Pour quelques pas de plus
Philibert était parti jouer avec ses cousines alors que sa tante me tendait une tasse de thé. Avec une extrême véracité je lui exposais les raisons de ma venue, m'excusant d'ailleurs de les avoir quelque peu pris en filature.
- Le policier ? C'est encore un coup de Sylvie... La cour à formellement interdit à Alexandre d'entrer en contact avec ses enfants alors Blanche a organisé un "réseau de résistance" comme elle aime à l'appeler. Quand elle peut, elle passe à ses frères et sœurs des lettres et paquets de son père. Avec Philibert s'est simple puisque nous sommes convaincus que toute cette affaire est injuste et que Félicité et Alexandre étaient des parents adorables. Mais je crois savoir qu'avec les autres c'est plus compliqué... Enfin elle ne m'en a jamais parlé. Et ce jour là, Blanche devait apporter le cadeau d'anniversaire de son frère et nous avions organisé un petit en-cas pour la plage afin de fêter l'événement. Je pense que Sylvie ou un autre de son entourage nous a surpris et a téléphoné à la police. Logiquement, Blanche a le droit de nous rendre visite mais pour plus de sécurité nous avons affirmé qu'elle n'était là que par pur hasard. Et je pense qu'elle vous a envoyé chercher pour appuyer nos dires.
- Donc vous avez menti à un représentant de la loi ?
- Ecoutez Eric, j'ai beaucoup de respect pour les policiers et mon mari est gendarme. Mais l'amour que je porte à mes enfants est au dessus de la loi. Je considère Philibert comme mon fils et j'ai promis à sa mère qui était ma meilleure amie que je prendrai soin de lui.
Je me levais, m'apprêtant à partir. Béatrice me raccompagna à la porte toit en me donnant son numéro de téléphone.
- Au cas où vous voudriez prendre des nouvelles de Philibert...
Je posais une dernière question.
- À propos, pourquoi s'être présenté "fils de Dieu, fils de France, louveteau d'Europe"?
- C'est comme ça que l'on reconnaît les membres du réseau, répondit-elle en riant, une idée de Philibert !
Je me retrouvais dans la voiture, songeur. Ainsi, Blanche avait monté un réseau digne de la Résistance française ? Je retrouvais Paul au mobil home et nous partîmes tous deux prendre un verre au bar du camping. Je lui résumais mes découvertes et il prit la parole après moi.
- Eric, j'apprécie énormément Blanche, c'est entendu, mais je pense d'ailleurs que c'est parce que elle compte pour nous, et surtout pour toi que nous ne devrions pas percer ses secrets dans son dos.
- Paul, loin de moi cette idée ! Je voulais juste savoir ce qui s'était passé sur cette plage. Maintenant que je le sais, je ne m'enfoncerais pas plus loin.
- Et Blanche ? Comment comptes-tu lui dire d'arrêter de se venger ?
Je ne répondis rien car je n'avais rien à répondre. J'ignorais comment m'y prendre.
C'est alors que le reste de la famille débarqua avec Blanche qui riait aux éclats avec Jeanne. Elles esquivaient quelques pas de danse sous les yeux amusés des vacanciers. Le serveur alla changer la musique et c'est ainsi qu'un moment dansant fut improvisé.
Papa entraîna maman dans une danse endiablée, et Paul captura Jeanne pour la faire tournoyer.
luelques vacanciers osèrent se joindre à eux et au moment où j'allais atteindre Blanche, un animateur me la kidnappa pour un duo fantastique au milieu de la terrasse.
Ils étaient beaux tous. J'empruntai l'appareil de Paul pour immortaliser ce moment et quand la musique cessa, l'animateur et le patron exigèrent de nous de repasser le soir pour la soirée dansante prévue.
Papa accepta en riant et nous repartimes tous en direction du mobil-home. Blanche et Jeanne papotaient comme des copines de lycée tandis qu'Enguerrand narrait à Paul et moi leur escapade matinale.
Blanche était heureuse.
Ah Blanche !
Si tu pouvais le rester !
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