Chapitre 10

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Arrivée dans le hall d’entrée, on croisa Jane avec le visage d’une mère inquiète en se tournant vers nous, quand elle nous vis nous diriger vers le garage.

- Vous allez où comme ça ? Demanda-t-elle, en me jetant un regard lourd de sens.

- On est missionné par notre Alpha. Lançais-je, d’un ton légèrement piquant.

Jane fronçais les sourcils de contrariété et Thomas sautait d’un pied sur l’autre, très gêné. Il sentait que j’étais légèrement irrité. Au fond de moi, je l’étais bien plus qu’une simple amertume. J’étais en colère contre elle, et le reste de la meute pour avoir laisser tomber mon père. Certes, il réagissait étrangement face à Félix, mais personne n’avait l’air de réaliser qu’ils auraient pu réagir pour soutenir leur Alpha.

- Je repose ma question … pour aller ?

Sa voix claqua dans la résonance du hall d’entrée, et ses yeux se posèrent sur Thomas, qui craqua. Je soupirais. Il craquait toujours.

- On doit enquêter sur le gamin retrouvait à l’arrière du Lucky. On va à Arsellen, pour aller voir l’Alpha qui est concerné.

Jane fronça des sourcils avant de les écarquiller les yeux de surprise.

- Tu parles de Delphine, la harpie !

Je leva un sourcil surpris.

- Tu la connais ?

Elle croisa ses bras sur sa poitrine.

- Tout naturellement. Jacob également. Commença-t-elle, d’un ton sérieux. Quand un Alpha non agressif veut s’installer avec sa meute, il doit rencontrer l’alpha qui est déjà en place, et qui deviendra son voisin.

- Donc Félix a déjà rencontré Jacob, non ?

Le nez de Jane se fronça d’agacement.

- … Malheureusement.

- Depuis combien de temps ?

Elle leva les yeux au ciel, l’air concentré avant de se retourner vers moi pour me répondre. Mais c’est une voix plus glaciale qui me répondit.

- Cela fait maintenant un an, qu’il s’est présenté à ton père.

Bo descendit lentement les escaliers pour arriver à notre niveau. Thomas intimidé, se décala vers moi, et pour le rassurer plus que le fait que le vampire soit une vraie menace, je me mis devant lui pour le cacher à moitié de la vue de ce dernier.

- Que cherche-tu au juste sur ce Gauthier de pacotille ? Dit-il d’un ton sec.

Ah ! Apparemment, tous les membres de la meute était d’accord sur un point. Ils détestaient tous Félix.

- Je cherche à comprendre comment mon père si protecteur avec les membres de sa meute a put laisser passer ce qui s’est passé pour Jamal.

- Il a juste vieilli. Lança Jane, d’un ton las.

Bo plissa les yeux en jetant un rapide coup d’œil vers la banshee, avant se retourner de nouveau vers moi.

- Tu commences à douter de ton père ? Demanda-t-il, sérieusement.

Je roula des yeux.

- Je ne doute pas. Je veux juste que la meute redevienne ce qu’elle était quand je l’ai quittée.

- Tu espère trop, ma chérie. Souffla Jane, en nous tournant le dos pour prendre la direction de la cuisine.

- Elle n’a pas tord. Renchérit Bo. Faites attention à vous, ça fait des mois que certaines rumeurs sont ébruités à propos de Delphine et sa meute.

- Lesquelles ?

Il eut son sourire mystérieux, qui m’agaçait au plus au point. Je renifla par réflexe, qui me fit légèrement sourire en pensant à Dimitri. J’eus un léger pincement au cœur, car j’aurais voulu avoir mon grincheux de professeur à mes cotés pour donner son avis ou ses bons conseils. Je me secoua la tête, pour oublier quelques instants le sorcier blond.

- Pourquoi je pose encore des questions avec toi, Bo ?

- Tu viens encore d’en poser une. Ricana-t-il, avant de se retourner vers l’escalier et le remonter vers le premier étage.

- On y va ? Lança Thomas, d’une voix mi-assuré, mi-angoissé.

Je lui souris en hochant la tête, mais je sortis de sa cachette, Merlin qui couina vers moi, légèrement contrariée. Je l’avais sortit de sa sieste. Je lui fit un léger baiser sur le bout de son nez, lui rendant sa bonne humeur.

