Chapitre 8
Je me réveillais de nouveau dans ma chambre, mes volets étaient fermés laissant un filament de lumière donnant à ma chambre un sentiment de calme et quiétude. Je me releva lentement en sentant mon corps ankylosés et ma poitrine était bandée et une douce odeur de plantes était présente.
Je voulus me redresser, mais une vive douleur me tirailla dans le dos. Les souvenirs de la nuit passée me fit monter les larmes aux coins de mes yeux. Un mouvement à ma droite me fit sursauter, mais la personne renifla de mon mouvement de recul.
- Laisse toi faire, gamine. Grogna la voix grave et stricte de Dimitri.
Lentement et avec douceur, il m’aida à m’asseoir dans mon lit. Peu à peu, je remarquais que je n’étais pas dans mon dortoir, mais dans une chambre plus riche et plus sombre. Dimitri se rassit dans un fauteuil au velours rouge, et croisa ses jambes, et posa ses bras sur les accoudoirs.
Dimitri était d’origine russe, avec sa chevelure blonde attachés en une queue de cheval basse et des mèches longues tombant élégamment au tour de son visage raide. Ses yeux bleus étaient perçants et fouillait mon âme en permanence.
- Alors tu apprécie ta vengeance ?
Sa voix claqua dans la pièce, tranchant l’air. Puis, je compris que la magie de mon professeur bouillonnait autour de lui, montrant son émotion contrairement à son visage impassible. Il était en colère, même furieux de ma tentative ratée.
- Non … (J’inspirai avant de me tourner vers lui.) Elles ne sont pas mortes.
Ma douleur était peu à peu effacé par ma rancœur, je voulais les faire souffrir jusqu’à qu’elles me supplient d’arrêter. Je voulais les voir hurler de douleur, leurs regards emplis de crainte et entendre leur dernier souffle. Le vent claqua dans la pièce, et une petite douleur sur ma joue droite me fit comprendre que mon professeur devait lire mes pensées. Mes doigts touchèrent ma joue pour sentir une légère éraflure, qui disparu en quelques secondes, avec ma magie qui effaça la petite plaie.
- La rancœur peut te tuer. Tu aurais pu mourir ce soir, si je n'étais pas intervenu. (Il jeta un coup d’œil à mon dos.) Elles t’ont pas loupés.
Je serrais mes mains sur les draps blancs qui recouvrait mes jambes nues.
- Elles m’ont jetés quoi comme sort ?
Il soupira et s’appuya sur sa main, d’un air plus sinistre.
- Elles voulaient te maudire.
- Elles ont réussis, n’est-ce pas ?
Le souvenir de leurs rires diaboliques qui résonnaient dans ma tête pendant de longues minutes après réciter leurs sorts emplies de malice. Une douleur monstrueuse s’était emparé de mon corps avant que la silhouette de Dimitri apparaisse en tant que sauveur.
Il soupira avant de me répondre.
- J’aimerais te dire non, mais ce n’est pas le cas. (Mon corps se tendit de peur.) Tu fais bien d’avoir peur, car je ne sais pas ce qu’elles ont prévus pour ta malédiction. Il va falloir du temps pour trouver les effets du sort et le conjurer.
- Que vais-je faire en attendant ? Rentrer chez moi ?
Il eut un ricanement mauvais.
- Tu restes près de moi tant que je sais rien d’autre. (Il tendit son doigt vers moi.) Tu dois trouver un familier, ça t’aurais bien aider en cette soirée.
- Et si j’ai toujours envie de me venger ?
Il secoua la tête, d’un air affligé, et il se pencha vers moi, plongeant son regard dans le mien.
- Je t’aiderais.
En tant que professeur, il devait protéger ses élèves, non leur faire du mal. Il pensait sûrement que j’allais leur faire peur avec un sort d’illusion. Toute mon âme voulait leurs sangs, et leur dernier souffle. Les yeux de Dimitri s’illuminèrent et un sourire se dessina sur ses lèvres, qui n’avait rien de méchant, mais emplit d’une folie qui me donna des frissons.
- Je peux t’offrir même leurs cœurs encore battant sur un plateau d’argent … (Il continua s’avancer vers moi et il s’arrêta à quelques centimètres de mon visage) ou mieux leurs têtes. Je peux capturer leurs derniers souffles dans une bouteille si tu le souhaites.
A chacun de ces mots, ma haine profonde se transformant en une peur sourde face aux yeux qui étaient devenus deux puits sans fond. Je fermais les yeux pour calmer mon cœur, mais une main saisit ma mâchoire fermement me les faisant rouvrir. Ses yeux étaient de nouveau naturelle, et son sourire avait disparu pour son visage impassible.
- Repose toi. On rediscutera de tout ceci, demain matin.
Ses doigts quittèrent mon visage dans une caresse légère, ses lèvres se posèrent sur mon front quelques secondes avant de s’éloigner de moi et de quitter la pièce sans un dernier regard. Chamboulée, je m’endormis difficilement dans ce lit qui n’était pas le mien.
