C'était un soir, au crépuscule.

3 minutes de lecture

Nous venions de poser nos valises dans un camping, près d'un château médiéval.

Mes frères et moi nous nprécipitions vers la mer, longeant la ruine d'une antique muraille quand une silhouette attira mon attention.

Cette apparition fut tellement irréelle que je m'ouvris le genou en trébuchant sur un caillou.

-

Un cri de rage et de douleur s'échappa de ma gorge tandis que mes frères s'en retournèrent rapidement vers le mobil home pour chercher la trousse de secours.

Tenant ma jambe entre mes bras et me mordant la lèvre pour ne pas crier, je vis une longue jupe moutarde, brodée de dentelle blanche venir vers moi promptement.

L'ombre devant elle projetait la silhouette fine et élancée d'une femme, un grand chapeau sur la tête, une ombrelle dans une main et un mouchoir blanc dans l'autre, que la femme me tendit.

Malgré sa proximité, la lumière du soleil m'empêchait de voir son visage. Avec beaucoup de solicitude, elle resta à mes côtés sans rien dire et s'en alla au moment où mes frères revenaient. C'est alors seulement que sa voix se fit entendre :

- Les secours arrivent, je vous laisse en de bonnes mains.

Cette voix ! Serait-ce possible ?

Mon cœur criait au miracle ; ma raison au mirage.

- Attendez.... Mademoiselle !

Elle ne se retourna pas.

- Blanche ! Reviens !

Elle hésita un instant et sembla prête de rebrousser chemin quand elle changea d'avis et s'enfuit.

Désappointé je me retournai. Il n'y avait derrière moi qu'une vieille dame et mes frères qui se penchèrent sur ma blessure. La vieille dame s'approcha.

Après quelques banalités, elle se bp baissa vers moi et me demanda :

- Vous connaissez cnccccccl ejeeeueneeette jeune fille ?

- Quelle jeune fille ?

- Voyons jeune homme, celle qui vient de s'enfuir à ma vue !

J'hésitais quelques secondes, caressant l'espoir de ce mirage...

- Non, je ne crois pas...

- Mais... mais, voyons ! Vous l'avez appelée Blanche !

L'aimable vieille dame devenait fort désagréable par sa grande insistance, aussi je lui répétais une seconde fois que je m'étais fourvoyé. Puis ma curiosité fut la plus forte et je me permis de lui demander pourquoi elle tenait tant à savoir si je la connaissais. Ce fut à son tour de ne pas répondre et elle s'en alla en direction du camping.

Dès qu'elle fut hors de portée, Enguerrand m'informa :

- Ne te mets pas la vieille sur le dos : c'est notre voisine pour deux semaines et maman l'aime bien.

Et Paul de rajouter :

- Tu ne sais vraiment pas qui était cette jeune fille ?

- En quoi ça la regarde ?! Si el lle est partie, c'est parce qu'elle fuyait cette grand mère ! Tu ne veux pas en plus que je lui serve un nom ae u hasard !

Mes frères furent surpris de ma mauvaise humeur soudaine et ne dirent plus rien.

Dix minutes plus tard, nous nous éclaboussions dans les vagues rougies par le soleil couchant.

À cause de mon aîné Paul, la conversation du dîner tourna autour de "la belle inconnue du château", nommée ainsi par Enguerrand. Mes parents furent avide de détails; le directeur du camping leur ayant touché un mot de cette jeune fille. Personne ici ne savait son nom, ni où elle habitait mais chaque été, à la même date, elle revenait sur les murailles et on pouvait la voir passer parfois dans le camping. Et cela durait depuis quatre ans.

A elle seule, elle faisait une curiosité dont les gens raffolaient. Contrairement à mon habitude, cela m'agaçait d'autant que la voisine, prétextant apporter le dessert, un clafoutis aux pommes, se mêla à la conversation.

- C'est depuis que nous venons ici chaque été qu'elle est apparue. Elle nous fuit, ma fille, mon gendre, mon mari et moi dès que nous tentons d'entrer en contact avec elle et pourtant elle semble nous surveiller...

Je laissais la vieille débiter son histoire à dormir debout quand j'apperçus au loin une silhouette féminine.

Aussitôt un visage et une voix se formèrent dans mon esprit.

Blanche.

Son rire éclatant.

Son regard franc.

Sa poignée de main solide.

Son humour.

Sa voix.

Son chant.

Blanche.

Ses cheveux si doux.

Sa tête sur ma poitrine.

Ses pleurs.

Ses cris déchirants.

Sa longue robe noire.

Sa mantille sur son visage d'une pâleur mortelle.

Son regard assassin.

Blanche.

Toi que j'ai connu innocente.

Toi que j'ai retrouvée fatiguée.

Toi que j'ai vu s'effondrer.

Toi qui ne m'a jamais confié ta peine.

Toi qui demeure mystérieuse.

Oh Blanche !

Serait-ce toi ?

Aurait-Il exaucé mon voeux secret ?

Oh Blanche !

Mes lèvres n'ont rien dit mais mon cœur a hurlé.

Oh Blanche !

Quand comprendras-tu ?

Oh Blanche !

Dans ce monde cruel, tu n'as jamais su qu'il y a un cœur qui ne bat que pour toi !

Blanche.

Qu'importe ce qui a brisé ton cœur.

Rendu ton regard si triste.

Je veux être là.

Si tu pouvais lire cet appel dans mes yeux, alors que tel Némésis, tu sembles surveiller quelques personnes mal intentionnées...

Oh Blanche !

Je ne pus dormir de la nuit.

Blanche...

O

J

l

-

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Erzsébet ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0