- J’ai besoin de ton aide, il faut que tu retrouves Emmett. Lui dis-je. J’ai besoin que tu lui livres un message. Tu peux le faire.

Merlin hocha sa petite tête.

- Tu demandes à une souris de retrouver un métamorphe qui a disparu dans une forêt de plusieurs hectares ? Lança Thomas, surpris.

- Oui. Lui répondis-je, avant de me retourner vers Merlin. Quand Emmett se sent mal, il traîne souvent dans une vieille grotte d’ours, où il a vécu pendant longtemps. Tu as juste à suivre la rivière jusqu’au lac et le longer ce dernier vers la montagne. C’est bon ?

Elle couina de compréhension.

- Voici le message que tu dois lui livrer : « Tu dois venir au Lucky Trombone, ce soir, c’est une question de vie ou de mort. » C’est bon ?

Mon familier couina de nouveau, avant de sauter de mes mains pour se diriger vers la porte d’entrée que je lui ouvris, et ensuite je ferma derrière elle.

- Tu te rends compte qu’Emmett va certainement pas écouter un rat surtout quelqu’un qu’il l’a battu en combat. Déclara Thomas, en se dirigeant vers la porte menant au garage.

- Je me doute, mais j’ai confiance en mon familier. Elle réussira sa mission.

- Donc à nous de réussir la notre alors. Soupira-t-il en ouvrant la porte.

Un léger courant d’air frais me frappa le visage et mes jambes découvertes. Une odeur d’huile de vidange et d’essence mélangés à d’autres produits me fit froncer le nez. La belle berline sombre de Jacob était garée à sa place, à sa droite, une moto d’un rouge pétant, et à la droite de cette dernière une autre voiture blanche qui appartenait à Jane.

- Je t’aurais bien pris derrière moi sur ma moto, mais on va éviter pour tes jambes, si on tombe. Dit-il, en prenant une paire de clés dans un panier en osier. On va emprunter la voiture de maman, alors.

Il ouvrit le véhicule clair d’un cliquetis lointain, et je monta à sa suite sur le siège passager avant.

- Mes jambes te remercient.

Thomas me sourit et démarra la voiture.

OooOooOooO

La petite ville d’Arsellen était aussi pittoresque que celle de la Sauvagère, pour cette dernière était à peine composés que d’une dizaine de maisons et un bar Jazz. Il avait une belle mairie qui faisait également école publique pour les quelques enfants de la région, principalement composés d’adultes et de personnes âgées. Sans compter, les trois meutes qui avaient pris leurs territoires triangulairement avec en lien les deux villes.

Le deuxième endroit atypique d’Arsellen était son ancien opéra construit par un duc qui avait construit son château à quelques mètres, sur la montée de la colline, surplombant la ville et ayant une vue splendide sur le lac.

La voiture fit un soubresaut quand on changea d’une route goudronnée pour une pavée, on passa devant la mairie, quand sa cloche sonna dix-huit heures. On passa plusieurs rues pavées avant de retrouver une rue goudronnée et le théâtre avec son allure baroque se révéla comme son nom : L’opéra du jardin printanier. Les bâtisses anciennes l’entourant était rester en l’état, quoique rénové dans le temps, mais les quelques magasins donnaient le côté moderne et complètement décalé, qui donnait son charme à Arsellen.

Accoudés à côté de la double porte en bois, Félix nous attendait. Thomas se gara à quelques mètres de là, et soupira déjà de la confrontation entre lui et le tigre-garou. Je me tourna vers lui, après avoir retirer ma ceinture de sécurité.

- Tu peux rentrer à la maison, si tu le souhaites ?

Il fronça des sourcils soudainement à ma phrase.

- C’est toi même qui a demander que je t’accompagne pour éviter d’être seule avec lui. Dit-il, suspicieux. Tu n’en as pas peur ?

J’avais envie de rire, mais je me retenais misérablement, que je lâcha un petit éclat de rire avant de lui répondre.

- Félix est loin de m’effrayer. (Thomas n’avait pas l’air convaincu.) Je te rassure qu’un Alpha, ne me fait aucunement peur.

Il pencha sa tête curieux de ma fin de phrase.

- Qu’est-ce qu’il te fait peur ?

Mon cœur rata un battement, quand je la sentis gratter en moi car elle savait que je pensais à elle. La bête.

