Chapitre 7
Il pleuvait en cette mâtinée, mon esprit se réveillait en douceur en écoutant la douce mélodie de la pluie tombant sur le toit, et glissant sur ma fenêtre. Une odeur d’humidité rentra dans la chambre, me faisant froncer le nez, et une sensation de mouillé se colla à ma gorge, me faisant sursauter.
Je me relevais sur mes deux bras, et une boule de poils tomba sur mon oreiller le mouillant. Deux billes sombres me fixèrent, et son long museau frémit vers moi. Ma peur soudaine s'apaisa.
- Bonjour, tu as fais un tour à l’extérieur à ce que je vois, dis-je, tout en lui caressant entre les oreilles le faisant couiner. Bien dormi ?
Le petit rongeur ne répondit pas comme je l’espère. Dans mon rêve, il m’avait parler. Je croyais que les familiers n’étaient pas simplement des gardiens déguisés en animaux, ils avaient également le don de la parole. Il fallait que je contacte Dimitri pour obtenir plus d’informations. Une douce odeur de crêpes me parvient dans ma chambre, coupant mes pensées.
- J’espère que tu as faim ! Lançais-je à mon familier qui couina vers moi, et se mit à grimper sur mon épaule. (Je grimaça quand ses petites griffes me piquèrent mes épaules nues.) Tiens toi bien !
Je me levais de mon lit, et me dirigea vers ma valise posé devant mon armoire, et sortis un tee-shirt blanc double XL, un peu trop grand qui me tomba sur les hanches et les fesses. J’enfilais un petit short en jean, et une paire de ballerines. Je pris une écharpe en tissu à carreaux bleu, grise et noire que j’enroulais autour de mon cou. Sans besoin de parler, Merlin se cacha et se coucha dans les plis du tissus. Avant de sortir, je brossais rapidement ma crinière sombre bouclée et la laissa tomber sur mes épaules.
Je sortis de ma chambre pour entendre les bruits ambiants de la maison tout en descendant les escaliers pour aller en cuisine. Une musique de jazz venant d’un vieux de poste de radio venait du salon privé de Jacob ; une odeur acre de tabac me parvient à travers celle du petit déjeuner, qui venait de la chambre de Bo. La porte vitrée menant à la terrasse se ferma et je vis la silhouette de Jamal partir en direction de la forêt pour faire son jogging matinal.
J’arrivais dans la cuisine pour voir Jane se trémoussant sur une musique plus Pop, en cuisinant ses crêpes. Elle se tourna dans une pirouette vers moi, avec une assiette d’une pile de crêpes.
- Bonjour, ma belle ! Tu amène ça à table ?
- Bien sur ! (Elle fronça des sourcils en fixant mon écharpe.) Tu as froid ?
Jane portait une simple nuisette d’un vert émeraude, pieds nues. Face à moi, avec mon écharpe, je faisait étrange alors qu’on était en plein milieu de l’été.
- C’est pour un ami, chuchotais-je, en m’avançant vers elle, et souleva un pan de tissu pour dévoiler mon familier, qui couina à la vue de la lumière.
La bouche de Jane fit un rond silencieux, avant d’afficher un grand sourire. Il y a quatre ans, j’avais lancé un appel pour mon familier sans succès, j’avais fini ma nuit à pleurer de frustration dans les bras de Jane. Elle devait comprendre mon soulagement et ma joie qu’il était enfin là.
- Je suis contente pour toi. Il s’appelle comment ?
- Merlin.
- Comme l’enchanteur ? (Sa tête pencha sur le côté.)
- Oui. J’adore les légendes arthurienne et il paraît qu’il était pas un sorcier, mais un grand druide.
- Je vois, allons manger maintenant.
Je me tournais et suivit Jane qui sortit la cuisine, après avoir coupé la musique de son poste de radio plus moderne que celui de Jacob. On arriva dans la salle à manger pour voir un Thomas, affalé sur la table dressé de verres d’eau, bols, et couverts. Je posa l’assiette sur la table, la tête rousse se releva brusquement et chercha du regard l’origine du bruit, avant de plisser des yeux.
