1.3. La faune d'Egladregor

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Journal de voyage d’Arthus Valcor, explorateur Humain, dernier mois de mon expédition en Egladregor.

Ces terres m’ont révélé des merveilles et des dangers bien au-delà de mes attentes. L’Egladregor est un continent indompté, peuplé de créatures d’une puissance et d’une étrangeté que les récits seuls peinent à transmettre. Bien que je sois au terme de ce voyage, les souvenirs et les rencontres que j’y ai faites resteront gravés en moi à jamais.

Parmi les premières créatures à m’impressionner, les Pyrodermes étaient partout. Crachant du feu pour effrayer leurs prédateurs ou simplement pour se défendre, ils possèdent une peau ignifuge qui résiste à des températures extrêmes. Il est fascinant de les observer cracher une flamme vive et la contrôler avec précision, un spectacle qui me laisse toujours émerveillé.

Le Regordara, une région de roches brûlantes et de fumerolles, abrite les redoutables Pyrothermes. Ces lézards massifs, pouvant cracher de la lave, sont presque invincibles dans cet environnement. Grâce à nos guides Dragoviens, nous avons pu les observer de loin et nous garder à distance, car ils deviennent particulièrement agressifs lorsqu’on s’approche trop. Je suis encore stupéfait qu’une créature puisse survivre, voire prospérer, au milieu des roches en fusion.

Les plaines sont le domaine des majestueux rhinocéros à collerette. Ces bêtes massives, certaines aussi impressionnantes que des éléphants, possèdent une large collerette osseuse qui les protège des prédateurs et témoigne de leur force imposante. Domestiqués par les Dragoviens, ces créatures servent à la fois de monture et de bêtes de somme, facilitant les déplacements et le transport à travers le continent.

À côté de ces titans, il existe aussi des créatures plus proches de celles que nous connaissons en Epeïros. Les sangliers et bovins indigènes, plus grands et plus robustes que leurs homologues de notre continent, sont des proies de choix pour les chasseurs Dragoviens. Leurs défenses et leur musculature en font des adversaires redoutables et il n’est pas rare de voir un chasseur revenir avec des cicatrices, fier de sa prise.

Parmi les créatures les plus spectaculaires, les Tercels ont particulièrement marqué mon esprit. Ces grands lézards ailés, véritables prodiges de la nature, planent aisément d’un arbre à l’autre et parcourent de vastes distances sans effort apparent. Ces chasseurs silencieux m'ont surpris plus d'une fois.

Mais le géant des géants reste le Denadorn, une créature majestueuse que l’on ne peut qu’admirer avec humilité. Ce colosse de plus de vingt mètres de long, herbivore et paisible, arpente lentement les plaines du Nedasregor. Ses quatre pattes massives et ses deux bras agiles lui permettent de brouter les feuilles des arbres les plus hauts. Malgré sa taille, il est d’une douceur surprenante et semble avoir peu de prédateurs, mis à part les Dragoviens qui le chassent de temps à autre pour sa peau et ses os. Voir ce mastodonte en mouvement est une expérience qui rappelle la petitesse de notre espèce face à la puissance de la nature.

Je ne saurais conclure ce journal sans évoquer les Dragoviens qui m’ont accompagné dans mon exploration. Grâce à leur savoir-faire et à leur connaissance intime des terres, j’ai pu pénétrer dans des régions qui, sans eux, auraient été inaccessibles. Ils m’ont initié à la chasse aux petits Pyrodermes et montré les plantes comestibles que l’on peut trouver même dans les zones les plus arides du Regorsulaf. C’est par leurs récits que j’ai pu comprendre l’histoire et les coutumes de chaque région. Ils m’ont aussi appris à respecter les créatures du continent, à observer leurs mouvements et à éviter les dangers.

Certains Dragoviens se sont même révélés d'excellents compagnons de discussion. Ils ont partagé des histoires de leurs ancêtres, de la Guerre du Premier Contact et de leurs premières rencontres avec les autres espèces intelligentes. Malgré nos différences, ils ont toujours été d’un respect sans faille, et c’est sans doute leur loyauté et leur honneur qui font d’eux des guides si précieux.

Mon voyage en Egladregor touche à sa fin, mais je sais déjà que mon désir d’exploration n’a pas été rassasié. Les récits des Dragoviens sur la Grégorie – un continent peu connu et inhospitalier même pour eux – éveillent en moi un intérêt qui frôle la folie. Les Dragoviens m'ont fortement déconseillé de m'y aventurer, évoquant des créatures si puissantes que même leurs guerriers les plus valeureux refusent de s'y rendre. Ils considèrent même certaines d'entre-elles comme des Dieux vivants.

Cette mise en garde aurait dû éteindre mon envie de m’y rendre, mais elle n’a fait que renforcer ma curiosité. Peut-être qu’un jour, lorsque mes forces seront à nouveau prêtes, je lancerai une nouvelle expédition. Mais pour l’heure, je retourne en Epeïros, chargé d’histoires et de connaissances nouvelles, et surtout avec l’assurance que l’Egladregor et ses mystères ont trouvé une place indélébile dans mon esprit. Que les Dieux me guident dans ce prochain périple…

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