Chapitre 4
Une heure était passée, le Lucky Trombone était un bar populaire dans le monde surnaturel, mais également chez les humains, qui venait rencontrer des êtres qu'ils côtoyaient très peu dans leur petite vie tranquille.
La valse des serveurs entre les tables étaient observés par le regard acéré de Jane, qui disparut vers vingt-deux heures dans les coulisses. Tout le monde souffla, et toute l'équipe pris une pause quand Jamal servit le dernier client qui alla s'installer en salle pour observer le spectacle qui allait bientôt commencé. J'avais servi le mien, qui semblait être un Oméga craintif, qui se calma quand je m'écarta de lui après l'avoir servi son soda.
Franck était sort en compagnie de Thomas, qui me jeta un regard insistant entre Jamal et moi, avant de sortir à l'arrière du bar pour fumer leur cancer en tige.
Jamal nettoyait le bar, même si ça faisait bien plusieurs minutes que Franck l'avait fait et qu'il ne restait plus aucune miettes ou traces de verre sur le bois vernis noir.
- Thomas m'a parlé de ce qui s'est passé depuis mon départ. (Jamal se tendit.) Mais il a refusé de me dire ce qu'il t'ait arrivé pendant ses quatre ans. Mentis-je, en le voyant se détendre en finissant de passer son torchon.
- Thomas a une grande bouche, un jour, cela va lui coûté la vie. (Il se tourna vers moi.)Je ne suis pas stupide, il l'a tout raconté, c'est ça ?
Je regarda dans la salle, mais personne semblait s'intéresser à nous.
- Ne lui en veut pas. Je lui ai mis la pression.
- C'était toi, le tremblement de terre ? Demanda-t-il, soucieux après une minute de réflexion.
Je hochais la tête.
- Quatre ans pour ce résultat. Marmonna-t-il. Jacob va être content, tiens !
Je resta bouche bée pendant un instant, devant cet homme qui n'avait rien à voir avec mon grand frère protecteur. Il y a quatre ans, il était le seul à ne pas avoir peur de mes pouvoirs incontrôlable et de plus, il a supplié Jacob, que je ne sois pas envoyé loin de lui.
- Va te faire foutre ! (Il cligna des yeux.) Tu crois que le fait que tu souffres ne touche que toi, et bas tu te trompes !
La musique de fond sonore fut coupé, laissant place à un vrai pianiste qui commença à jouer « Drunk in love » de Beyoncé, suivit par le reste de l'orchestre sur la scène.
- Tu peux cracher sur qui tu veux, cela soulagera rien de ce que ces connards t'ont fait subir !
Il ricana sinistrement.
La voix de Jane s'éleva depuis la scène, et les claquements de doigts suivirent le rythme de la musique et la voix de la chanteuse. Un frisson de froid parcouru la salle, et certains humains peu habituer rigolèrent de la sensation.
Jane semblait être dans un autre monde, celle des morts. Elle chantait pour eux.
J'aimerais être à sa place. Elle était dans son univers loin de tout, dans sa petite bulle. Ma magie bouillonnait toujours en moi, peu à peu agité avec la conversation de Jamal. Mon cœur me disait de fuir dans la forêt et la rejoindre, mais mon esprit voyait le besoin d'aide d'un membre de ma famille. J'avais fait mon choix.
- Tu ne sais ce que j'ai subit pendant des heures, juste pour une histoire à la con. (Il renifla à la fin de sa phrase.)
- ...
Je lui pris la main, et l'emmena dans la cuisine. La porte à battant en bois étouffa à peine la musique. Je me mis dos à lui, et je croisa les bras. C'était débile ce que j'allais faire, mais je voulais qu'il comprenne qu'il était pas seul à avoir connu sa souffrance.
- Soulève ma chemise ... Je peux pas le faire, Jamal.
Ce n'était plus douloureux depuis trois ans, mais ma mémoire réveillait parfois la douleur comme un rappel.
Lentement, il la souleva et il retenait sa respiration en voyant l'état de mon dos. Il était scarifié d'un pentacle de sorcellerie. Les sorcières étaient loin d'être de gentilles filles ou femmes, c'était les « Putains de Satan » comme les surnommer mon professeur particulier.