Il renifla dans ma direction et ses yeux brillèrent d’un sentiment qui me déplut.
- Tu sens bon, Beth.
- Bonjour à toi aussi, Thomas. (Jane s’assit à ses côtés pour se servir une tasse de café chaud.) Tiens toi droit, s'il te plaît.
- Bonjour maman, et Beth ! (Thomas arborait un grand sourire fripon, tout en se redressant sur sa chaise.) Donc, pourquoi tu sens aussi curieusement, ce matin ?
- Pourquoi d’habitude, je sens mauvais ?
- Non ! Je voulais dire que … tu … es … je ….Baffouilla-t-il, devnt mon visage faussement vexé.
Je ricana avant de lui répondre.
- C’est Merlin que tu sens, poil de carotte !
Thomas en jeune homme âgé d’une vingtaine années me répondit de manière mature, en me tirant la langue. Jane roula des yeux en buvant son café.
- C’est qui Merlin ? Demanda-t-il, après avoir glousser un court instant.
- Mon familier. (Il leva un sourcil, interrogatif.) C’est mon gardien, il me protège des maléfices et autres sortilèges, et quand je suis en danger, il viendra toujours m’aider.
- Et si c’est lui qui est en danger ? Demanda Jane, en faisant une tartine de beurre et confiture, qu’elle passa à Thomas, qui croqua à pleins dents.
- Je ne sais pas. Je demanderais à Dimitri. Dis-je, après pris la tartine faites par Jane.
Jane et Thomas me lancèrent intrigués et malicieux, après avoir échangé un regard entre eux. Je compris la direction de leurs pensées et je rigola intérieurement.
- Dimitri était mon professeur à l’école et c’était le seul à être cool avec moi. Pas mon copain !
- On a rien dit ! S’insurgea Thomas en finissant sa tartine.
- Parle nous de lui, de ce dénommé Dimitri, dit Jane, avec un petit rictus.
J’avais envie de rire, à leur dépens, mais je me retenais.
- Dimitri est un gros grincheux qui m’a fait vivre un enfer pendant une année, (Jane fronça les sourcils et Thomas plissa les siens.) mais après m’avoir aidé contre des pestes de sorcières qui me menaient la vie dure dans la pension, il a été plus cool.
- Elles t’ont fait quoi ces « pestes » ?
Jane était tendu prêtes à bondir pour me défendre, comme la mère poule qu’elle était. Je souris intérieurement.
- Elles m’ont bizutée. Elles me font peur avec un familier serpent. (Merlin couina de peur et de colère.) Il y a une fois, elles m’avaient cachés mon pyjama et enfermer dans les douches communes. Le proviseur a cru que j’étais une perverse qui avait attendu les garçons pour les mater sous la douche. (Thomas ricana et Jane le fusilla du regard.) Puis, un soir, elles ont voulu me jeter un maléfice pour me terrifier et pour que je demande de partir de l’académie. C’est à ce moment-là que Dimitri est intervenu, parce que le maléfice qu’elle avait l’intention de me jeter aurait pu me tuer sans une vraie maîtrise de la magie.
- Je vois. Grogna Jane, entre ses dents. Quelle fut la punition ?
- Une interdiction de pratiquer la magie pendant deux semaines. Soufflais-je, blasée.
- C’est une plaisanterie ! S’écria Jane, les yeux exorbités.
- Même moi, je serais mort pour moins que ça, râla Thomas, en buvant son café.
- Je vais les appeler et ils vont comprendre ma colère !
Je levai ma main devant moi et lui fit un signe de se calmer.
- Ne t’inquiètes pas que ça n’a pas plu, non plus à Dimitri. Il a agi dans le dos du proviseur, qui n’a rien dit quand il a découvert que c’était lui. Grimaçais-je, à la fin de ma phrase.
- Il leur a fait subir quoi ?
Je soupirais de lassitude.
- Il ne m’a jamais rien dit, mais les jeunes filles ne sont jamais revenues à l’académie, après son intervention, et toutes les autres sorcières m’ont craintes pendant le reste de la scolarité.
