Comme ça petit, petit, on accumule les pressions d’autant qu’on vise l’épanouissement. Celui qu’on nous vend. Une course folle dans l’ineptie, bien entendu. N’y a t il jamais de fin à ce bazar ? De réalité, on arrive tous au même résultat, à la même chute, le suicide, le burn-out, le divorce, l’aigreur ou la vieillesse.

J’avais trouvé comme parade la vie dans cette cabane. Au bout de quelques semaines, j’avais déjà mis en place mes petites routines afin de subvenir à mes besoins primaires. L’épicerie une fois la semaine marquait mon dernier attachement à la ville. Le reste demeurait de la survie pratique. Les corvées, donc, je les faisais au tout petit matin, là où l’énergie est maximum, et la chaleur minimum au milieu de cet été caniculaire.

Le reste du temps c’était de l’aventure.

Je marchais, j’errais, je vagabondais dans les bois autour sans autre grande ambition que la curiosité. Le domaine de mon ignorance face à la nature qui m’entourait me paraissait infini. Tout cela était à vrai dire autant proportionnel à ma lucidité intérieure. Plus je découvrais la nature, plus ma petite personne et mes petits soucis me paraissaient futiles et insignifiants.

Toute nature, tout élément de la nature m’apparaissait comme un miracle. L’observation de ce qui nous entoure est une occupation des plus profondes. L’art de la contemplation est le plus grand. Suffit-il de soulever un tas de feuille dans un sous-bois pour avoir chaque sens aux merveilles.

Voilà, partir vivre en cabane, c’est retrouver sa capacité infantile d’émerveillement.