Chapitre 3

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La loge des artistes était resté la même, sauf la disposition du porte cintre où les tenues des chanteurs, et des serveurs étaient posés, propres et repassés. Jane m'avait sortit calmement une tenue après m'avoir observé ma nouvelle silhouette, qui s'était amincit après beaucoup d'efforts. Après me l'avoir donné, elle me laissa prendre une douche dans la salle de bains personnelle de Jacob, adjointe à son bureau qui était au fond des coulisses.

Mon père n'était pas très généreux dans le fait de prêter ce qu'il lui appartenait. Il avait horreur de ça, même avec les membres de sa meute. Mais, il y avait des exceptions avec Jane et moi. J'étais d'avis qu'il voulait faire plaisir aux deux seules femmes de la meute.

A la suite de ma douche, j'enfilais ma tenue de serveuse, qui était la même que Jane sauf que ma chemise blanche était classique et que mon nœud, j'avais l'intention de l'attacher dans mes cheveux.

Je retourna dans les loges des artistes pour trouver une silhouette masculine, qui me tournait le dos. Il préparait les brosses et le sèche-cheveux sûrement pour ma coiffure.

Il releva la tête et nos deux reflets se sourirent. Il se retourna rapidement avant de faire un petit bond, et me serra dans ses bras. La douce odeur de noix de coco et de vanille m'envahit les narines.

- Tu es enfin rentrée, petite sœur, chuchota-t-il, en frottant sa joue contre la mienne, et un doux ronronnement résonna dans sa poitrine.

Je souris grandement, avant de m'éloigner d'un pas.

- Je ne partirais plus, Jamal. Je me contrôle maintenant. Le rassurais-je, avant de m'écarter complètement du corps musclé caché par sa tenue de barman.

- Assis-toi, ma belle. (Je m'assis devant le miroir sur la chaise qu'il m'indiquait de la main). Comme d'habitude, mademoiselle ?

- Surprend moi !

Jamal eut un grand sourire, avant de prendre un visage plus concentré, et s'empara d'un peigne pour commencer son travail.

Le seul félin dans une meute de canin, il était dans le rôle parfait du grand-frère sportif et créatif, et aussi attentionné avec ses benjamins. Thomas et moi, avions reçus assez de câlins pour une vie entière en quelques années seulement. Même à vingt ans, être prêt de lui, était comme un calmant.

Pourtant, de son mètre quatre-vingt cinq, Jamal était aussi impressionnant qu'Emmett, mais loin d'être intimidant. Il était musclé finement, et son attitude était plus calme et dans un danger plus subtile. Sa peau basané était en harmonie avec sa fourrure de félin, sombre et douce. Il faisait craquer plus d'une cliente avec un simple sourire. Ses cheveux longs étaient dressés, et ramenés en queue de cheval haute avec une natte tombant devant son regard noir corbeau.

- Voilà ! Tu es magnifique !

Mes cheveux noirs qui tombaient en boucles habituellement, étaient tirés en un chignon avec quelques boucles s'échappant du ruban bleu. Je le remercia, je me trouvais belle pour une fois.

- Merci Jamal.

- De rien. (Il m'offrit un sourire crispé) Tu peux rejoindre les autres dans la salle. Je dois ranger, dit-il en désignant le sèche-cheveux et les brosses.

- D'accord, mais ... j'aurais voulu savoir ce qui t'es arrivé pendant mon absence ? Tu as rencontré combien de filles ? Ricanais-je, mais je m'arrêtais quand j'entendis pas le rire de Jamal.

Il semblait tendu, et il rangeait de manière brusque et rapide. J'allais poser ma main sur son bras, et mon instinct m'arrêta à temps. Je déglutis en croisant son regard doré brûlant de crainte et de rage, et sa main devenue griffus très proche de ma gorge.

- Jamal ... ?

- Beth ... Jamal ... vous avez fini la préparation de ... Commença Jane, en rentrant dans les loges, la tête dans un calepin, qu'elle releva en entendant le silence tendu. Jamal, écarte toi d'elle ! Tout de suite !

