Fatalités de fleurs
*Les fleurs à la défunte belle*
De toutes nos épines nous te méprisons.
Toi, ô tronc putride qui blême t’étale.
Au fond du parterre de nos blancs sépales.
Tes brunes racines carressent à foison.
Nos tiges bien dures qui en souffrent poison.
Drôle de fleur tu es, n’est-ce point infernal?
De ne fleurir que par tes viscères vaginales?
Il n'attire que pestes ton fertile sillon.
Duquel nous souffrons honteuse comparaison.
Scrute notre beauté de tes fades prunelles
Car nulle pousse pour toujours n’est éternelle
Tu n’as de noble plante que ta vilaine graine
Qui n’est que le fruit d’hybridation malsaine
Sous le dard pointu de l'infâme bourdon
Vite tu as fané mais nos pousses vivront
Dans vos terreaux exquis toi et ton rejeton
*La belle défunte aux fleurs*
Ne riez point ma mort car tôt je naitrais
En hortensias, lys, lylas et roseraies
Mais de résurrection, faites point d’illusions
Destins des fleurs et femmes en ce monde font fusion
Malédiction est faite que pour nos beaux attraits
Les insectes avides qui toutes nous effraient
Nous arrachent trop tôt à toutes nos racines
Quand sorties du terreau, gênés par nos épines
Qu’ils coupent d’un ciseau en faisant bien grise mine
Puis attendent trop peu, malgré âge sénile
Déchirent nos pétales et crachent aux pistils
Morte que je suis je vivrais toujours
A ornementer les vases vides d’un amour
Qu’un mari violent alimente tour à tour
Pour encore s’excuser d’un terrible coeur lourd
D’avoir sur son corps fait couvrir main licite
Le bleu des Jacinthes, centaurées, clématites
Sur telle cruauté ses iris fermés sourds
Arrosés par quelques promesses et tambours
Vicieusement joués jusqu’à ce qu’à son tour
Aille nourrir fleurs qui naîtront un beau jour
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