Le village a pris sa couleur d’hiver,

D’un blanc immaculé, scintillant sous un ciel étoilé.

Le tout s’est figé, comme endormi pour l’éternité.

Seuls les toits des maisonnées laissent échapper

La tiédeur d’un feu crépitant dans les cheminées.

Le sol se cristallise au rythme de la gelée,

Des stalactites décorent le squelette des arbres décharnés.

Des rayons de lune inondent d’une faible clarté,

Un décor féerique que seul l’hiver peut créer.

Au lointain le cri d’une chouette,

Symbole de sagesse de ce paysage enneigé.

Tout est figé, comme un instantané,

En noir et blanc sous un ciel parsemé de mille clartés.

Je demeure immobile, seul intrus dans ce cliché

Aux couleurs d’un dessin au crayon de papier.

Emerveillé par tant de beauté

Je respire à gorge déployée l’air frigorifié

Qui vient me glacer comme pour mieux me vivifier.