Changement radical
J'ai fixé Dalra, horrifié de la voir dans ma chambre et de m'avoir supris dans cet état et cette position. Je me suis rélevé avant de jeter un rapide coup d'oeil à ma paume qui contenait le liquide avant d'attraper un mouchoir en tissu et essuyer ma main. L'Elfe s'approcha et s'assied à côté de moi avant de saisir mes deux mains et de planter ses deux yeux bleus dans les miens.
- Drisfin, dis moi. Je... Je sais que tu n'as pas envie mais pourtant il faut que tu me le dises. Regarde toi ! Tu es rouge et haletant. Tu avais quelque chose dans ta main, tu l'as même essuyé sur un mouchoir en tissu ! Tu ne peux pas nier les faits, que t'es-tu donc fait ?
- Dalra... Je... Tu risque de me trouver honteux et pitoyable.. Je te dégouterais au plus haut point et j'irais encore une fois au Grand Chêne pour expier ma faute... Je.. Je n'en peux juste plus de voir tout le monde être acteur de sa vie et que moi je dois subir la mienne.
- Drisfin, tu ne réponds pas à ma question. Regarde, même ta queue est hérisée donc il faut bien admettre que tu t'es fait quelque chose.
J'ai baissé les yeux, sachant pourtant que malgré ça je ne pourrais pas feinter pour ne pas répondre. J'étais en train de prier mentalement pour que Tom sorte de ma salle d'eau et me sauve la mise. En parlant de lui, il en mettait du temps ! Je commençais sérieusement à me demander comment on peut être aussi long ! J'ai jeté un rapide coup d'oeil vers la porte et je pouvais voir une ombre se mouvoir. Esquissant un sourire, j'ai regardé à nouveau Dalra, préparant minutieusement ma réponse.
- Dalra, je veux bien te le dire mais avant, j'aimerais que tu me rendes un service.
- Tout ce que vous voulez mon Prince.
- Bien. Annule mes fiançaille avec Tha.
- Comment !? Mais Drisfin ! Tu es dans l'obligation de te marier ! En plus, te connaissant tu risques de ne jamais marquer une seule Elfe d'Ostaria ! Il y aura forcément un blocage !
- Et ? Je trouverais bien une Elfe en dehors d'Ostaria. Ici, elles ne me plaisent pas. Aucune n'est à mon goût.
- ... Je ferais de mon mieux. Maintenant, réponds à ma question que tu esquive depuis le début. Que t'es-tu fa..
- C'est bon Drisfin, j'en ai même profité pour me laver. Je commençais sérieusement à sentir mauvais. Hmm ? Bonjour Dalra ! Il y a un problème ?
Tom nous regardait et se frottait les cheveux dans une serviette, sans doute pour les sécher. Il fixa d'abord Dalra qui était devenue gênée par sa présence avant de poser ses beaux yeux sur moi.. Attends, j'ai dit beaux yeux ? Je deviens fou... En voyant mon état son sourire s'effaça et laissa place à un écarquillement de ses yeux avec une expression que je ne lui avais jamais connu. Mais en voyant ma gêne, il esquissa un sourire narquois et vint s'asseoir à côté de nous.
- Drisfin, si t'avais envie de pleurer tu aurais dû me le dire plus tôt.
- Qu..
- Chhh, murmura-til à mon oreille, je te sauve la mise. Tu n'es vraiment pas très discret quand tu te fais du bien, je t'ai entendu. Tu vois Dalra, continua-t-il en réhaussant sa voix et en la fixant, depuis hier Drisfin pleure car il n'en peut plus de subir sa vie. Et donc voilà, je m'occupe donc de le réconforter. Hein mon petit chou ?
Il tourna à nouveaux sa tête vers moi avec un sourire. J'ai détourné les yeux, rouge car j'avais honte et j'étais gêné que cet humain m'ai entendu. Dalra nous fixa tour à tour avant de décréter qu'elle ne voulait plus rien savoir et partit. Dès que la porte se fut refermé, j'ai frappé l'épaule à Tom se qui le fit couiner de douleur. Je l'ai regardé avec dédain puis j'ai rigolé en le voyant en incompréhension totale.
- Merci. Tu m'as vraiment sauvé la vie. Et tu m'as évité la honte. Je... Bref, et ne m'appelle pas mon chou. Je suis uniquement ton ami et n'oublie pas que je reste quand même le Prince.
- Bien comme vous le souhaitez, ô Grand Prince Drisfin, plaisanta Tom en ricanant. Mais, tu aurais dû me dire que tu avais envie de te faire plaisir, je t'aurais montrer comment bien s'y prendre avec ça.
Il posa un doigt sur le pantalon qui me couvrait, pile à l'endroit pù se trouvait mon appareil et fit glisser ce dernier lentement dessus en faisant des allers-retours. J'ai frissoné de plaisir, enfin j'en déduis, et j'ai attraper son poignet pour éviter qu'il en fasse plus. Il a levé ses yeux vers moi et il a stoppé son action.
