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– Il y a quelqu’un ? Je vous entends, je sais que vous êtes là ! Répondez-moi !!
Les échos rendaient Brent fou. Perdu, hors de son élément, la peur secouait ses tripes et brulait ses méninges. La tempête grondait à travers les parois, propageant de ses ondes des sifflements incessants.
L’espace d’un instant, il songea à se percer les tympans. Que tout ce vacarme cesse...
Avait-il déjà été aussi sensible ? Comme si chaque bourrasque inondant le tunnel était sur le point de lui faire exploser la tête. « Ah.. Ah », et devant, ces échos. Comme des voix. Comme des rires ou des gémissements. Comme des avertissements.
– Putain... Mais est-ce qu’il y a quelqu’un ?!!!
Brent s’affola. Son esprit accueillait des idées noires, jusqu’à lui faire changer d’avis.
Il se retourna et se mit à courir du plus vite qu'il pouvait.
Finalement, il préférait affronter la tempête ; voire se jeter dans le vide s'il le fallait. C'était là, au bout du couloir. Il n'avait pas marché si longtemps, l'embouchure était à portée. Alors pourquoi seul le noir s'intensifiait ?
Brent courut plus vite encore, mais il s'enfonçait irrémédiablement dans les ténèbres. « Ah.. Ah », susurrèrent les échos. Le bellâtre percuta de la tête le mur oblique et s'étala sur le sol humide.
Il sentait les battements de son cœur s'emballer à mesure que la douleur pulsait sur et dans son crâne, tel un poignard s’enfonçant lentement. Uniquement dicté par le besoin de fuir, il poussa sur ses avant-bras et frappa la vase de ses pointes de pied. Il patina sur les premières foulées et manqua de retomber lorsqu'une silhouette effleura l'obscurité.
La vision le fit trébucher à nouveau. Ses genoux claquèrent la glaise, ses mains tentèrent en vain de repousser le terreplein. En position de prière, son échine se raidit. Une chaleur écœurante remonta ses boyaux.
« Ah…Ah…C'est quoi ça ?! », cette fois, Brent perçut des mots à travers l'écho. Une voix d'homme. Qui était-il ? Que voulait-il ?!
Il ressentit le danger.
Et jamais de sa vie, il n'avait pensé à réagir de la sorte.
Brent se redressa et fonça vers l'inconnu qui déambulait quelques mètres plus loin.
L'obscurité se transforma aussitôt en grisaille et la grisaille éclaira les formes potelées d'un individu plutôt grand. Avant de se jeter sur lui, il perçut son visage. « Toi !! », hurla-t-il devant sa mine surprise. L'épaule s'enfonça dans son ventre découvert et lui coupa le souffle.
« Aaaaah ! », Brent hurla de plus belle et poussa sur ses jambes. Il entoura de ses bras celles de son adversaire et parvint enfin à le plaquer ! Dans la chute, il sentit un coup s'abattre au-dessus de sa nuque.
Les deux lutteurs s'affalèrent au sol. « Mais bordel t'es… », l'individu ne prit point le temps de finir sa phrase car, sentant l'ouverture, il repoussa Brent sur le côté et lui assena un nouveau coup de poing.
– J'vais t'buter ! vociféra ce dernier.
– Mais t'es qui, la con de toi !?!
Brent était à présent totalement dominé par cet inconnu qui lui rendait deux fois son poids. Lui aussi était torse nu, sa solide carcasse enfouie sous un surplus de graisse. L'homme a la chevelure touffue haletait et, le poing levé, hésitait à le cogner au visage. Animé par la force du désespoir, Brent se débattit sans tenir compte de la menace.
Les mains l'étreignirent à la gorge.
– Mais tu vas te calmer, oui ?!
Brent ne parvint plus à déglutir et commença à sentir la constriction écraser sa glotte. Le sang gonfla ses tempes et craquela ses rétines. « Eurrh.Larch'..larshmoi », il ne parvenait même plus à s'exprimer.
– Je ne veux pas te faire de mal moi, alors calme-toi !!
L'individu éructa avec sa voix la plus grave. Brent le fixa. Sous ses traits ulcérés, l'étrangleur semblait être usuellement débonnaire. Il portait l'expression de ceux qui forçaient leur nature pour se défendre. Après tout, ce n'était pas lui qui avait attaqué.
Pendant ces 30 secondes qui parurent une éternité, Brent finit par se résilier. Par espérance que son message passerait, il frappa deux fois le sol de sa paume, en signe d'abandon.
L'individu fronça les sourcils et tourna la tête vers l'origine de ces tapotages. « Euurrh... oohké », Brent recommença l'opération avec plus d'entrain.