- Bien fait pour elle !
Thomas hocha la tête de concert avec le cri de satisfaction de Jane.
- C’est quoi tous ces putois que j’entends s’égosiller de bon matin ? Demanda la voix fluide et élégante de Bo.
La silhouette de Bo s’avança dans la pièce comme s’il glissait sur le sol, il embrassa sur la joue, Jane et moi-même, avant de se servir une tasse de café et se diriger vers la fenêtre et l’ouvrir. Sans surprise, il sortit une cigarette d’un paquet qui se trouvait dans sa poche de son jean, et l’amena à sa bouche avant de lancer un regard vers Thomas. Les yeux de ce dernier s’illuminèrent d’un orange flamboyant et le bout de la tige de nicotine s’alluma de quelques braises, Bo inspira.
Rien n’avait changé cette vieille habitude qui pouvait énervé Emmett, qui refuser qu’on fume hors du salon privé qui servait de fumoir.
En parlant de lui, Emmett rentra dans le salon et s’asseyait à une place qui refroidit la pièce. Il s’était assit à celle de Jacob.
- Jacob a changé le placement des membres, demandais-je, innocemment, en sentant que l’atmosphère s’était rafraîchit et ce n’était pas à cause de la fenêtre ouverte.
Emmett eut un rire sinistre. Il se servit un café dans la tasse pour Jacob et but une grande gorgée. Jane avait les yeux noirs et hantés, prête à hurler sur l’ours-garou. Thomas essayait de se noyer dans sa tasse ou de s’étouffer avec l’une de ses tartines.
- Jacob n’est plus rien, gamine. Dit-il en se penchant vers moi. Bientôt, il va céder sa place et ce sera à moi de vous commander et la vie sera loin d’être aussi simple avec le vieux croûton. (Il ricana en se relevant, et désigna d’un mouvement ample Bo, qui fixait l’extérieur, figée comme une statue de sel.) Même Bo, sait que Jacob n’est plus l’Alpha de la meute. On a fait bonne figure pour ton retour, mais c’est fini. Tu n’es plus une gamine.
Je sentais la rancœur d’Emmett comme une maladie qui me devait de soigner, après tout, j’étais la druide de cette meute. Je me levai calmement. Il y avait qu’une solution qui me venait à mes yeux pour calmer Emmett.
- Je te défis Emmett, pour l’honneur de mon père et son rang.
Emmett éclata de rire, en regardant les autres qui me fixaient de manière différente, mais ils étaient autant choquée que lui.
- Donc tu as peur de moi ? Dis-je, en penchant la tête sur le côté avec un petit sourire mesquin. Tu es un peureux, le gros nounours.
- Très bien. Si tu veux aller à l’hôpital.
- Tu l’envoie à l’hôpital, ce sera la morgue pour toi, siffla Jane, menaçante.
Emmett rigola à son nez, et se leva en se dirigeant vers le jardin. Jane m’arrêta quand je me levai à mon tour.
- C’est stupide ! Cesse tout de suite, cette idée !
- Ne t’inquiètes pas pour moi, lui dis-je, avant de lui faire un clin d’œil.
C’est ainsi qu’on écourta tous notre petit-déjeuner pour se diriger vers le jardin immense du manoir, où Emmett se fit craquer la nuque et les poings avec un grand sourire qui aurait pu être amusé, mais je voyais que cela n’avait rien à voir avec ceci. Délicatement, je retira mon écharpe, et Merlin pointa son nez et ses yeux inquiets.
- Ne t’inquiète pas, soufflais-je, vers lui. (Il couina de désapprobation.) Si ça deviens trop dangereux, je t’autorise d’intervenir s’il y a un danger de mort.
Je confia Merlin à Jane qui accepta de le porter autour de son cou. Tout le monde semblait tendu à part Emmett et moi, je sentais ma magie être prête à toutes mes demandes. Je retira mes ballerines pour sentir la magie pulsant sous le sol, et remontant dans tout mon corps. Un léger vent s’éleva autour de moi comme une petite tornade, qui me protégea. Du moins, c'était l'effet illusoire qu'elle devait montrer.