Je garda le contact visuel même quand il s'écarta de moi de quelques pas, avant de baisser la tête et de se diriger vers le bureau de Jacob. Quand il disparu de ma vue, je repris une respiration normale. Jane m'observa de la tête aux pieds sans s'approcher de moi, comme si elle me craignait également. Il y a quatre ans, j'aurais certainement piquer une crise et provoquer une vraie catastrophe dans le bar, mais pas aujourd'hui.

- C'était quoi ça ? Marmonnais-je, espérant que l'ouïe des métamorphes se trouvant dans le bar, n'entende rien.

Jane soupira en tenant son calepin devant sa poitrine.

- Il s'est passé des évènements l'année dernière, mais ce n'est pas à moi te le dire. Déclara-t-elle, sereinement.

- On dirait Jacob. Vous évitez de me parler. Pourquoi ?

- Profite de ton retour, non ? Parlons des problèmes, un autre soir. D'accord ? Dit-elle, de manière sans appel.

Je hochais la tête positivement, malgré moi.

- Parfait ! (Je croisais les bras, agacée) Tu peux aller aider Thomas, il doit s'occuper des ordures et autres nettoyages de dernières minutes.

- Oui.

Elle me sourit d'une façon irréelle avant de prendre la même direction de Jamal, un peu plus tôt. J'attendis quelques minutes avant de me diriger vers la porte de bureau, pensant entendre une confidence, mais un bruit déchira le silence des coulisses. Jamal pleurait. Il sanglotait et Jane semblait le réconforter.

Sans réfléchir, je quitta les lieux et me dirigea vers le bar où Thomas sourit en me voyant arriver. Il me tendit un sac poubelle, et se dirigea vers la porte donnant à l'arrière du bar.

Je le suivis muette, en essayant de calmer mon cœur qui s'était déchiré, et mon ventre qui se tordait de douleur.

Thomas jeta sa poubelle dans la benne, par automatisme, je fis de même.

J'allais pour retourner à l'intérieur, mais la voix de Thomas, triste m'interrompu.

- Ne lui en veux pas, s'il te plaît.

Je soupirais avant de tourner vers le renard-garou, qui avait perdu sa malice.

- Si on me parle pas, je ne peux pas comprendre ce que je viens de voir dans les coulisses. Dis-je, en croisant les bras. Thomas, parle.

Il ricana avant de secouer la tête négativement.

- Tu es folle. On a reçu l'ordre de rien de te dire, donc je dirais pas ce qu'à subit Jamal et encore moins ce qui se passe autour de la meute.

Je m'appuya contre la porte menant à l'intérieur du bar, il soupira.

- Jacob, va me tuer si je parle de nouveau. Chuchota-t-il, nerveux.

Il fixait les alentours comme s'il s'attendait de voir l'Alpha déboulait d'un buisson ou de l'autre côté d'une barrière d'une maison à proximité. Il en avait trop dit et malgré la peur de Jacob, il avait besoin de se confier.

- Parle car je suis bien plus dangereuse qu'un vieux loup râleur. Grognais-je, entre mes dents.

- Très bien. Dit-il, presque soulagé. (Il s'approcha de moi, et se posa contre le mur à mes côtés) Quand tu es partie, pour ton école, les rumeurs sont allés bon train dans le village. Les humains ont racontés que tu étais une délinquante qui partait enfin dans une pension militaire pour te forger.

Je levais les yeux au ciel, qui était peu étoilée en cette belle nuit qui s'assombrit, de plus en plus.

- Mais les racontars qui ont atterris dans les oreilles des métamorphes du coin, on fait croire que Jacob était plus faible sans ta magie.

- Je suis loin d'être la force de frappe de la meute. Dis-je, sincèrement. Emmett et Bo sont deux fois plus dangereux que moi.

Thomas haussa les épaules.

- Je ne fais pas les idées que ce font les alphas avides de pouvoir. Donc, il y a deux meutes de loups qui ont débarqués et qui ont rôdés autour du village. Emmett, Bo et Jacob ont réglés leur compte pendant les premiers mois. Mais on a eu une surprise.

- Laquelle ?

- Un clan de gros chats ont débarqués, sans vrai hostilité et ils se sont installés aux abords du village. Il sont encore là, mais c'est une autre histoire. Soupira-t-il, en passant sa main dans sa crinière rousse.