L'individu comprit. Il relâcha sa prise.
Il se redressa et se recula d'un bond.
– Putain, mais t'es quel genre de fou, toi ? dit-il en reprenant son souffle.
Buste droit et poing serré, il restait à l'affut d'une nouvelle incartade. Brent balada son regard entre son opposant et le plafond. Son cœur battait dans sa gorge endolorie. Tousser devint une libération.
Le grand homme, aux épaules larges mais quelque peu tombantes, posa les mains sur ses genoux.
– Pourquoi… pourquoi tu m'as dit "Toi" comme si tu me connaissais ? On s'connait ?
Brent reprenait de profondes inspirations qui faisait tourner sa tête. Parmi ses errements, il cherchait des réponses.
– Je… j'sais pas. Tu me disais quelque chose sur le coup. Mais heu… j'sais pas.
Ses mots se hachaient à la commissure de ses lèvres. Sa cage thoracique se gonflait à chaque inspiration. L'air ambiant était suffocant.
– En tout cas, moi tu ne me dis rien, à part un putain de débile qui se jette sur le premier venu… Y en a d'autres des comme toi ?
– Je… j'sais pas. J'sais pas où on est, t'es le premier que je vois.
– J'y crois pas... Mais c'est un enfer cette place bordel ! éructa l’individu.
Alors lui aussi ne sait rien ? Brent se sentit bête. En fait, il est comme moi.
– Eh oh, tu ne prépares pas une nouvelle messe basse là?
N’exprimant que ses suffocations, Brent se tourna difficilement sur le côté.
Les réflexions fusaient. L'inconnu attendait une réponse. Finalement, il continua :
– Comment tu m'as trouvé ?
Il y eut un instant en suspens.
– Tu… Tu criais ou tu riais j'sais plus – le grand bonhomme tiqua –. J'pensais être parti dans l'autre sens, mais finalement, je t'ai trouvé sur mon chemin. Tu m'as foutu la frousse, dé…désolé.
– Heuuu… Il y a un petit problème dans ce que tu racontes…
Brent se figea, dévoilant sa mine la plus perplexe. Non, ne me dit pas que…
– je n’ai jamais crié… et encore moins rigolé, poursuivit l’individu.
Brent écarquilla grand les yeux. Les deux hommes partagèrent bientôt la même expression.
– Il y a quelqu’un ? Je vous entends, je sais que vous êtes là ! Répondez-moi !!
Les échos rendaient Brent fou. Perdu, hors de son élément, la peur secouait ses tripes et brulait ses méninges. La tempête grondait à travers les parois, propageant de ses ondes des sifflements incessants.
L’espace d’un instant, il songea à se percer les tympans. Que tout ce vacarme cesse...
Avait-il déjà été aussi sensible ? Comme si chaque bourrasque inondant le tunnel était sur le point de lui faire exploser la tête. « Ah.. Ah », et devant, ces échos. Comme des voix. Comme des rires ou des gémissements. Comme des avertissements.
– Putain... Mais est-ce qu’il y a quelqu’un ?!!!
Brent s’affola. Son esprit accueillait des idées noires, jusqu’à lui faire changer d’avis.
Il se retourna et se mit à courir du plus vite qu'il pouvait.
Finalement, il préférait affronter la tempête ; voire se jeter dans le vide s'il le fallait. C'était là, au bout du couloir. Il n'avait pas marché si longtemps, l'embouchure était à portée. Alors pourquoi seul le noir s'intensifiait ?
Brent courut plus vite encore, mais il s'enfonçait irrémédiablement dans les ténèbres. « Ah.. Ah », susurrèrent les échos. Le bellâtre percuta de la tête le mur oblique et s'étala sur le sol humide.
Il sentait les battements de son cœur s'emballer à mesure que la douleur pulsait sur et dans son crâne, tel un poignard s’enfonçant lentement. Uniquement dicté par le besoin de fuir, il poussa sur ses avant-bras et frappa la vase de ses pointes de pied. Il patina sur les premières foulées et manqua de retomber lorsqu'une silhouette effleura l'obscurité.
La vision le fit trébucher à nouveau. Ses genoux claquèrent la glaise, ses mains tentèrent en vain de repousser le terreplein. En position de prière, son échine se raidit. Une chaleur écœurante remonta ses boyaux.
« Ah…Ah…C'est quoi ça ?! », cette fois, Brent perçut des mots à travers l'écho. Une voix d'homme. Qui était-il ? Que voulait-il ?!
Il ressentit le danger.
Et jamais de sa vie, il n'avait pensé à réagir de la sorte.