- … moi.

Je sortis calmement de la voiture, avant de fermer la porte derrière moi et de lui faire un signe de main. Je traversa la rue pour rejoindre Félix qui se détacha du mur, et retira ses lunettes posées sur son nez, et furent mise sur sa tête. Ses cheveux partis en arrière dégageant son visage dangereusement séduisant. La voiture conduite par Thomas, passa devant nous, faisant s’interroger le tigre-garou, face à moi.

- Ton Oméga part déjà ?

- Oui. Il avait un problème à régler à la maison pour notre Alpha. Mentis-je sans scrupule.

- J’espère que Jacob va bien.

Je ne répondis point. J’ouvris la lourde porte, et la lâcha au visage de Félix, qui grogna en la rattrapant d’une main. Le guichetier était fermé avec une feuille blanche avec une écriture manuscrite : « Secrétariat fermé. 1er étage, porte de droite. Cours de danse classique. »

Le mur de marbre face à l’escalier en bois verni et vieilli, était orné de photographies encadrés, montrant plusieurs danseuses et danseurs, élèves dans le théâtre. Je me détacha du regard des images pour commencer à monter les marches qui grincèrent sous mes pieds, et arriva à l’étage où la porte s’ouvrit sans que j’ai à frapper.

Un homme d’une trentaine d’années passés, me regarda de haut en bas, avec une moue boudeuse.

- Rentrez ! Vous êtes en retard demoiselle ! S’écria-t-il, en rentrant dans la salle de danse. Pour le prochain cours, vous allez me faire plaisir de venir en tenue adéquate.

Je rentrais à sa suite, où le parquet n’était pas grinçant à mes oreilles. Un pan de mur face aux fenêtres étaient accrochés des miroirs, et le mur suivant ce dernier avait des barres en bois fixés au mur. L’homme s’arrêta vers un petit meuble blanc où un vieux lecteur de CD était branché, et commença à chercher dans sa pochette CD.

- Bonjour, je crois qu’il y a une erreur, monsieur. Lançais-je, calmement. (Félix racla sa gorge, et l’homme qui tournait le dos se tendit.) Nous sommes venus parlés à Delphine, nous avons besoin de discuter avec elle.

- Je crois que vous avait fait erreur. Déclara l’homme qui referma sa pochette CD, et la redéposa où il l’avais prise, avant de se tourner vers moi pour me fusiller du regard. Je suis Delphine.

Mes yeux s’écarquillèrent de surprise, avant que je me reprenne et me pencha légèrement en avant en présentant ma gorge. Une salutation digne pour un Alpha.

- Veuillez m’excuser ma manière disgracieuse devant vous, Alpha Delphine. Dis-je, en évitant son regard tandis qu’il s’approcha de moi. Je suis porteuse de nouvelles et une demande d’audience auprès de vous de la part de la meute de Jacob Montgomery, Alpha du Lucky Trombone.

Delphine s’arrêta à deux pas de moi, me renifla légèrement, avant me redresser lentement avec sa main sous mon menton. Ses yeux étaient d’un gris éclatant comme celui d’un ciel en plein tempête, et ses cheveux semblaient être des fils d’argents. Son visage masculin avaient des traits très fins, féminin. Je remarqua qu’il possédait pas de pomme d’Adam.

Elle me souris gentiment, et me relâcha.

- Vous devez être Élisabeth. (Mes yeux clignèrent d’étonnement. Elle sourit un peu plus.) Votre père m’a fait des éloges sur vous, petite druide. Qu’as-tu à me dire ? Je t’écoute.

Je me tourna légèrement vers Félix, qui était à peine rentrer dans la pièce et avait l’air d’être contrarié d’être ignoré par Delphine. Il s’appuya sur la porte, bras croisés, moue boudeuse au visage. On aurait dit un chat à qui on lui aurait retirer sa souris des pattes.

- Ma meute et moi-même, vous apporte nos condoléances pour votre Oméga, Maxence. Dis-je, en inclinant que ma tête. J’aurais quelques questions au sujet … de sa mort soudaine.

Delphine hocha la tête, pensive. Elle se tourna vers un paquet de cigarette posait sur un des rebords de fenêtres, et en coinça une entre deux de ses doigts fins. Elle portait un tee-shirt large dévoilant une de ses épaules, et un pantacourt de survêtement gris, et pour finir une paire de chaussons de danses gris foncé. Elle était belle, et gracieuse comme un cygne.

