Chapitre 11 - Attila
Trop de monde. Trop de bruits, d’odeurs, de mouvement et d’agitation.
L’appartement était plein de gens qui parlaient fort, et il y avait de la musique aussi. Louise était dans un coin du salon et Attila ne la quittait pas. Même lorsque quelqu’un avait fait tomber sur le sol une tranche de pain couverte de ce pâté qui sentait si bon et dont les humains raffolaient, Attila avait hésité à aller la ramasser. Il avait regardé Louise, assise dans un fauteuil un peu écarté du cercle, les pieds posés sur le coussin sous ses fesses. Puis il s’était décidé, et s’était faufilé jusqu’à la délicieuse tartine qu’il avait avalée prestement, avant de revenir près d’elle.
Il coula un regard dans sa direction pour s’assurer qu’elle allait bien, et en réponse elle posa la main sur sa tête, le gratouilla derrière les oreilles. De l’autre main, elle tenait un verre de jus de fruits qu’elle avait à peine touché.
L’un des hommes jeunes qui vivaient là avec eux s’approcha et s’assit sur l’accoudoir de son fauteuil pour lui parler. Attila se redressa, et lui signifia d’un bref grondement qu’il ne devait pas trop s’approcher. Il lui faisait plutôt confiance, en temps normal, mais ce soir c’était différent. Louise n’était pas à l’aise, et Attila non plus.
Trop de monde, trop d’agitation.
Louise s’appuya un moment contre l’homme jeune qui lui parlait doucement. Puis elle se leva, et Attila la suivit dans le couloir jusqu’à sa chambre. L’homme jeune aussi, d’ailleurs. Pour une fois, il entra avec eux. Là, Attila n’était pas d’accord et le lui dit clairement.
« Til, sage. » ordonna Louise. Alors il se tut. Il regarda Louise s’asseoir au sol sur un coussin, le dos appuyé contre son lit, et l’homme jeune lui donner cet appareil qui faisait du bruit et des images qui bougent, qu’elle plaça devant elle. Elle allait passer des heures à regarder ce truc sans intérêt. Attila attendit que l’homme jeune soit sorti de la chambre – après avoir fait un câlin à Louise – et s’installa tout contre elle, la tête posée sur ses genoux. L’avantage, lorsqu’elle regardait ce truc, c’est qu’il était certain d’avoir un long câlin, et plein de gratouilles.
Ce serait une bonne soirée, finalement…
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