- Aidez-moi ! S'il-vous-plaît ! Léa ! Léa, où es-tu !? S'il-vous-plaît ! Aidez-moi !

Je criais désespérement, espérant me faire entendre. Mais je savais que personne ne viendrait. C'était peine perdue. Le monstre va me rattraper et me tuer. J'entendais ses pas et sa respiration. Alors c'est bon ? Je vais vraiment mourir perdu au milieu d'un forêt déserte ?

Les ronces lacéraient mes jambes et les branches fouettaient mon visage. J'entendais mon poursuivant ricaner en me voyant perdre peu-à-peu l'avance que j'avais eu au début et mes tentatives désespérées d'appeler de l'aide. Mes poumons me brûlaient et j'avais le goût métalique du sang dans la bouche. Mes mains étaient gelées et mes jambes me faisaient souffrir. Mais il fallait à tout prix courir, il ne fallait pas s'arrêter. Dire que tout ça était arrivé à cause d'un pari stupide ! Maintenant je suis confronté à une créature qui veut me tuer et ma survie dépend de ma course. Si je m'arrête, je meurs.

J'ai donné une pulsion puissante dans mes jambes pour repartir encore plus vite mais dans mon élan, j'ai roulé jusqu'à un fossé, profond, perdant connaissance dans une douleur atroce.

 - Tom, ça te dit un petit jeu ?

 - Quoi donc Léa ?

 - Le premier à trouver une tanière de renard mange la part du dessert de l'autre !

 - Sérieux !? Alors je sais que c'est moi qui va gagner !

 - Tom ! Tom ! TOM !!!!

Je me suis réveillé en sursaut, en sueur. Une douleur parcourut ma jambe et m'incita à me rallonger. J'ai paillonné des yeux et j'ai observé autour de moi. Je ne reconnaissait rien de tout cela. Peut-être étais-je seulement dans la chambre de notre hôtel ? Léa...

 - Léa ! Tu es où !?

 - Oh, tu es déjà réveillé ?

Je me suis relevé et j'ai cherché des yeux la personne. Cette voix ne me disait rien. Peut-être mon imagination.

 - T'es devenu muet l'Humain ?

Humain ? Pourquoi il a dit ça ? J'ai froncé des sourcils en voyant une forme se mouvoir dans l'ombre de la pièce. La seul source de lumière était deux " torches " que cette personne avait et déplaçait en même tant qu'elle.

 - Tu voudrais peut-être voir à qui tu parles pour me répondre ?

Je l'entendis encore se déplacer et il ouvrit des rideaux pour dévoiler la nuit. La chambre s'illumina avec la lumière de la lune et je pus enfin voir mon interlocuteur. Mon souffle s'arrêta, tant j'étais surpris.

Devant la fenêtre ne se tenait pas un humain normal. C'était quelqu'un d'apparence humaine avec des cornes, les deux " torches " de toute à l'heure, et une queue noire. Ses yeux aussi sortaient du naturel mais mis à part tout " ça ", elle était magnifique.

 - Vous êtes comme le monstre de la forêt ? demandais-je.

 - Le démon ? Non, moi je suis un elfe, pour être plus précis un Elfe-Mage et le prince.

 - Un elfe ? Genre comme dans les contes ?

 - Non, les humains nous ont imaginés comme cela mais nous sommes beaucoup mieux que vos préjugés stupides.

 - Ahhh.... bien entendu...

 - Bien, je me présente. Je suis le prince Drisfin, Elfe-Mage et futur roi d'Ostaria. Et vous ?

 - Moi ? Oh et bien je suis Tom Alsbor. Un humain normal, comme les autres. J'ai juste rencontré un démon et un elfe mais bon.

 - J'aurais pas dit comme les autres. Pour qu'un démon t'es laissé autant en vie tu dois être bien spéciale....et pas que...bougonna-t-il.

 - Comment ?

 - Rien, oublie. Alsbor, comme la famille qui a disparu il y a 500 ans des Terres Magiques ?

 - De quoi !? On est plus sur Terre !?

Je le fixais, choqué par tout ce que je venais de découvrir en si peu de temps. Alors j'ai été pourtsuivis par un démon ? Lui, c'est un elfe !? Où est-ce que je suis encore !? Une famille aurait disparu de leurs Terres ?