- Il a … fait son choix. Dit-elle, tout en allumant sa cigarette, après avoir ouvert la fenêtre. Comme pour tous les autres de ma meute.

Ses yeux s’illuminèrent d’un éclat étrange. C’était comme si ses iris étaient des prismes qui venaient de disperser la lumière en un arc-en-ciel. Cela devait être mon imagination.

- Que voulez-vous dire ?

Elle eut un petit rire triste, avant de reprendre une bouffée de sa cigarette. Son regard se posa au-dessus de mon épaule. Félix.

Un frisson dérangeant me parcourut le dos, quand les pas lourds du tigre-garou résonna dans la salle de danse.

- Sébastien… (Elle se mit à ricaner d’un ton cynique.) Tu accompagnes ma fille à ce que je vois ?

Je me tourna vers Félix, qui fronça des sourcils, l’air dérangé. Est-ce que le fait que l’Alpha se soit trompé de prénom le dérange ou c’était autre chose ? Et puis venait-elle me prendre pour sa fille ?

- Je crois que vous vous trompez de personne … Delphine. (Elle cligna des yeux, comme si elle sortait d’une transe.) Je suis …

- … Félix Gauthier. Chef des The Havoc Lions.

Elle souffla sa fumée avec un petit ricanement.

- Bien sûr, mon bon Sébastien.

- Je ne m’appelle pas … (Je posa ma main sur l’épaule de Félix) oui ? Me dit-il, en grinçant des dents.

- Tu pourrais sortir, s’il te plaît ?

Il grogna légèrement énervé, avant de lancer un regard sombre vers Delphine, et hocha la tête en soupirant.

- Merci. Dis-je, après qu’il se dirigea vers la porte et sortit de la pièce en la claquant derrière lui.

- Il est énervé le chaton, on dirait. (Elle me fit un signe de tête vers ma direction.) Tu cours pas après lui comme la dernière fois ?

La dernière fois ? J’examinai ses yeux quand le reflet étrange dans ses iris se manifesta de nouveau. Elle semblait être plongé dans un état second. C’était peut-être ma chance pour obtenir des informations qu’on me cache.

- Pas cette fois. Lançais-je, assurée. Il va m’attendre dehors, j’en suis sûre.

- … Ça veut dire que tu veux … revenir ? Demanda-t-elle, d’un ton hésitant, peu assuré pour un dominant.

- Si tu acceptes.

Elle bondit vers moi, faisant tomber quelques cendres sur le sol, et posa ses mains sur mes épaules.

- Bien sûr, ma chérie. Ma petite Rose qui rentre à la maison après tous ces mois.

C’est là que je la vis sur le poignet droit de Delphine, une rose en forme géométrique avec deux carrés se croisant. La même forme qu’avait fait Maxence à ces deux poignets. Au cœur de la rose, une date était inscrite : 12.04.19.

- Joli tatouage. Dis-je en désignant le poignet. C’est quoi la date ?

Delphine s’écarta de moi de deux bons pas en arrière, et pris son poignet contre elle comme pour le cacher. Elle se tourna vers moi, hantée.

- Le jour où tu es partie … ou tu m’as quittée, ma petite fleur.

Ses yeux s’embuèrent de larmes. Je me sentis envahir par un mal être venant d’elle.

- Je vois.

Un petit silence s’installa, qui fut rompu par Delphine, qui eut un moment lucidité. Elle me fixa à travers le miroir d’un air grave.

- Tu dois t’éloigner de lui …

- Vous parlez de … Sébastien ?

Elle eut un rire sans joie.

- Félix … Sébastien … n’importe le nom qu’il donne, il est dangereux. (Elle inspira une bouffée de sa cigarette.) Tu es morte comme les autres… Maxence était le dernier. Je suis la suivante.

Elle retourna vers moi, avec un grand sourire enjoué.

- Ma petite Rose, tu es enfin de retour.

- Qui t’as donné ces cigarettes, maman ? Demandais-je, en rentrant dans son jeu, malgré mon malaise grandissant.

- Sébastien. Il est allé les chercher tout à l’heure.

