...

3 minutes de lecture

Nixon regagna sa cabine et consulta les divers rapports mis à sa disposition par Arta.

— Alors ma chère… Que penses-tu de notre situation ?

— Pour l’heure, Capitaine, la situation est sous contrôle, répondit l’intelligence artificielle d’une voix calme.

— Mais pour combien de temps ? Telle est bien la question… Et concernant l’explication ? Le pourquoi du comment, d’une telle panne ?

— Aucune panne d’aucune sorte n’a été signalée. Le Nautilus-IV est opérationnel. L’arrêt du moteur thermonucléaire, par manque de combustible, est parfaitement logique. L’inexplicable se trouve dans la poursuite de notre route alors que nous aurions dû nous arrêter une fois arrivés à destination.

— Quelles sont tes conclusions ?

— Un programme informatique en charge de notre arrivée en orbite de Terra VK-912, n’a pas fonctionné. Sans cette information, l’ordinateur de bord a continué sa course.

— C’est aussi bête que ça ?

— Je le crains, Capitaine.

— Nos vies, notre futur, remis en cause par la défaillance d’un simple programme ? Le réveil n’a pas sonné et nous voilà perdus au milieu de nulle part ?

— Sans moyen de refaire marche arrière, conclut Arta.

Le capitaine activa sa tablette et contacta l’officier informatique :

— Bill ?

— Oui, Capitaine ?

— Avez-vous vérifié le programme de navigation ? Avez-vous une explication sur son dysfonctionnement ?

— Le programme qui devait gérer notre arrivée à destination ne s’est jamais lancé. Pour lui, nous sommes toujours sur la Terre, en attente de départ. Il n’a compté ni le temps, ni la distance.

— Je vois ! À votre avis, a-t-on affaire à un acte de malveillance ? Un virus ?

— Pour être honnête…, je ne crois pas. Le programme n’a pas démarré et tous les systèmes qui en dépendaient sont restés en attente d’informations qui n’ont jamais été transmises. Une panne ridicule, aux conséquences désastreuses…

— Et moi, je vous dis de vérifier tous les programmes qui gèrent le vaisseau. Si on a d’autres pannes, autant les détecter rapidement.

— Parfaitement, Capitaine. Je ferai plusieurs vérifications.

— Bien ! Toute cette histoire ne me convient pas. Y’a autre chose qu’une simple question de malchance. Je le sens, même si je ne peux pas l’expliquer.

L’officier informatique n’ajouta aucune parole et rassembla son équipe sur cette tâche qui s’avérait déjà titanesque.

— Chère Arta, consacre une partie de tes ressources à purger tous nos systèmes d’éventuels virus ou « cheval de Troie ». Aucune décision ne sera prise tant que je n'aurai pas la certitude que le vaisseau est sain.

— À vos ordres, Capitaine.

***

Plus tard dans la soirée, deux ombres furtives se glissèrent parmi les serveurs informatiques du vaisseau au pont – 104, section 512. Les deux compères marchaient d’un pas décidé, éclairés par les centaines de diodes des disques durs qui clignotaient continuellement. Une fois certains qu’ils n’étaient pas suivis, ils entrèrent dans une petite salle de maintenance.

— Le plan se déroule comme prévu. Arta n’y a vu que du feu, se félicita, Monsieur Stanford.

— Restons prudents, rétorqua Bill Stanley, le responsable informatique. Le Capitaine a quelques soupçons.

— Es-tu sûr de toi ?

— Oui, Arta ne trouvera rien et comme je confirmerai son verdict, Nixon ne pourra qu’accepter ma version des faits.

Stanford et Stanley avaient plus d’un point commun, ils étaient tous deux malins et retors. Mais surtout, ils cumulaient à eux deux plus d’un million de crédit terrien de dettes.

Stanley était dans le collimateur des autorités financières terriennes pour : délit d’initié, détournement de fonds, abus de bien sociaux, escroquerie et de nombreux autres chefs d’inculpations tout aussi graves.

Quant à Stanley, sa passion pour le jeu au casino l’avait entrainé dans des magouilles à haut risque impliquant des barons de la mafia mondiale peu recommandables et les sommes qu’il leur devait désormais devenaient astronomiques.

Stanford savait qu’un mandat d’arrêt planétaire allait être délivré contre lui et qu’il n’échapperait pas à la prison. Stanley ne se faisait aucune illusion sur son sort, un contrat de tueur à gages serait mis sur sa tête et il ne donnait pas cher de sa peau.

Face à leurs problèmes respectifs, ils avaient trouvé une solution commune : fuir la terre et ses colonies afin qu’on ne puisse plus les retrouver.

Pour cela, Stanford avait graissé quelques mains pour être le représentant de Géo-cops sur un vaisseau spatial en partance pour l’espace. Stanley, s’était fait muter sur le même vaisseau en tant que responsable informatique et en avait saboté diverses fonctionnalités, dont l’alarme d’arrivé à destination.

Désormais hors d’atteinte de ceux qui leur demanderaient des comptes, ils comptaient bien reprendre leur vie à zéro sans avoir à payer le prix de leurs méfaits passés.

C’est confiant en l’avenir que les deux complices se séparèrent. Certain qu’on ne les démasquerait pas, ils goutaient désormais à ce repos de la conscience dont jouissent les gens à l’honnêteté tranquille.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire pascalL ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0