 - Et bien, on est sur Terre mais dans un autre monde parallèle. Tu as juste quitté ton monde d'origine en traversant la barrière. Et pourtant cela n'aurait jamais dû arriver, à moins que...

 - A moins que quoi ?

 - Non, oublie. C'est une vieille légende de ce monde.

 - Raconte moi, s'il-te-plaît ?

 - Bien, dit-il en s'asseyant au pieds de mon lit. D'après la légende, seuls les humains purs peuvent franchir la barrière. Enfin, il faut que ton âme soit pure mais il aurait fallu qu'un Liseur d'Aura soit présent quand je t'ai trouvé pour savoir si la tienne l'est.

 - Attends....un Liseur d'Aura !? Mais t'en connais un ou pas !?

 - Ou...oui et c'est une fille et je sais qu'elle est digne de confiance. Je ne comptes pas dévoiler à mon royaume que j'ai sauvé un humain. Tu te ferais tuer.

 - Et pour éviter de me faire tuer je dois faire quoi ?

 - Il faudrait qu'un elfe te marque mais c'est interdit. Il deviendrait un Déchu.

 - C'est quoi un Déchu ?

 - Tu poses trop de questions, répondit-il en se levant. Je vais aller chercher Dalra. Bouge pas de là et ne fais sous aucun prétexte du bruits. Sinon tu te feras tuer.

Il me laissa seul, dans la chambre. Ses paroles raisonnaient encore dans ma tête. J'avais du mal à résister entre pleurer et m'enfuir mais j'ai préféré pleurer. Trop d'évènements s'étaient déroulés en si peu de temps. Ma mère me manquait, Léa aussi malgré le fait qu'elle était insupportable. J'aimerais tellement pouvoir retourner en arrière et refuser le défi stupide de ma petite soeur.

Quand il revînt, j'étais encore en larmes et je n'avais clairement pas envie de rester une minute de plus à ne rien faire et à attendre que ça se passe. J'ai balayé les dernières larmes du revers de ma main et j'ai regardé la femme qui souriait nerveusement tout en se frottant les mains. Contrairement à Drisfin, elle n'avait ni cornes, ni queue mais possédait plutôt des oreilles légèrement pointues.

 - Bonsoir, babillais-je en la fixant.

 - Hmmm... Oui, bonsoir. Bien, alors c'est toi l'Humain que Drisfin m'a demandé de lire ?

 - Oui et hum... Ce ne sera pas douloureux, si ?

 - Aucun risque ! J'ai lu beaucoup trop d'elfes pour que tu es mal et encore, cela se fait juste en me tenant la main.

 - Je rappelle que je suis un humain moi.

 - Pas grave, ça ne change rien au procesus. Donne-moi ta main.

Je la lui ai donné sans broncher et quand ma main toucha le sienne, j'entendis distinctement un fouettement dans l'air. J'en ai donc conclus que c'était la queue du prince mais j'ignorais la raison. La jeune femme avait les yeux fermés mais sur son visage on pouvait voir qu'elle était étonnée. Quand elle les rouvrit, elle me fit un sourire doux se qui vallut un autre fouettement de la part du prince et son énervement.

 - Bon Dalra, il est pur ou pas cet humain ?

 - Alors, déjà mon prince, détendez-vous, on dirait que quelqu'un vous a volé l'amour de votre vie. Ensuite, oui, cet humain, malgré le fait qu'il en soit un, est pur. Mais je te rappelle qu'il doit s'en aller.

 - Oui, je sais mais il est affaiblit, et si on veut être tranquille, il doit retourner de là d'où il vient en parfaite santé.

Je suivis le discours des deux elfes sans m'y interressé entièrement. Je voulais juste dormir. C'est seulement quand j'entendis Dalra dire au prince que je ne pouvais pas rester dans sa chambre que j'eus soudainement envie de partir.

 - Humm... Je suis désolé de vous interrompre mais j'aimerais pouvoir m'en aller...Maintenant.

 - Hors de question qu'un garde tombe sur toi. Tu restes dormir ici, répliqua le prince en me poussant délicatement contre le matelas. Tu dors et surtout tu ne sors sous aucun prétexte de cette chambre.

