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Alors que le petit soleil moribond orange se levait à l’Est, Mia et ses compagnons s’accordèrent une pause. Autour d’un bon café, les travailleurs plaisantaient et se détendaient.

L’alarme s’était déclenchée deux fois. Les crabes à l’origine de cette intrusion l’avaient payé de leur vie et fini dans les assiettes des colons.

Alors qu’ils étaient tous assis autour d’un feu de camp, elle observait ces gens et devinait déjà ceux qui allaient lui donner du fil à retordre.

Un roux, assis à l’écart, montrait des signes de nervosité dès que le sujet des femmes était évoqué. Un éconduit, elle en était certaine. Elle devait garder un œil sur lui.

Un autre, le verbe haut, toisait et méprisait ceux qui n’étaient pas de sa nationalité. Ces Américains se croyaient vraiment au-dessus des autres, elle sourit.

Pourtant, dans l’ensemble, elle était assez confiante. Ce groupe semblait très volontaire et ne ménageait pas ses efforts. Elle ne manquerait pas de le faire savoir à Laura.

Une première ligne de palissade avait été plantée et toutes les tentes étaient dressées.

Sept heures, zéro, zéro !

Lila et Fred arrivèrent avec un groupe de colons frais et reposés. La relève fut acclamée et chacun partit de son côté pour se reposer.

Mia donna les consignes à Lila :

— Salut ma belle ! Tu montes trois équipes. Une qui assemblera les machines de purification de l’eau et tu assureras toi-même leur protection, avec le canon multi-ions. Une autre équipe doit explorer toute l’île, Fred les accompagnera. Tu restes en contact radio avec eux durant toute la mission. Un troisième groupe finira l’établissement du campement et positionnera les dernières tentes. À quatorze heures, tu seras relevée par Paul et Laura donnera de nouvelles directives.

Les deux soldats se saluèrent et Lila donna ses ordres. Mia se dirigea directement vers la tente de commandement où Laura discutait encore avec le capitaine du Nautilus. Elle fit son rapport à sa supérieure puis alla directement se coucher.


***


Fred, à la tête d’une vingtaine de personnes, dirigeait l’expédition « découverte ». Les hommes et femmes qui le suivaient étaient, pour la plupart, des scientifiques chevronnés. Ces gens, émerveillés et indisciplinés, partaient en tous sens à la découverte de ce nouveau monde à l’écosystème fascinant.

Le soldat, à plusieurs fois, dut rappeler à l’ordre les téméraires qui s’écartaient du chemin sans prévenir. Il finit par s’énerver :

— Le prochain qui s’éloigne du groupe sans mon autorisation sera officiellement convoqué devant Laura Berkof pour répondre de ses actes et de la mise en danger du groupe !

Cette déclaration fut assez mal reçue et un grand type costaud vint à sa rencontre :

— Dis-moi, soldat… J’ai passé l’âge qu’on me donne des ordres et je suis assez grand pour évaluer les risques que je souhaite prendre !

La réplique fut suivie d’approbations à peine voilées de plusieurs personnes. Fred s’approcha de l’homme et lui répondit :

— Mon gars, tu fais comme je te le dis ou tu seras mis aux arrêts, séance tenante ! C’est assez clair pour toi ?

Les deux hommes se toisèrent. Aucun des deux n’était prêt à laisser l’autre prendre le dessus. Une jeune femme finit par intervenir :

— José ! T’es débile ou quoi ? Ce gars-là, c’est le garant de notre survie ! Sans lui et ses hommes, on mourait tous dans la navette. T’as oublié ?. Un peu de respect et d’obéissance ne serait pas superflu, je te rappelle qu’on est sur une planète inconnue et que s’il y a un problème… C’est qui à ton avis qu’on va appeler à l’aide ?

Sophie, collègue biologiste de José, était vraiment hors d’elle. Sa colère permit à chacun de bien se repositionner vis-à-vis des directives établies la veille. Tous devaient suivre les consignes et minimiser les risques. Fred remercia de la tête la jeune femme pour son aide.

Le groupe finit par tomber d’accord. Ils devaient rester grouper et ne plus s’autoriser aucune échappée solitaire. En contrepartie, c’étaient eux qui géreraient le nombre et la durée des arrêts. Fred accepta ces conditions et une longue et pénible journée faite d’avancées de dix mètres et de haltes d’une heure débuta. Pourtant, il restait sur ses gardes : l’inconnu recèle autant de beautés que de dangers.

Alors que le groupe faisait une pause pour manger, Sophie se rapprocha du soldat.

— Alors Soldat, pas trop soûlé par notre excursion ?

— C’est mon boulot, répondit Fred sur ses gardes.

— J’en conviens. Mais je sais aussi que nous, les scientifiques, ne sommes pas toujours très accommodants… On peut même devenir vite « agaçant », dit-elle un large sourire aux lèvres.

— Agaçant, je retiens le mot.

Fred tendit une barre chocolatée à Sophie qui lui arracha des mains.

— Mais je rêve ! Un piège à fille ! Vous détenez une cache de chocolat dans votre uniforme ?

— C’était ma dernière.

— Confisquée ! Ou alors on partage ?

— Je vous l’offre, pour service rendu lors de l’altercation avec votre ami.

— Ce crétin n’est certainement pas mon ami. Un collègue, tout au plus et pas des plus compétents.

— J’en suis navré pour vous, ajouta-t-il en la regardant dans les yeux.

La jeune femme finit par s’asseoir auprès du militaire et ils continuèrent à discuter jusqu’à ce que le groupe reparte avec la promesse de se revoir sous peu.

Après quatre bonnes heures d’excursion, les scientifiques revinrent les bras chargés d’un fatras indescriptible. Ces végétaux, ces roches et ces petits mammifères seraient analysés dans la carlingue de la navette échouée qui était devenue leur laboratoire.

Fred fit son rapport à Mia en gardant sous silence le rapprochement avec la jolie scientifique.

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