- Tu te rend compte que cette demande est débile de ta part. Dit-il, d’un ton défiant. Tu peux pas me battre, petite poisson.
Je fis la moue à son surnom stupide qu’il m’avait donné le premier jour que Jacob m’avait adopté. Il n’avait plus aucune once d’affection dans ce surnom, il était gorgée d’acide pour me faire plié.
La pluie avait cessé de tomber comme si le ciel était spectateur du combat qui allait voir lieu. Je tendis la main vers le sol pour la faire trembler, mais il vit mon geste et fonça vers moi comme un taureau. J’entendis Jane retenir sa respiration, Merlin couina, Thomas grogna et Bo souffla sa fumée.
La rencontre du corps d’Emmett fut comme si j’avais foncée contre un pan de la montagne, je vola un bon mètre avant de rouler sur l’herbe. Quand le pied d’Emmett frappa violemment mon ventre, faisant craquer un os de mes côtes, je compris que mon idée était complètement stupide et mon oncle adoptif était trop en colère pour ne pas voir mon attitude passive dans ce duel.
Si j’avais été plus intelligente, j’aurais choisi un combattant pour me représenter comme pour un vrai duel de ce nom. Après tout, je n’avais pas à me battre, on ne cessait de me le répéter. Ma magie était puissante, mais je voulais pas faire du mal à un membre de ma meute avec cette force. La forêt m’observait comme un parent sévère qui m'avais prévenu du danger, et qui voulait que j'utilise sa force pour contrer la menace.
Le poing suivit contre mon visage et mon nez craqua dans un bruit macabre. Ma vision fut brouillé par mon propre sang, et le coup de poing suivant me coupa le souffle quand il atteignit ma poitrine. J’entendis Jane hurler un ordre à Emmett, Thomas sauta sur le dos de l’ours-garou avant de voler à son tour.
J’entendais déjà Dimitri me ricaner que j’étais trop arrogante et que je venais payer mon trop plein de confiance. Ou alors il aurait tué tout simplement Emmett pour avoir lever la main sur moi et m’aurait engueuler de pas avoir agit en conséquence.
Emmett semblait être dans une transe, il abattit ses poings comme pour se libérer de sa rancune envers son Alpha et son inaction contre les actions mauvaises qui avait briser l’harmonie de la meute. Il me rappelais une personne trop familière.
Je fermais à demi les yeux, je pouvais encaisser. Ma magie se tut, la pluie retomba sur nous. Peu à peu, la rage d’Emmett s’effaça par le choc. Le poing levait prêt à frapper, il observait son dessein et eut un mouvement de recul.
Puis une main lui empoigna la gorge, et le renversa à terre, faisant vibrer le sol. Un cri inhumain retentit dans le jardin, m’effrayant. Par réflexe, j’essayais de me relever avec la douleur aiguë qui me parcourut tout mon corps. Je me retrouvais couché sur le côté, regardant une silhouette sombre qui me rappela mon rêve d’hier soir, peu à peu, qui prenait une forme plus humaine. Je ne voyais que son corps nu à la peau blafard avec une crinière de cheveux noirs tombant sur ses reins dans de belles boucles. Merlin avançait furieux sur un Emmett, surpris. Il allait pour se relever, mais mon familier l’attrapa au col et lui assignait un coup de poing qui me glaça le sang. Un gros craquement d’os qui résonna à mes oreilles, la tête d’Emmett partit en arrière, évanouit. Ou mort.
Le poing en sang, Merlin le relâcha et se retourna vers moi. Ses yeux étaient d’un noir profond sans iris, c’était le néant. Il s’accroupit devant moi, il me toucha délicatement le visage.
- Je suis désolé, me dit-il d’une voix étrange qui ressemblait à des mots déformés, ou n’arrivais-je pas à le comprendre.
Il passa son bras sous mes jambes et l’autre sous ma nuque, puis lentement me souleva, pourtant la douleur fut si violente et soudaine que je poussa un cri perçant avant de m’évanouir contre sa poitrine.
Annotations
Versions