 - Et pour les toilettes ?

 - Toilettes ? Quoi les toilettes ? J'en ai dans ma chambre. Je vous jure ce qu'il faut pas entendre... Vous n'avez pas de toilettes personnels chez les humains ?

 - Non, à part les riches.

 - Beurk ! Les humains sont vraiment étranges. Je trouve qu'avoir ses toilettes personnel est mieux, pas toi ?

 - Oui, bien sûr, mais et toi ? Tu risques de les partager avec moi maintenant.

 - Oh et bien, chez nous les elfes, c'est assez rare d'aller faire nos besoins et puis, chez les mâles c'est une affaire meileure qu'avec les femmes.

Je ne parvenais plus à parler après avoir entendu ce que Drisfin m'avait dit, même Dalra était assez gênée. Lui, en tout cas, était impassible et depuis le peu de temps que je l'ai vu, il n'y a jamais eu aucune émotion perceptible sur son visage. Il est spécial ce prince. Mais je ne devais pas me fier aux apparences. Peut-être est-il juste neutre dans son esprit et, comme les Romains, ne devaient sous aucun prétexe laisser percevoir ses émotions et sentiments.

J'ai fixé son visage avec assiduité. Ses lèvres si graciles lui auraient valu un visage beau comme Leonardo Di Caprio tirées en un sourire. Ses yeux si froids le rendait tellement enfantin avec, ne serait-ce, qu'une lueur dans le regard. Et son corps.... Il serait tellement beau torse nu....

J'ai rougis à ma dernière pensée et secoué la tête de droite à gauche, m'attirant les regards stupéfaits et étonnés des deux elfes. Le prince fit sortir Dalra tandis que je cachais mon visage dans mes mains. Je m'en voulais d'avoir des pensées si désobligeantes.

 - L'Humain, tu t'appelles comment ?

 - Hein ?

J'ai relevé la tête, surpris et je ne pus m'empêcher de couiner et de me recroqueviller encore plus en voyant le prince à quelques centimètres de mon visage, son nez frôlant presque le mien. Il haussa un sourcil avant de s'approcher encore plus, son corps glissant contre sa couverture.

 - Tu aurais perdu ta langue ? demanda-t-il en posant un doigts contre mon front. N'apprenez-vous pas chez les Humains qu'il faut répondre aux questions que l'on vous pose ?

 - Ah..euh..et bien...Si..mais...bah... Drisfin, pouvez-vous reculer ? Je...hum....Bah c'est que...Vous...

 - Hm ? Quoi, ne me dis pas que je te gêne ? Dalra m'a décrit qui tu es entièrement. Et franchement, je n'ai jamais connu un seul humain pouvant aimer les hommes et les femmes. Tu es bien le premier. Quoi ? As-tu oublié que c'est une Liseuse d'Aura ? Elle a un petit plus, elle peut percevoir bien plus. Qui tu es, ton passé, ce que tu es et bien encore. Alors, franchement, j'espère que le fait que tu sois bisexuel te donne le droit d'éprouver des sentiments envers moi. Donc un conseil : oublie.

J'ai déglutis en voyant ses lèvres formuler ses mots en s'approchant encore plus de moi, ses yeux dégageant la plus grande foideur jamais connu, sa main posée contre mon coeur. Il était presque à califourchon sur moi.

 - Je pense que tu as compris le message. Mais brisons encore un peu ton petit esprit. Même si tu venais à m'aimer, sache que je suis déjà fiancé.

 - Fi..fiancé...

 - Tu comprends vite ! En plus, elle encore plus belle que toi pour une peste. Dire qu'elle veut me faire devenir un Déchu.... Bien, maintenant réponds à ma question, quel est ton nom ?

 - To...Tom....

 - Bien Tom. Tu vas maintenant m'écouter. Ce soir, tu seras obliger de dormir avec moi. Mais, si tu tentes de me faire quelque chose, je ferai en sorte de trouver un démon et de te faire tuer par celui-ci.

Il me fixa intensément dans les yeux avant de se lever et de s'empresser de se changer. Il me rejoignis dans le lit et se mit au bord du lit. Je sens que ce ne sera pas facile ces prochains jours.