2.3

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Il lui fit faire le tour des bureaux d’administration, de communication et de marketing. Ils longèrent ensuite les gradins du stade par un couloir externe jusqu’à un autre bâtiment dont l’entrée était marquée par des portes vitrées décorées du logo du club.
—Voici les locaux de l’équipe, lui expliqua-t-il. Vous verrez, nous avons la chance d’avoir des infrastructures plus que complètes grâce au pôle formation. La partie réservée aux soins est bien agencée et nous disposons de trois salles individualisées pour recevoir les joueurs en plus de la salle d’exercices.
Il lui désigna ensuite un couloir sur leur gauche où un homme en survêtement gris, capuche sur la tête et sac de sport sur l’épaule avançait dans leur direction.
—Le matin, ce couloir vous conduira directement du parking à ces portes, poursuivit le président adjoint. C’est l’accès principal de l’équipe et justement voici le joueur le plus important dont vous aurez la charge.
Claire observa avec plus de curiosité l’homme qui approchait et comprit à sa démarche claudicante qu’il s’agissait de son défi à relever.
—C’est donc lui qui a besoin d’un miracle ? demanda-t-elle confirmation.
—Je vais vous le présenter.
Ils firent les quelques pas qui les séparaient du joueur.
—Emeric, l’apostropha le président adjoint.
Le footballeur releva le tête en enlevant sa capuche et son casque audio. Cheveux noirs de jais, des sourcils épais arqués de curiosité, des yeux noirs comme la nuit, un nez droit et une bouche… Claire étouffa un hoquet de surprise. Cette bouche, elle s’en souvenait si bien.
—J’aimerais vous présenter notre nouvelle kinésithérapeute, Claire Delcours, poursuivit le président adjoint avant de s’adresser à elle. Emeric Vitelli est le capitaine de l’équipe et notre meilleur milieu de terrain.
Le footballeur darda sur elle le même regard noir que lors de leur premier échange et elle sentit le rose lui monter aux joues. Cette fois, c’est elle qui détourna les yeux en premier.
—Bienvenue parmi nous, déclara-t-il un mince sourire étirant ses lèvres.
Déboussolée par son regard insistant, Claire ne parvint pas à articuler le moindre mot et se contenta de hocher la tête. La situation la mettant mal à l’aise, elle préféra baisser les yeux sur ses baskets et se forcer à retrouver une contenance.
Heureusement pour elle, les deux hommes discutaient d’autre chose qui semblait très importante et le footballeur ne paraissait plus se préoccuper de sa présence.
Vraiment, elle n’en croyait pas ses yeux ! Il fallait que ce soit lui ! Quelles chances avait-elle de le revoir, en théorie, alors qu’ils avaient à peine discuté et même pas échanger leur prénom ? Aucune ! Et pourtant, il était bel et bien devant elle. Comble de l’histoire, il s’agissait en plus de ce joueur blessé à l’origine de sa présence au FCR Stadium.
Son esprit professionnel reprenant le dessus, elle tenta de se souvenir si, lors de leur précédente rencontre, un détail aurait pu lui indiquer qu’il avait été blessé. Mais les seuls éléments, dont elle se souvenait, étaient ses yeux profonds et le goût de ses lèvres.
—Mademoiselle Delcours ? la sortit de ses songes le président adjoint.
—Pardon vous disiez ?
Claire prit une profonde inspiration et refoula ses émotions pour se concentrer.
—Qu’ayant un problème urgent à traiter, je vous proposais que Emeric vous accompagne pour la suite de la visite.
—Oh… euh… d’accord.
Le président adjoint s’adressa ensuite au footballeur :
—Je compte sur vous pour lui présenter les autres joueurs et la conduire auprès de Guillaume.
—Ce sera fait, confirma le capitaine sans manifester un grand enthousiasme.
Sur ce, le président adjoint leur adressa un signe de tête, tourna les talons et s’éloigna à grands pas, les laissant en tête à tête dans une situation pour le moins gênante.
Ils se toisèrent un instant en silence.
Claire avait du mal à savoir quelle était la posture à adopter. Fallait-il faire comme s’ils ne s’étaient jamais vus auparavant ou fallait-il au contraire faire d’entrée de jeu une allusion à leur précédente rencontre.
L’air colérique qu’il affichait la dissuada tout simplement d’ouvrir la bouche.
Elle baissa à nouveau les yeux sur ses baskets, préférant attendre de voir de quelle manière il comptait gérer la situation. A l’évidence, il ne semblait pas ravi de la revoir. Elle ne pouvait pas le blâmer, à sa place, elle aurait eu la même réaction après ce qu’ils avaient échangé et la façon dont elle avait lâchement pris la fuite.
—Venez, c’est par ici, dit-il froidement en lui désignant les portes vitrées.
Claire lui emboita docilement le pas.
La tendance était donnée, il choisissait la facilité : faire comme si de rien n’était.

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