Chapitre 40

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Nous avons bien cru ne jamais arriver à la maison : la Clio a eu de sérieux ratés sur la route, et le mécanicien qui a accepté de la regarder en urgence n’a pas pu y faire grand-chose. Il a fait en sorte qu’on rentre chez nous sains et saufs, tout en nous prévenant que ce serait le dernier grand voyage de notre valeureux véhicule.

Nicolas était prêt à nous rendre la 205, mais maintenant qu’on avait fait changer la carte grise, on n’allait pas recommencer ! Du coup, on a fait le tour des concessionnaires, et Clément est tombé amoureux d’un fourgon. Même pas un combi WV tout en rondeurs, non, un machin plus récent, un… truc, à la forme d’une brique, avec une banquette amovible à l’arrière et beaucoup de place en longueur. Je l’ai laissé décider, moi ça m’importait peu du moment que ça roule ! Il m’a exposé les avantages d’un véhicule dans lequel on puisse dormir en enlevant les sièges arrière, mais qui ne soit pas un camping-car, trop voyant à son goût, et qui risquait d’attirer les convoitises sur les parkings.

Le jour où on est repartis avec le fourgon, après avoir signé le chèque et les papiers, en laissant derrière nous la Clio qui partait à la casse, Clément m’a regardée avec un grand sourire en se mettant au volant :

« Notre premier achat en commun, princesse ! Regarde la carte grise… »

Nos deux noms y figuraient côte à côte, et ça m’a fait un peu bizarre, mais en même temps ça semblait si simple… Comme la vie avec Clément.

C’était naturel. Nos deux brosses à dents dans le même pot sur le lavabo, ses caleçons côtoyant mes culottes dans la machine à laver…

Je m’étais fait une montagne d’une situation qui finalement me semblait normale. J’étais bien, avec Clément.

Une fois réglée la question de la voiture, j’ai repris le dessin un peu plus sérieusement, pendant que Clément s’occupait du jardin, entretenait le potager sauvage, et dressait Lenka.

J’ai aussi passé quelques après-midis avec Meaza, tandis que Nico et Clément s’occupaient de leur côté. Un jour on a fait une après-midi coiffure, elle m’a appris à natter les cheveux et s’est occupée de mes tresses à moi. Parfois on faisait les boutiques, et si je n’avais jamais été dépensière, elle était pire que moi. Mon frère avait beau insister, elle trouvait toujours qu’elle avait assez de vêtements, trop de chaussures…

C’était sympa d’avoir une amie. Et c’était merveilleux de la voir épanouie, un peu moins sur le qui-vive. Son français s’améliorait également, et elle s’était inscrite à l’université pour passer un Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires, et poursuivre des études par la suite. Elle avait toujours rêvé d’être infirmière.

« Tiens, c’est nouveau ça ? » s’étonna Clément en glissant les doigts dans ma culotte sans y trouver un seul poil.

« Ça te plait ? » ronronnai-je en me collant contre lui.

« Mmm, je sais pas, j’ai pas vu encore… et j’ai pas bien senti… » Il jouait l’idiot pour en profiter plus longtemps.

J’avais passé l’après-midi avec Meaza, et cette fois on avait fait un atelier épilation. Elle maitrisait à la perfection la préparation de la cire au sucre et au miel. Et ce que j’avais toujours considéré comme une corvée – qui finissait souvent par un coup de rasoir rapide sous la douche – était passé comme une lettre à la poste, en papotant…

Après l’amour, alors qu’alanguie contre lui je laissais mon esprit divaguer, le regard perdu au plafond, Clément posa un baiser sur ma joue avant de demander :

« Tu voudrais qu’on achète des jouets ? Un vibro ? Tu as déjà essayé ?

_ Non. Jamais essayé, je veux dire. Pourquoi ? C’est bien, nous deux… »

Sa main glissait sur mon corps, ses doigts chauds et légers s’arrêtèrent sur mon ventre, glissèrent sur ma hanche. Puis, lentement, vinrent frôler mon pubis, effleurer mon clitoris.

« Tu n’as jamais eu envie d’essayer ? Savoir ce que ça fait ?

_ Mmm, si… » Je cachai mon nez dans son cou le temps de lui raconter que j’avais, des années plus tôt, joué avec mon téléphone en mode vibreur. Mais ça ne m’avait pas semblé sensationnel, et je n’avais pas réitéré l’expérience. Clément a souri, et posé son doigt sous mon menton pour me faire lever le visage. Il a embrassé le bout de mon nez, avant de dire :

« C’est pas vraiment étudié pour, aussi… un peu comme la brosse à cheveux… »

OK… Il marquait un point. Le gode qu’il m’avait offert était carrément mieux que le manche de ma brosse.

« Ça te dit, alors ?

_ Oui, pourquoi pas…

_ Tu préfères une surprise, ou tu veux le choisir toi-même ? »

J’ai opté pour la surprise, et il m’a promis qu’il allait trouver quelque chose de sympa.

On n’en a plus parlé pendant quelques temps, jusqu’à ce qu’un jour Clément brandisse sous mon nez un petit colis que venait de déposer le facteur.

« Tadaaa ! Devine ce qui vient d’arriver ? »

Je le regardai avec curiosité, mais un peu perplexe tout de même, notre conversation m’était totalement sortie de l’esprit. Clément secoua la tête, dépité :

« T’es vraiment pas possible, toi, alors ! C’est ton vibro, princesse ! Tu veux ouvrir la boite ? Tu veux l’essayer toute seule ou tu me laisses jouer avec pour te faire du bien ? »

Honnêtement, mes doigts me convenaient très bien, et je ne voyais pas vraiment ce qu’un jouet pourrait m’apporter de plus. Je souris et l’embrassai avant de glisser : « C’est ton idée, assume jusqu’au bout !

_ OK. » répondit-il en posant le paquet. « Alors, on mange quoi ce midi ?

_ Gratin de légumes, si tu m’aides à les couper. »

J’avais fini par mettre mes menaces à exécution, et je lui apprenais à cuisiner. C’était chouette, de préparer à manger ensemble, on passait de bons moments dans la cuisine tous les deux.

« OK chef, quels sont tes ordres ? » demanda-t-il en nouant autour de ses hanches la ceinture de son tablier.

« Emincer les oignons, couper les tomates, courgettes, aubergines, le poivron. » dis-je en sortant la planche à découper, deux couteaux, et le large plat de terre cuite que je graissai généreusement à l’huile d’olive. Une fois tous les légumes coupés et versés en vrac dans le plat, sel, poivre, herbes de Provence, un filet d’huile d’olive par-dessus, et au four pour une bonne heure ! On ferait du riz, ou de la semoule, pour accompagner ça.

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