Chapitre 1

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J'étais enfin de retour à la maison. Après quatre années, dans mon école où j'étais obligée d'être en pension et dans l'incapacité de rentrer pour les vacances d'été. Tout ça était terminé. J'avais envie de sauter sur place, et crier ma joie de revoir la forêt et, la campagne française qui m'avait tant manqués.

Mon train avait eu de l'avance, je trépigne devant la gare avec ma valise posé à côté de moi, et mon sac à dos à mes pieds. Les quelques passants me lançaient des regards étranges, en se demandant que faisait une écolière habillée d'un uniforme rouge et doré, à sautiller à l'entrée de la gare. J'aurais pu me changer avant de prendre le train, mais j'étais tellement heureuse, que j'ai pas attendu et pris mes valises pour courir vers la sortie sous les yeux curieux de mes camarades et blasé de mes professeurs.

Une voiture berline noire se gara à quelques mètres de moi, mes yeux commençait à s'humidifier.

La porte arrière et la porte du conducteur s'ouvrirent en même temps, dévoilant deux hommes complètement opposés.

Celui se trouvant à l'avant de la voiture, me lança un clin d'oeil malicieux.

Emmett était resté le même. Un grand bonhomme de presque deux mètres avec une carrure qui était comparable à un ours et pourtant, son visage souriant était loin de son caractère aussi grognon que l'animal. Sa casquette gavroche noire sur sa tête cachant ses cheveux coupés court, son visage rond avec un sourire peu commun, et un détail montrant l'un de ses caractéristiques que personne ne devait oublier. Emmett est un bagarreur, ce qui prouver sa cicatrice partant du bas de sa joue gauche et se dirigeant vers sa lèvre supérieure. Un jour, il m'avait expliqué que cette cicatrice était dû à un combat qui lui avait créer la confiance et une amitié indestructible. Il parlait de l'homme qui avait descendu à sa suite, Jacob.

Les cheveux mi-long chatains tombant élégamment devant son visage froid, mais avec des yeux d'un marron brillant de joie de me voir. Il porte son habituel costume fait main, avec une chemise blanche, une cravate noire, un pantalon droit noir et des chaussures cirées noires. Il a dû laissé son stetson en feutre noir et sa veste de costume dans la voiture.

Jacob esquissa un sourire, mais le premier à arriver à ma hauteur fut Emmett, qui me prit dans ses bras, et me fit décoller de plusieurs centimètres du sol.

- Doucement Emmett ! Dis-je, légèrement surprise.

- Tu as rapetissée à ton école ? Rit-il, en me déposant. Il faut manger de la soupe, gamine !

- Et toi tu aurais pas un peu grossi ?

Emmett rit à gorge déployée. Son rire fit sursauter une pauvre femme passant à côté de nous. On disait toujours que le rire d'Emmett pourrait faire bouger une montagne tellement il était puissant.

Calmement, contrôlant son allure et son port altier, Jacob s'arrêta devant moi, avant de poser une main sur mon épaule.

- Bon retour à la maison.

- Merci Alpha.

Le sourire des deux hommes s'agrandir à l'unisson. Emmett attrapa mes affaires d'une main, et se dirigea vers la voiture, avant d'ouvrir la porte arrière. Jacob rentra le premier, suivit d'Emmett, son lieutenant, et moi-même, me trouvant à l'arrière et à la droite de mon Alpha. L'odeur de cuir et la meute m'accueillait dans l'habitacle, tandis que la voiture démarrait.

- Quelles sont les nouvelles de la meute depuis quatre ans ? Dis-je, curieuse. Cela faisait bien trop longtemps, quatre années sans de vraies nouvelles.

- La meute se porte bien. Répondit Jacob, impassible.

- C'est tout ?

- Pose tes questions et tu auras tes réponses.

La légère bonne humeur commença à s'envoler et mon ventre se contracta. Je croisa le regard d'Emmett dans le rétroviseur intérieur, et il était clairement en train de me faire comprendre de ne pas insister.

- Je poserais mes questions directement aux autres.

Jacob hocha la tête et la voiture devient un peu plus respirable. Même Emmett avait une conduite plus souple. Une musique de Jazz s'éleva de la radio, et je souris en pensant au bar que la meute s'occupait.

- Le Lucky Trombone a toujours son succès ? Demandais-je, à Jacob, qui semblait être penché sur un tas de feuilles où de nombreux tableaux étaient imprimés dessus. Surement la comptabilité du bar.