OooOooOooO
J’étais un monstre remplie de haine, de rancœur et de colère. Les cris s’étaient tus depuis plusieurs minutes, il n’y avais plus que le goutte à goutte qui était en rythme avec mon cœur, qui battait comme un fou fasse à mon effort. Je me léchais les lèvres, et le goût cuivré me donna de l’appétit. Je m’étira, et bientôt je me relevais sur mes deux jambes. Le dortoir autrefois blanc était tâché d’un rouge sang, sur chacun des lits, une tête emplit de peur me fixait avec leur regards morts. Les corps des sorcières étaient éparpillés dans la pièce, et peu à peu la vision d’horreur se révéla à mon cerveau qui avait perdu sa haine.
Deux mains claquèrent entre elles, m’applaudissant de manière lente. Une silhouette se dessina sur l’un des murs et je reconnus Dimitri.
- Cette fois-ci, tu es satisfaite de ta vengeance ? Demanda-t-il, d’une voix emplit de sarcasme.
Je me tourna vers lui, une larme coula sur ma joue. La peur de moi-même m’envahit. Il renifla avant de rouler des yeux et d’ouvrir ses bras tendus vers moi. Mon corps se précipita dans les bras et contre le torse qui m’accueillit. Mes larmes coulèrent sans que je ressente de la tristesse, juste une frayeur du monstre qui m’habiter.
- Je vais te soigner. Me marmonna-t-il, ses lèvres contre ma chevelure emmêlée. Tu redeviendras celle que tu étais.
Je ne fis qu’hocher la tête, avant de le suivre hors de la pièce loin de l’horreur que j’avais commise.
OooOooOooO
C’est la douleur qui me réveilla, j’ouvris les yeux pour croiser le regard réprobateur de Jane, me faisant soupirer en sachant les remontrances que j’allais obtenir. Je pouvais fermer les yeux, et lui tourner le dos pour éviter la conversation qui allait suivre, mais je devais montrer que je n’étais plus une petite fille, mais une jeune femme d’une vingtaine d’années.
- On peut éviter la remontrance et passer une bonne journée ? Demandais-je, en montrant mon plus beau sourire.
Jane croisa ses bras sur sa poitrine et son pied droit se mit à taper, d’agacement. Cela voulait dire non.
- Tu aurais pu mourir ! Est-ce que tu te rends compte de ça ? Dit-elle en haussant la voix sur la fin.
- J’avais confiance en Emmett.
Je mentais totalement. A ce moment-là, j’ai pensé mourir et je l’ai souhaité un court instant, quand de vieux souvenirs m’avaient assaillis la mémoire.
Jane soupira de lassitude, avant de reprendre la conversation.
- Tu as de la chance, Jacob n’a rien entendu.
C’était impossible. J’étais sûr avoir entendu Jane hurler contre Emmett, et Thomas faire de même. Il avait forcément entendu un des cris pousser dans son jardin.
- Emmett n’est pas le meilleur pour parlementer avec les autres, mais … (Elle jeta un coup d’œil vers la porte entrouverte.) il a raison. Jacob n’est plus que l’ombre de lui-même. Il nous faut un autre Alpha.
- Le sait-il ? Demandais-je, malgré que j’espérais une réponse qui la contredirait.
- Je crois malheureusement que oui, c’est pour ça qu’il est si heureux de te revoir à la maison.
Je hochais la tête, silencieusement.
- Où est Merlin ?
La porte s’ouvrit sur une silhouette humaine, qui était loin de la boule de poils de ce matin. De longs cheveux sombres tombant sur ses hanches, il ou … plutôt elle n’était plus nue. Elle portait un tee-shirt noir coulant sur son corps fin et un jean bleu foncé. Ses iris était noirs, mais rien à voir quand elle m’avait sauvée.
- Merci, Merlin.
Elle pencha la tête sur le côté comme si elle ne comprenait pas mes paroles.
- Je te laisses te reposer. Repris Jane, un peu moins agacée. (Elle se leva de sa chaise et s’arrêta au seuil de la chambre.) J’ai racontée à Jacob que tu avais chuter dans les escaliers, il aimerait te voir dans son bureau quand tu te sentiras mieux.
Je hochais la tête.
- Merci à toi aussi, Jane.
- De rien, ma chérie.
Elle ferma la porte derrière elle, ce fut comme un signal et Merlin vient s’asseoir au pied de mon lit. Je l’observais un instant, et soudainement, je me rappelais que je n’ai pas demander des nouvelles à Jane d’Emmett. Merlin prit la parole.
- Il est en vie. J’ai sentis de l’affection envers l’ours, alors je l’ai juste neutralisé. Me dit-elle d’une voix déçue.
- Je vois. Merci pour lui. Dis-je, tout en me redressant dans mon lit. Je suis pas habitué de te voir dans cette enveloppe charnelle, alors que j’étais à peine avec celle d’avoir un familier.
Merlin cligna des yeux, et la seconde suivante, c’était la petite boule de poils qui me remonta sur mon épaule et couina en se collant à ma gorge. Un sentiment d’apaisement m’envahit et délicatement, je lui caressa entre les oreilles.
J’aurais pu rester une éternité dans cette position, mais je savais que mon père m’attendais pour me parler.
C’est donc avec difficulté et lenteur que je sortis de ma chambre pour prendre la direction du bureau de mon père, dans l’espoir que la conversation allait être plus paisible en cette journée mouvementée.
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