2. Découvrir
Le plus beau souvenir d’Arno, s’il fallait n’en retenir qu’un, ne serait pas son premier Noël, une rencontre ou les vacances scolaires, aussi agréables soient-ils. Peu importe que cela paraisse futile et immature, mais nul doute qu’il choisirait sa découverte du monde vidéoludique.
Son tout premier jeu vidéo fit naître sa fibre geek, un terme qu’il ne découvrira, là aussi, que des années plus tard. À cet âge, Arno se fichait bien des étiquettes et des petites cases. Il avait un coup de coeur pour un jeu, point final.
Non, pas final, au contraire. C’était le début d’une grande passion. D’abord hésitant face au maniement de sa manette de Super Nintendo, il se montra curieux, amusé puis avide de connaître tous les recoins et secrets de cet univers virtuel. Il passa des heures à fouiller le royaume champignon en compagnie de Mario, puis cela ne lui suffit plus. Il lui fallait découvrir plus de jeux.
Les années n’usèrent pas cette passion. De joueur, Arno devint également collectionneur. Ses premiers jeux se firent vieux, firent de lui non pas un simple gamer mais un fervent défenseur du retrogaming. Sa chambre puis son studio et enfin son appartement s’emplirent de cartouches, de consoles et de magazines sur le sujet. Et pourtant, chaque jour il continuait de faire des trouvailles. S’il creusait sur un titre, il en trouvait dix autres dont il était inspiré, les recherchait, les payait parfois à prix d’or, sans jamais se lasser.
Certains diraient que cela ne valait pas la découverte d’une terre ou d’une étoile mais, à l’échelle d’Arno, les siennes étaient plus que précieuses et le rendaient heureux. N’est-ce pas le principal ?
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