- Toujours. Dit-il, froidement comme à sa coutume. (Il me jeta un coup d'œil) Tu pourras prendre ton service en tant que serveuse, ce soir ?

J'aurais pu refuser, après tout, j'avais passé toute ma matinée dans un train, mais l'excitation de retrouver l'ambiance classe et envoûtant du bar me donna l'énergie pour accepter.

- Bien sûr !

- Très bien, dit-il, en changeant de feuilles. Direction le bar. On te dépose et on se voit ce soir à la maison.

- D'accord.

La voiture fit un détour en pleine ville campagnarde, et je profitais du calme du voyage pour ressentir la forêt. Non, plutôt ma forêt. Mon corps frissonna et les bouts de tous mes doigts me picotaient. Ma magie voulait s'exprimer, mais elle devait encore attendre quelques heures avant de retrouver sa source.

On s'éloigna de la ville pour s'enfoncer dans la forêt me faisant résonner ma magie, et mon reflet dans la fenêtre de la voiture, me montra mes yeux noirs changeaient de couleur pour un vert pur avec des paillettes d'argent. Je croisa le regard de Jacob dans mon reflet, légèrement inquiet.

- Tu veux qu'on s'arrête pour que tu communies avec ta magie ? Demanda-t-il, presque hésitant.

Je secouais la tête. Je pouvais attendre quelques heures.

Je fermais les yeux pour les ouvrir d'un noir profond malgré des éclats vert émeraude, qui persistaient.

Jacob replongea dans ses papiers, même si je sentis son regard suspicieux sur moi. Même Emmett semblait crispé et plus expressif sur son visage massif.

Il y a quatre années en arrière, ma magie était sauvage et compliqué à contrôler. Le druidisme était complètement différent de la sorcellerie. Les sorcières s'appropriaient leurs pouvoirs des potions, des charmes et autres envoûtements, tandis que les druides avaient besoin de la nature, de la faune et flore pour obtenir des aptitudes puissants et dangereux. Les druides protégeaient la vie et la Terre Mère, alors que les sorcières avec le pacte au diable étaient loin de s'inquiéter de la vie et des conséquences de leurs sorts.

Pourtant, Jacob m'avait envoyé dans une école de sorcières, où j'avais un professeur particulier qui m'avait appris à canaliser ma magie et des sorts d'illusions, qui me seraient, peut-être utile.

La voiture fit un soubresaut dû à un dos d'âne, et mon coeur s'affola connaissant la route parfaitement. Je comptais le nombre de maisons, avant de le voir, quand Emmett tourna, mon sourire doubla.

Le parking était vide, mais dans quelques minutes, ils allaient être remplit et le service de voiturier allait faire son ballet de voitures, après quelques courbettes aux clients.

La bâtisse en bois et briques semblait vieillie tandis que la terrasse rénovée, il y a dix ans, donnait un léger décalage avec le lieu perdu dans un petit village reculé, en pleine forêt. Le néon portant le nom du bar était éteint, et trônant sur un panneau à quelques mètres devant le club. Le Lucky Trombone n'était pas encore ouvert.

A l'époque que Jacob avait fait sa première ouverture, je lui avais demandé la signification du nom, et il avait sourit mystérieusement en regardant la meute toute fière comme des paons, devant leurs premiers clients. Je n'avais pas reposer la question, mais je me doutais de la réponse.

La voiture se gara à la place réservé pour l'Alpha, ou patron pour les clients, pile devant la porte d'entrée.

- Merci d'être venue me chercher ... Papa.

Jacob se figea, avant de se tourner vers moi, avec son éternel visage antipathique, mais ses yeux brillaient d'émotion et ses lèvres tremblaient un début de sourire.

- Passe une bonne soirée avec la ... famille, ma fille. Commença-t-il, tandis que j'ouvris la portière. Petit conseil. J'ai prévenu tout le monde que tu rentrais que demain matin.

- D'accord. (Je hochais la tête.) A ce soir, Emmett et veille bien sur notre Alpha. Dis-je, en sortant de l'habitacle.

- Ne t'inquiète pas, je garde un oeil sur ton vieux père. Dit-il, riant après que Jacob grognait.

Je ferma la portière, et la voiture partit. Je regarda la silhouette sombre disparaître dans la forêt peu à peu plongé dans la pénombre.

La porte d'entrée s'ouvrit, et une voix familière qui m'interpella.

- Bonsoir mademoiselle, le bar n'est pas encore ouvert !

- Bonsoir Franck !

Je me tournais vers lui et l'employé m'offrit un grand sourire niais.

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