Brent se redressa et fonça vers l'inconnu qui déambulait quelques mètres plus loin.
L'obscurité se transforma aussitôt en grisaille et la grisaille éclaira les formes potelées d'un individu plutôt grand. Avant de se jeter sur lui, il perçut son visage. « Toi !! », hurla-t-il devant sa mine surprise. L'épaule s'enfonça dans son ventre découvert et lui coupa le souffle.
« Aaaaah ! », Brent hurla de plus belle et poussa sur ses jambes. Il entoura de ses bras celles de son adversaire et parvint enfin à le plaquer ! Dans la chute, il sentit un coup s'abattre au-dessus de sa nuque.
Les deux lutteurs s'affalèrent au sol. « Mais bordel t'es… », l'individu ne prit point le temps de finir sa phrase car, sentant l'ouverture, il repoussa Brent sur le côté et lui assena un nouveau coup de poing.
– J'vais t'buter ! vociféra ce dernier.
– Mais t'es qui, la con de toi !?!
Brent était à présent totalement dominé par cet inconnu qui lui rendait deux fois son poids. Lui aussi était torse nu, sa solide carcasse enfouie sous un surplus de graisse. L'homme a la chevelure touffue haletait et, le poing levé, hésitait à le cogner au visage. Animé par la force du désespoir, Brent se débattit sans tenir compte de la menace.
Les mains l'étreignirent à la gorge.
– Mais tu vas te calmer, oui ?!
Brent ne parvint plus à déglutir et commença à sentir la constriction écraser sa glotte. Le sang gonfla ses tempes et craquela ses rétines. « Eurrh.Larch'..larshmoi », il ne parvenait même plus à s'exprimer.
– Je ne veux pas te faire de mal moi, alors calme-toi !!
L'individu éructa avec sa voix la plus grave. Brent le fixa. Sous ses traits ulcérés, l'étrangleur semblait être usuellement débonnaire. Il portait l'expression de ceux qui forçaient leur nature pour se défendre. Après tout, ce n'était pas lui qui avait attaqué.
Pendant ces 30 secondes qui parurent une éternité, Brent finit par se résilier. Par espérance que son message passerait, il frappa deux fois le sol de sa paume, en signe d'abandon.
L'individu fronça les sourcils et tourna la tête vers l'origine de ces tapotages. « Euurrh... oohké », Brent recommença l'opération avec plus d'entrain.
L'individu comprit enfin et relâcha sa prise.
Il se redressa et se recula d'un bond.
– Putain, mais t'es quel genre de fou, toi ? dit-il en reprenant son souffle.
Buste droit et poing serré, il restait à l'affut d'une nouvelle incartade. Brent balada son regard entre son opposant et le plafond. Son cœur battait dans sa gorge endolorie. Tousser devint une libération.
Le grand homme, aux épaules larges mais quelque peu tombantes, posa les mains sur ses genoux.
– Pourquoi… pourquoi tu m'as dit "Toi" comme si tu me connaissais ? On s'connait ?
Brent reprenait de profondes inspirations qui faisait tourner sa tête. Parmi ses errements, il cherchait des réponses.
– Je… j'sais pas. Tu me disais quelque chose sur le coup. Mais heu… j'sais pas.
Ses mots se hachaient à la commissure de ses lèvres. Sa cage thoracique se gonflait à chaque inspiration. L'air ambiant était suffocant.
– En tout cas, moi tu ne me dis rien, à part un putain de débile qui se jette sur le premier venu… Y en a d'autres des comme toi ?
– Je… j'sais pas. J'sais pas où on est, t'es le premier que je vois.
– J'y crois pas... Mais c'est un enfer cette place bordel ! éructa l’individu.
Alors lui aussi ne sait rien ? Brent se sentit bête. En fait, il est comme moi.
– Eh oh, tu ne prépares pas une nouvelle messe basse là?
N’exprimant que ses suffocations, Brent se tourna difficilement sur le côté.
Les réflexions fusaient. L'inconnu attendait une réponse. Finalement, il continua :
– Comment tu m'as trouvé ?
Il y eut un instant en suspens.
– Tu… Tu criais ou tu riais j'sais plus – le grand bonhomme tiqua –. J'pensais être parti dans l'autre sens, mais finalement, je t'ai trouvé sur mon chemin. Tu m'as foutu la frousse, dé…désolé.
– Heuuu… Il y a un petit problème dans ce que tu racontes…
Brent se figea, dévoilant sa mine la plus perplexe. Non, ne me dit pas que…
– je n’ai jamais crié… et encore moins rigolé, poursuivit l’individu.
Brent écarquilla grand les yeux. Les deux hommes partagèrent bientôt la même expression.
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