Je ne savais pas ce qu’il y avait dans ces foutues cigarettes, mais c’était la clé pour comprendre Félix, si c’était son vrai nom. Je devais savoir pourquoi il avait empoisonné Delphine et mon père. Ce salopard avait dû empoisonné le whisky qu’il lui avait offert en cadeau. Je devais demander de l’aide et prévenir quelqu’un de toute urgence.

- Tu aurais un téléphone pour que j’appelle Sébastien et lui dire de venir me chercher ?

- Bien sûr. Me dit-elle, en faisant une pirouette et pris la clé posait sur le seul meuble de la pièce et me les tendis. Va dans le secretariat, il y a le téléphone fixe, qui fonctionne.

- Merci Maman, tu m’attends là. Lui dis-je, le plus calmement. On ira au Lucky Trombone pour fêter mon retour. Ça te va ?

Delphine hocha la tête, enchantée.

Lentement, j’ouvris la porte donnant à l’escalier, et vérifia la présence de Félix dans le couloir. Il était vide. La porte d’entrée était entrouverte, je supposais qu’il devait m’attendre devant le théâtre. Je ferma la porte derrière moi délicatement, et descendit l’escalier en grimaçant à chacun de mes pas sur ces marches grinçantes. Je soupira intérieurement et j’ouvris rapidement le secrétariat. Il était arrangé simplement avec un bureau et son pot à crayons posés dessus, non loin d’un bloc de post-it. Puis, le téléphone fixe blanc m’attendait sagement de l’autre côté de la table. Je lança un regard vers l’horloge, pour voir qu’il était déjà dix-huit heures passées.

Franck devait déjà être au bar pour préparer la cuisine et la salle du Lucky. Je composa le numéro du bar le connaissant de mémoire. Je me tendis soudainement quand j’entendis des pas résonnait dans le hall d’entrée en même temps que le téléphone sonna.

Je me tourna dans l’espoir que ce ne soit pas Félix, et je rencontra un visage délicat et doux avec des yeux roses pâle pétillant de malice. J’avais l’impression d’être face à la sœur de Thomas, quand elle me sourit au pas de la porte.

- Bonjour, j’ai un cours avec Delphine. Dit-elle, d’une voix si adorable, que ça me détendit.

- Bonjour. (Je montra la feuille laissée par la secrétaire.) Il suffit de monter à l’étage, mademoiselle. Répondis-je, avant d’être interrompu par Franck.

- Lucky Trombone à l’écoute ! Que puis-je faire pour vous ?

- Franck, c’est Ely ! J’ai besoin de ton aide !

- Oui, bien sûr ! (Il perdit son ton jovial pour un plus inquiet). Que puis-je pour toi ?

Une voix familière me coupa la parole et un frisson d’horreur me parcourut.

- Ely …

Je me tourna lentement vers la jeune fille qui était toujours au même endroit, son visage était toujours amical, mais son aura avait changé. Ça puait la mort.

- Franck … (Je déglutis difficilement.) Dis à Emmett de me chercher par tous les moyens. Dis rien aux autres, d’accord ?

- D’accord … mais tu as l’air d’aller mal … Ely …(Je lâcha le combiné.) ça va … Ely !

- Alek ... Soufflais-je, difficilement comme si on m'arrachait lentement le coeur, une seconde fois.

Elle continua à me parler avec cette voix si masculine et emplit de souvenirs qui m'envahit mon esprit.

- La première fois, c’est toujours troublant. Dit-elle, rassurante. Puis tu verras, tu pourras plus t’en passer.

Elle ricana. De nouveau, elle m’appela par mon prénom comme pour m'apaiser. Elle appartenait à une personne que j’avais perdu, par ma faute, il y a des mois plutôt. La bête ronronna en moi, presque riant de moi et ma situation.

- Élisabeth … je suis là.

- Silence ! Hurlais-je sur elle, quand elle répéta sa phrase une énième fois. Tu es mort, Alek !

Le sol trembla faisant grincer la bâtisse.

L'adolescente tendit naturellement sa main avec sa paume vers le plafond, avec un petit tas de poudre blanche dessus qui avec la lumière illumina la pièce d’un arc-en-ciel, me faisant comprendre qui j’avais devant moi. Une fée.

Elle souffla sa poussière vers mon visage et à peine, je l’inspira que mon corps devint lourd, et je me sentit tomber. Deux bras masculins me rattrapa avant que je touche le sol.

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