Misty gris(e) ; oui, non, ça fait longtemps qu’elle a dépassé le stade chocolat bleu pâle…

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Une soirée au bar le mois dernier, ça suffisait pas ?! Apparemment non… Sissi a remis le couvert ce soir, et fatalement, elle a encore insisté lourdement pour que je l’accompagne. J’ai eu beau y mettre toute la mauvaise volonté du monde, elle a tout de même réussi à me traîner sur cette estrade toute rikiki où on est tous serrés comme des harengs saur dans une boîte à sardines !

Comme la dernière fois, on joue des coudes pour y monter et je laisse le soin à Sissi de trouver l’instigatrice de cette nouvelle soirée en Enfer.

Ce soir pas de Bryan avec un « y », pas de Kamasutra, pas de saucisson à pattes ni de bulles de chewing-gum qui éclatent, juste Misty, la blonde peroxydée qui a, apparemment, sucé autre chose que des glaçons vu comme elle tangue sur ses talons hauts.

À l’approche de ma coloc, elle sourit et lui tombe presque dans les bras avant de lui lécher allègrement la pomme ; je saurais pas qu’elle est avec un mec en ce moment, je pourrais penser qu’elle en pince pour ma fausse blonde. Après, si c’était le cas, je n’aurais rien à y redire ; si Sissi pouvait trouver le bonheur, j’en serais la première heureuse.

Ah, ça y est, Misty m’a vue ! Son expression a changé de façon presque subtile. Oui, je dis bien presque… Cette fille peut pas m’encadrer, allez savoir pourquoi ! Je suis pourtant des plus adorables avec elle ! Mais si, j’vous jure ! C’est du délit de sale gueule !

Elle esquisse un sourire forcé avant de s’approcher pour me taper la bise. Toutefois, au dernier moment, elle se ravise avant d’essayer de noyer le poisson en tirant sur son mini short qui lui rentre dans la raie des fesses.

Tant mieux ! De toute manière, j’en voulais pas de son bisou plein de gloss. Même si elle en a laissé la moitié sur la joue et le cou de Sissi.

Assises à la table qu'elle nous a gentiment réservée, Misty hèle le serveur qui rapplique illico ; pas fou le mec, il a repéré l´arsouille. Bon, ok, c'est sûrement pas la seule ici, mais elle fait partie des plus imbibées, c’est clair ! Et je parle pas des moustiques !

Déjà qu’elle a pas des masses de conversation quand elle a pas un coup dans le nez, je vous laisse imaginer ce que ça peut donner après quelques shots de tequila. Ça, plus bien sûr, le rire débile qui accompagne irrémédiablement chaque monumentale connerie qu’elle sort.

Ça fait presque dix minutes qu’on est installées et qu’elle m’ignore royalement quand elle semble se souvenir que j’existe.

Elle se concentre… va-t-elle enfin dire quelque chose d’intelligent ?

— Le fond de l’air est frais, qu’elle me sort le plus sérieusement du monde en tirant sur les bretelles de son top rose bonbon mal sucé.

— Sûrement pas aussi frais que l’air qui circule entre tes deux oreilles si tu veux mon avis, réponds-je en lui adressant une grimace de mépris à peine dissimulé.

Ai-je vraiment prononcé cette phrase à haute voix ?

Oops…

Le pire dans tout ça, c’est que Misty n’a même pas compris...

Mais à voir l'expression de ma coloc, je serais tentée de dire oui... Là, tout de suite, maintenant, si elle avait des fusils à la place des yeux, je serais déjà morte.

Il parait qu’on peut mourir en tombant de sa hauteur, je devrais peut-être essayer avant que Sissi tente de m’assassiner en rentrant ce soir dans notre appart’... au rez-de-chaussée.

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