Le rêve

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Souvent je fais ce rêve où j’ai un lapin dans mes bras, je suis debout dans un champ de fleur, c’est magnifique, j’adore les fleurs, elles sont toutes colorées et fragiles, comme si elles allaient s’envoler au moindre souffle, et j’ai ce lapin dans mes bras, un lapin tout blanc, mon lapin chéri, adoré, plus précieux que tout ce que je pourrais jamais tenir dans mes bras, et je le tiens contre moi, tendrement, et je suis heureuse de le sentir contre moi, j’entends son léger cœur qui bat, qui bat, comme le mien, ils battent ensemble tous les deux, se racontant des secrets que nous ignorons le lapin et moi, des secrets entre nos deux cœurs qui nous lient sans même qu’on ne le sache, et je veux le protéger, ça semble tellement fragile un lapin, alors je n’ose pas bouger, je reste débout au milieu des fleurs avec mon trésor de lapin contre moi et tout d’un coup quelque chose lui fait peur, il s’ébat et tombe de mes bras puis s’échappe, il va si vite et dans les hautes herbes je ne le vois déjà presque plus, je regarde partout autour de moi, dans les ciel, dans le champ, loin vers la forêt et je ne vois pas, je ne sais pas ce qui lui a fait peur, mais il court, il court si vite, j’ai peur de le perdre, je cours derrière lui, je veux le rattraper, le rassurer, ne pas le perdre, pas pour toujours mon lapin, et je ne le vois déjà plus. Il a disparu mon lapin, effrayé par je ne sais quoi. Il n’y a plus rien dans le champ à part moi, même les fleurs se sont fanées, je suis seule avec des fleurs mortes. Et je comprends que mon lapin il a eu peur de moi, de quelque chose dans moi, au fond, tout au fond dans le creux de ma poitrine, un battement différent, alors j’ai peur aussi et je veux m’enfuir de moi-même, mais je trébuche et je tombe dans les fleurs mortes. Et le battement qui est en moi tombe avec moi et je suis étendue dans les fleurs mortes. Etendue à jamais dans les fleurs mortes sous le ciel mauve qui petit à petit écrase tout, les pétales fanés, la trace du lapin, l’horizon, mon corps étendu, juste à la fin reste, résonnant sourdement, le battement.

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