Il semblait plus nerveux et attristé.

- Pour la seconde année, je me suis fait des amis qui sont devenus des ennemis. Il y a une meute de chacals qui s'est installés depuis deux ans, dans une vieille grange abandonnée. Il y a une histoire de lapins tués et j'étais le suspect tout désigné selon les villageois. Mais ce n'était pas moi ! S'écria-t-il soudainement, comme si je l'accuser malgré tout.

- Je te crois, Thomas. Dis-je, en posant ma main sur son épaule. (Il soupira de soulagement avant de reprendre son récit.)

- Ils ont attaqués le manoir quand Jacob a dénoncé le vrai coupable aux villageois, qui les ont chassés pendant un temps des alentours du coin.

- Comment l'ont-ils attaqués ? Demandais-je, en fronçant les sourcils.

Les meutes de chacals étaient des groupes craintives, qui étaient plutôt à regarder de loin les autres métamorphes à se battre, et à attendre comme des charognards les restes. Ce groupe devait être fous pour s'attaquer à notre meute. Même deux meutes de loups n'avaient pas atteints les trois mâles dominants de la meute, alors des petits, c'était ridicule.

- Par le feu. Et heureusement que je suis un kitsune de feu et pas de foudre, sinon je pense que nous serions tous mort dans notre sommeil, cette nuit-là. Déclara-t-il. Jacob est devenu fou, et il est parti seul pour revenir bien amochés. Il a pas voulu nous dire ce qui s'était passé à la grange, mais je crois que c'est son égo qui a prit un coup.

Un loup Alpha pouvait facilement mettre en déroute plusieurs chacals, mais ils sont souvent malins et on dût l'épuiser avant de l'attaquer, et l'éloigner de leur tanière.

- Je vois. Et pour Jamal ? Ce sont les chacals ?

Thomas pouffa de rire.

- Vu comment ils sont cons, ils n'auraient pas fait ça à Jamal. C'était trop horrible à voir et à entendre. Dit-il, d'un ton presque hanté.

- Thomas ? Ils t'ont capturés aussi.

Il évita mon regard, avant de hocher la tête lentement. Je serrais les poings et ferma les yeux en sentant ma magie bouillonner de colère. Elle voulais se déchaîner et faire du mal.

- Ils m'ont utilisés pour attraper Jamal, ces salopards. C'est la meute de félins, qui ont agis et qui l'ont ... torturés. Je ne sais pas combien de temps, cela à durer. Quand Emmett est venus nous chercher dans cette grotte, Jamal n'arrivait plus à sortir un seul son de sa gorge.

Ils voulaient se venger du fait que Jamal avait tromper l'une des femelles avec une humaine. C'était juste une vengeance, mais elle était trop cruelle pour juste une histoire de cul comme dirait Jacob.

Il eut un moment de silence, mais j'essayais de canaliser ma magie. Je ne pouvais garder mon pouvoir grognant en moi, alors je l'envoya dans le sol, qui gronda. La terre trembla sous mes pieds, et deux mains s'agrippaient à mon bras fermement.

Une minute de flottement, et j'ouvris les yeux pour voir un Thomas, choqué me fixant abasourdi.

- Pardon.

- Je crois que tout le village a sentit que tu étais en colère.

- Moi, j'aurais dit tout le département a sentit ma fureur. Dis-je, avec un sourire arrogant.

- Tu plaisantes, j'espère. (Je ne répondit pas.) OK. Dans ton école, ils ne t'ont pas appris à calmer tes sautes d'humeur.

- Ouais. (Je m'écarta de lui.) Tu as autre chose à me raconter ?

- Non. Je t'ai tout dit.

- Parfait. On peut retourner au bar.

A peine, je finis ma phrase que la porte où j'étais appuyé plus tôt, s'ouvrit sur un Franck confus. Il nous fixa un petit moment avant de parler.

- Il y a eu un tremblement de terre. C'est la première fois que je ressens un. C'est étrange, non ?

Thomas ricana.

- Très étrange. Allons travailler, non ?

Franck rentra le premier, suivit par moi et Thomas ferma la porte derrière nous.

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