Je me retourna brusquement quand je sentis ses doigts touchant l'une des branches du pentacle.
- C'est encore sensible ? Demanda-t-il après avoir déglutit.
Jamal avait le regard hanté. Il était ni triste, ni en colère.
- Non. Mentis-je.
Il hocha la tête, avant de se frotter le visage à deux mains. Il recommença à parler après une longue minute.
- J'aurais jamais dû la draguer. Jacob m'avait interdit de le faire, mais je n'ai pas écouté. (Il eut un sourire triste.) Bo m'avait dit d'écouter mon cœur. Il pensais que j'étais amoureux d'elle, et je l'ai cru aussi.
Après avoir bien remis ma chemise dans mon pantalon, je me posa contre le mur le plus éloigné de Jamal, et je le fixais attentive.
- Je lui ai même donné une bague, mais elle semblait moins emballé que moi. Je sentais que quelque chose clocher. (Il ricana de nouveau.) Jacob a toujours raison.
« Pas toujours » voulais-je dire, mais je préférais rester muette.
- Puis elle est arrivé comme un ange, cette autre fille. Ivy. Elle était gentille, douce et adorable. Elle voulait découvrir notre monde, mais elle ne l'a connu que peu de temps. Souffla-t-il, amer. Bo lui a retiré ses souvenirs quand elle a été en danger. (Il secoua la tête, les larmes aux yeux.) La vie est jamais ce qu'on le souhaite.
- Alors ils t'ont kidnapper parce qu'elle a pensé que tu l'avais trompé, c'est ça ? Demandais-je, calmement.
Il hocha la tête positivement.
- Je n'ai plus le droit de les croiser sinon la prochaine fois, ils me tuent.
Je renifla, hautaine.
- Qu'ils essayent de te toucher, une nouvelle fois et ils vont comprendre que Jacob, Emmett et Bo sont loin d'être à mon niveau quand je suis en colère.
- Tu es une émissaire, non une personne fait pour se battre.
- Faux, je suis une druide et une protectrice de la meute et de sa forêt.
Son visage se détendit légèrement. Dans la salle, la musique changea, mais je me concentra pas pour reconnaître les paroles, pourtant elle me semblait juste familière.
- Et toi, ton histoire pour ... ton dos ?
- Juste un bizutage qui est allé plus loin que les adultes pensaient.
- Jacob a été avertit de cet incident ?
Je leva un sourcil.
- Mon professeur particulier s'en ai chargé à sa façon. Mentis-je, une enième fois.
Un sourire mauvais s'afficha sur mon visage aux souvenirs obscures de ma vengeance. J'étais la première à demander à ma famille de me dévoiler leurs petits secrets pendant ces quatre années, mais certains secrets devraient rester cachés.
- Je vois. Si c'est réglé, on a pas besoin d'en parler.
- Non, aucunement.
Jamal soupira et tendit ses bras vers moi, et je m'approcha lentement pour cacher mon visage contre sa gorge. Il ronronna.
Pendant de longues minutes, on resta ainsi, jusqu'à que la porte s'ouvrit sur un Franck, qui était livide.
- Ça va pas, Franck ?
Il secoua la tête frénétiquement, et pointa de sa main, vers la porte arrière du bar. Puis la chanson de Jane me parvient, c'était un chant funèbre. Une vague de peur m'envahit, et j'accourus dans la cour pour croiser le regard mi-horrifié, mi-triste de Thomas. Il fixait quelque chose à côté des bennes à ordures. Une paire de chaussures sortaient de derrière de la poubelle cachant le reste du corps, je m'avançais prudemment, essayant de me préparer mentalement.
C'est un regard noir mort, qui rencontra le mien. Son visage m'était familier, et je le reconnus être un des clients que j'avais servis avant le spectacle de Jane. C'était un jeune métamorphe qui avoir l'air craintif aux premiers abords, puis j'avais réussit à le rassurer et il m'avait même sourit.
Ses grandes ailes noires étaient sortis de son dos, voulait-il s'envoler pour rentrer chez lui. Puis, je le vis cette rose gravée avec un petit couteau de poche posait à côté de lui, plein de son sang.
Il s'était suicidé.
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