- Tu n'as pas envie que je continue ? Je croyais que ça te ferait du bien puisque tu as essayé.
- Je ne veux pas... Je... C'est interdit.. C'est interdit de le faire avec un mâle et une autre espèce.. Je ne veux pas être un Déchu... Pas après tout mes efforts... Je ne veux pas.. craquais-je, mes yeux se remplissant de larmes devant mon incapacité à retenir plus longtemps mes larmes.
- Je comprends, il ne faut pas avoir peur de dire que tu ne veux pas. J'aurais arrêter de toute façon. Et puis, si ce que je faisais te dégoûtes alors dis-le moi, répondit-il, retirant sa main et la posant sur le lit.
- Ça ne me dégoûte pas, c'est juste que... J'ai peur.. J'ai peur que je devienne un Déchu et que j'aurais ruiné les efforts de ma mère pour me préserver de ce monde cruel.
- Il n'y aurait pas eu le rique que tu devienne un Déchu, tu crois que j'aurais pu aller plus loin ? demanda-t-il en me regardant intensément avec un air malicieux dans le regard.
- C'est quoi cette question ? Je crois que Dalra a fait une erreur en disant que tu es pur?
- Je ne crois pas, j'en sais plus sur le sexe que vous le pensez. Tout le monde à mon âge sait déjà comment on le fait avec une fille. Mais moi... Je ne sais pas mais j'avoue que j'ai déjà vu ce genre de scène, confirma Tom avec un sourire coquin.
- Je vais chercher Dalra.
- Non ! Surtout pas ! Je suis pur vous l'avez vu non ? Je ne l'ai jamais fait et l'envie ne manque pas mais je compte garder ma pureté encore longtemps.
- ... Tu m'as convaincu. De plus, je vois mal un humain impur réussir à traverser notre monde.
Il souria niaisement et se releva sans difficulté et marcha jusqu'à mon armoire et se regarda dans mon miroir. Il coiffa ses cheveux et se tourna vers moi.
- Drisfin, si je me laisse les cheveux pousser, tu crois que ça m'irait bien ?
- Ça dépend la coiffure. Si tu les laisse pousser assez pour faire une petite couette je pense que tu seras beau mais si tu laisses une mèche en dehors tu le seras encore plus. Mais bon, je ne connais pas toute les coiffures humaines. Tu penses que tu pourrais me faire une coiffure de chez vous ?
- Si j'arrive à avoir le bon matériel. En soit vos cheveux sont parfaits tel qu'ils sont.
- Et me couper les cheveux ce serait possible ?
- Quoi !? Mais ils sont beaux comme ça ! Vous êtes sûr de vouloir faire ça ?
- Bien sûr ! Pour qui me prends-tu ? Je ne veux juste pas ressembler à mon père, répliquais-je en jouant avec une mèche de cheveux qui retombait sur mon visage.
- Je le fais maintenant ou vous préférez attendre ?
- Maintenant, je ne veux plus avoir ses cheveux une minute de plus, même si ils symbolisent mon importance de la famille royale.
- Avez-vous un ciseau, enfin de quoi couper vos cheveux ? demanda Tom, ses yeux rivés au sol.
- Dans ma table de nuit. Fait vite, l'heure du petit déjeuner approche.
Tom se releva et se dirigea à l'endroit indiqué. Il attrapa le couteau de poche que j'avais subtilisé à un garde dans mon enfance et revint vers moi. Je me suis assis correctement tandis qu'il se positionait derrière mon dos. Il saisit une mèche et la sentit avant de la relâcher avec un soupir de tristesse. Mon coeur se resserait mais je ne voulais pas oublier pourquoi je faisais cela. Je retenais mes larmes et soudain je sentis la pression du couteau traversé une à une chaque mèche. Je les voyais tombé mes longs cheveux mais je ne devais pas avoir de remords. Je faisais cela pour me venger de mon père et de son mariage arrangé. Le sol et mon lit étaient innondés par mes cheveux et je pouvais entendre Tom renifler de temps à autre.
- Drisfin, j'ai fini, tu peux aller te regarder dans ton miroir, annonça l'humain en se reculant. Je ne sais pas si tu vas aimer, j'ai essayé au mieux de te faire une belle coiffure.
Je me suis levé et je me suis précipité devant mon miroir pour voir le résultat final. Ma queue fouettait l'air avec impatience et je mourrais d'envie de voir le résultat. Je ne fus pas déçu. En découvrant mes cheveux coupé courts et les mèches châtains presques inexistantes, mon coeur se remplissait de joie. J'aimais beaucoup mes nouveaux cheveux et je n'avais qu'une hâte : que le peuple entier ainsi que mon père découvre le nouveau moi.
- Merci Tom, dis-je en me retournant vers lui, j'aime énormément. Grâce à toi je me sens enfin moi-même. J'aurais presque envie que tu sois ma future femme. Mais malheureusement c'est impossible entre-nous. Alors soyons encore plus fous. Viens avec moi au petit-déjeuner.
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