Je nageais dans un océan sans fin, m’efforçant de sortir la tête de
l’eau.
Pendant ce temps là, le monde autour suivait son cours. Les plantes
grandissaient, la majorité des personnes de mon âge se construisaient.
Je suis parvenue à la surface, dépourvue de connaissances personnelles.
Incommode dans ma barque, je rame. J’ignore mon identité.
L’immensité de cette eau m’angoisse.
Le bonheur me semble inatteignable.

***

C’est tout son monde qui s’effondre.
Son âme est envahie par une souffrance indescriptible.
Les yeux inondés de larmes ;
Elle ne sait plus qui elle est.
Le sens n’a plus de sens.
Sa vue se trouble ;
Elle ne perçoit plus la lumière.
Ses pensées, envahissantes, se bousculent dans son esprit qui a perdu toute sa
rationalité.
Son corps, affaibli, ne conçoit plus le poids de ses maux.
Il s’effondre à même le sol.
Sa position retranscrit l’état psychique dans lequel elle se trouve.
Ses pleurs sont incessants.
Ses larmes semblent inépuisables.
Ses idées s’obscurcissent.
Elle se met à trembler.
Elle n’a plus la force de se battre.
Le peu de lucidité qui lui reste lui permet de résister à son impulsion qui se
serait avérée fatale.
Sa respiration s’accélère dans sa poitrine lorsqu’elle prend conscience qu’elle
a évité le pire.

Les traits de son visage se crispent sous l’effet de la douleur morale qui s’est
accentuée, s’éternise et évolue en une douleur physique insoutenable.
Elle est en état de détresse.
Elle a besoin d’aide.
Elle se dirige vers son lit.
Elle éteint la lumière.
Et s’enfouit sous ses couvertures ;
Comme pour échapper à son affliction.
Elle ferme les yeux pour endormir les émotions déchirantes qui la traversent
et la rongent.
Mais ses yeux sont brûlants,
Et sa tête manque d’exploser.
Une douleur comparable à de violents coups de marteau l’éloignèrent du
sommeil qui lui promettait la paix tant désirée.

Le temps passe.
4:00 le mal disparaît.
La tourment est achevée ; elle s’endort.

Un rossignol berce la nuit qui s’annonce réparatrice.
Mais ses blessures sont profondes.
Demain, elle trouvera la force de parler,
De se libérer de tout le mal qui repose en elle depuis tant d’année.