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Le train de Pierrick vient doucement de démarrer cette fois-ci il se décide à lire le bouquin qu'il a acheté. Le trajet qu'il entreprend dur à peu près 4h, il dormira à Brest ce soir.

Cela fait à peine une heure qu'il a commencé à lire le livre qu'il a acheté. Il s'agit d'une romance à l'eau de rose.. De quoi le répugner. Ce qui est écrit dans ces livres n'est rien d'autre qu'une publicité mensongère pour le coeur selon lui. Les ventes explosent. Les maison d'édition l'ont bien compris, il faut se nourrir du manque que ressentent les individus. Avec les réseaux sociaux toujours plus proche mais parfois toujours plus loin des gens physiquement présents. Pierrick pense alors à Monsieur Pomme, la musique monte tout doucement dans son esprit. Voilà que le rythme l'entraine, les paroles apparaissent dans sa tête comme un prompteur, il peut les lire, les chanter et voilà qu'il est absorbé "T'as pas dit bonjour à ta femme que t'es déjà sur ton téléphone, tu lui réponds c'est pas un drame on parlera quand je te sonne, c'est l'heure de poster ton clicher comme d'habitude t'en fais des tonnes..".

Pierrick pense aux autres titres de Suzanne, il se demande s'il ne serait pas le personnage principal de "L'insatisfait", il a quand même tout quitté sans raisons... Il repense à sa cliente.. Puis cette fois c'est la chanson "Calme" de Kaky qui apparaît sur son prompteur imaginaire.

Il revient à la réalité lorsque le contrôleur passe pour vérifier son billet. Il a encore échappé à une descente aux enfers version tornade de l'extrême. Il décide de se remettre à lire quelques pages de ce livre, quitte à l'avoir acheté...

Rien y fait.. Il n'arrive pas à accrocher. Faut dire que ses relations sentimentales n'ont jamais été véritablement existantes.. Il y repense, ses choix en matière d'amour ont toujours été très ambivalents.. D'une part, il y avait les filles auprès desquels il s'accrochait comme une moule à son rocher et comme tout rocher il les choississait bien abîmé. Elles avaient pour habitude de l'abîmer à son tour. On pourrait encore voir les rayures sur sa coquille qui n'est plus aussi nacrée qu'on le croirait. Et d'autre part, il y avait les filles auprès desquels il caressait leur douceur de très près, comme un poisson dans l'eau qui aime se faufiler entre les algues pour sentir la douceur et la chaleur qu'elles fournissent grâce aux rayons du soleil. Mais quelque chose lui faisait probablement croire que c'était trop délicat, c'était trop ce qu'il ne connaissait pas alors il trouvait toujours un moyen de prendre ses écailles à son coup et de s'en aller loin, loin, loin de cette douce chaleur.

Pierrick pense au fait qu'un Grand* homme a dit que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train. Il trouve cela cocasse étant donné qu'il est en train de lire ce livre dans le train. Il se dit qu'il n'a jamais su choisir le bon compartiment, qu'il n'a jamais su choisir le fameux couloir ou contre la vitre. Puis il se rend compte qu'en réalité il s'est toujours senti à part lorsqu'il était à la gare.

Il sent son train ralentir cela le sort une nouvelle fois de son esprit. Il arrive en gare de Rennes, il va y rester quelques minutes. C'est le moment de sortir s'en griller une avant de continuer son grand voyage.

*Grand Corps Malade - Les voyages en train

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