Nautilus-IV » avançait majestueusement dans l’espace, lorsqu’une alarme discrète s’activa dans son poste de pilotage.

L’impressionnant tableau de bord resta pourtant silencieux, imperturbable. Plusieurs heures passèrent avant que ce petit clignotement rouge vif ne soit rejoint par un deuxième plus à droite. Aussitôt, un pan entier de voyants s’activa.

Alors que certains écrans s’animèrent, d’autres, pourtant allumés depuis le départ de la Terre, s’éteignirent.

Puis, tout d’un coup, le poste de pilotage s’alluma dans son intégralité. Les néons clignotèrent et s’activèrent dévoilant une pièce d’une dizaine de fauteuils d’un blanc immaculé, figés et imperturbables dans l’attente de leurs hôtes. Les ordinateurs de bord se réinitialisèrent et, comme il se doit, un contrôle complet des systèmes vitaux du vaisseau se réalisa de façon automatique.

La première entité à être réveillé fut « Arta », l’intelligence artificielle responsable du bon fonctionnement du vaisseau.

En prenant connaissance des premiers rapports de maintenance, Arta réalisa qu’une alarme avait motivé son réveil. Les données en sa possessions allaient toutes dans le même sens et la sentence était sans appel : arrêt des moteurs thermonucléaires !

Arta ne pouvait consentir à accepter un pareil verdict et exigea aussitôt une deuxième analyse des systèmes. Pourtant, le résultat fut exactement le même !

Impossible, incroyable… Arta tenta de comprendre cette étonnante situation.

Une panne ? Arta vérifia l’historique des données du moteur thermonucléaire.

Le réacteur était bien à l’arrêt : faute de combustible !

Pourtant, ces réacteurs avaient une durée de service de trente années.

Pourquoi s’étaient-ils arrêtés ?

Avaient-ils consommé trop vite leur combustible ? Elle consulta les rapports de performance des moteurs et rien ne lui sembla exagéré sauf… la distance parcourue depuis la Terre !

Ce premier indicateur l’interpella : ils avaient dépassé de plusieurs dizaines d’années-lumière leur point d’arrivée ! Aussitôt, l’intelligence artificielle collecta de nouvelles données et finit par se rendre à l’évidence : ils étaient entrés dans la constellation du Paon et se dirigeaient vers son étoile : Gamma Pavonis de couleur jaune-blanche, un petit peu plus petite que le soleil mais bien plus lumineuse.

Le vaisseau ne s’était pas arrêté et n’avait réveillé personne lorsqu’il était arrivé dans la galaxie de leur destination : Terra VK-912

Face à l’ensemble des données en sa possession et à cette terrible conclusion, elle devait en informer qui de droit.