Le héros du jour
— Bienvenu dans mon logement temporaire.
— Sympa ! Pourquoi temporaire ?
— Je prends un Airbnb pour deux semaines car je suis de passage ici en vacances. Du vin ?
— Oui, je veux bien.
Il m’invite sur le canapé et revient avec l’apéritif. Une fois servie, je continue l’interrogatoire :
— J’ai compris que tu es artiste mais tu fais des études ou tu es autodidacte ?
— Un gros chômeur qui profite de l’argent hérité de mon oncle pour peindre, écrire, sculpter enfin, depuis deux ans, je suis un touche à tout. Voguant partout en France. Et toi ?
— Comme tu le sais, j’ai eu mon bac récemment et bien que le monde d’édition m’intéresse en vrai, je ne sais pas où aller…
— Tu as un appart ?
— Non pas encore, je suis chez mon père bien que je passe aussi du temps avec ma mère.
— Tu sais, je tiens à préciser que je suis nul en cuisine, alors je préfère faire des petits amuses gueules.
— C’est parfait et plus pratique. Surtout que je n’ai pas beaucoup d’appétit enfin, j’ai encore le deuil de mon ami dans ma gorge.
— Le suicide est perçu comme une trahison. Je vais te donner un conseil basique, c’était sa décision comme mon oncle. Et sans doute, qu’on ne pouvait l’aider. Alors, pour faire passer la pilule, il faut se dire qu’on a déjà assez à faire pour se sentir bien, qu’on ne peut porter le monde à bout de bras.
Il me sourit et se prépare d’une boite en métal, un joint. Si j’ai accepté mon premier date, c’est que physiquement, il ressemble à Paul.
— C’est quoi ton programme ma belle Marine ?
— Je ne sais pas, on verra. Je suis libre, majeur et je rentre quand je veux. J’ai dit à mon père que je dors chez ma mère. Il a une totale confiance en moi et comme mes parents ne se parlent plus, tu comprends que mes mensonges sont des vérités. Aucun d’eux ne vérifient.
— Hum…une vrai menteuse. Bien, j’adore aussi quand rien n’est programmé. Je te propose deux petits jeux pour mieux se connaitre, ça te va ?
— Aller !
— Tu fumes ?
— Rarement mais je veux retester.
— Alors tiens, mais doucement. C’est fort.
— Merci Quentin.
— De rien, tu es ok pour que je ferme les volets et qu’on allume les bougies ?
— Si tu veux. Pourquoi ?
— Un premier date se doit d’être dans une ambiance plus romantique disons.
— Je vois ça ! Tu as d’autres filles en vue ?
— Jalouse ?
— Non ! Par curiosité.
— Je cherche ma muse. Et toi ?
— Tu es le premier que j’ose rencontrer en direct via une application.
On rit et je crache mes poumons pendant qu’il prépare la pièce. Je me ressers un deuxième verre et je retente le joint.
— Doucement ! On n’est même pas midi !
— Je m’en fiche ! Je trinque à Paul et au bac ! Et toi ?
— Bé à notre rencontre alors !
Je lui repasse la clé du planage comme j’appelais ça avec Paul et je choisi le premier jeu sur la culture. Plus je continue d’être ailleurs, plus je me sens en paix. C’est tout ce que je veux, juste un temps comme les années soixante-dix, liberté.
— Hey ! Ma caille, ça sonne !
— Ouai, j’ai cru entendre, j’espère que ce n’est pas la mémé du cinquième.
Il est plus à l’ouest que moi, mon téléphone affiche quinze heure et on a déjà jouer à un autre jeu cette fois de carte. J’ai retiré mon gilet dévoilant un petit haut dévoilant mon ventre et mettant en valeurs ma poitrine. Affalée, j’observe dans la fumée, Quentin discuter avec un garçon qui est sexy.
J’ai encore plus chaud, je sens que j’ai envie de coucher et que c’est l’alcool avec la drogue qui me met dans cet état. Le garçon se rapproche de moi et retire sa veste en cuir. Il s’assoit à mes côtés. Si Quentin est un garçon banal avec ses lunettes, sa petit ventre et ses cheveux noirs en bataille, son ami est le parfait mixte entre mannequin et un pompier.
— Elle a l’air défoncée ta meuf tintin.
— On fait connaissance, je te donne le jeu et tu nous laisse tranquille ok ?
— Bien sûr.
— Je reviens Marine.
— Prend ton temps, vu le bazar dans la chambre !
— Très drôle ! Marine ? Sert-toi de l’eau, tiens donne lui en, je sens qu’elle tient moins que moi.
— Marine c’est ça ? Pourquoi tu ris ?
Il rit aussi et je me demande la même chose. Je masse mon front pour me ressaisir et m’hydrate avec plaisir. Il en profite pour se coller plus à moi, je prends soudain peur et mes reflexes de survies m’alertent d’un danger. Il prend le joint sur la table pour en fumer aussi.
— C’est de la bonne. Bien, c’est une bonne chose que je sois de passage, on va s’amuser toi et moi. Le temps que se petit rat végan cherche ce que je veux, entre ses chaussettes et ses pulls en poils de chèvres.
— Je ne penses pas en avoir envie…je me sens mal.
— Je te plais avoue ma coquine.
— Vaguement mais c’est l’alcool et le joint.
— Fumes !
— Lâches moi !
— Chut, obéit ou je te tranche la gorge. J’ai envie de me soulager.
— Hum….
Il place une lame sous ma gorge tout en me forçant à tirer une fumée. L’image de mon viol qui s’était ternie, revient de plein fouet et je tente de bouger. Il a de la poigne et décide soudain de frapper ma tête contre la table basse. Je me réveille en sang et il en profite pour me tirer par les pieds au milieu, il me donne un coup de pied dans mon dos avant de serrer mes poignets avec sa ceinture. Puis il me retourne pour fermer ma bouche par un tissu pris dans la pièce.
— Je m’occupe de toi très vite ma poupée.
— Hum !!
— Mais mec ! Lâche là !
— Et tu vas faire quoi mon poussin ?
Quentin tente de me libérer mais recule face au flingue sortie de son pantalon.
— Tu hurles, je la flingue. Tu fuis, je la flingue. Tu appel les flics, je la flingue !
— Que veux-tu ? Prend le jeu, payes moi et…
— Chut mon poussin, tu veux plus de soirée plaisirs comme ça ?
— Eu….
— Je te propose un deal. Comme tu le sais avec la revente de jeux vidéo, tu payes tes doses grâce à mes bons prix, je le sais que tu en veux plus, tu es accros. Alors, voilà. Tu me laisses la baiser, je prends quand même le jeu et je te payes le double. Si tu refuses l’offre, comme prévu, je l’a descend.
— Je…
Il pointe l’arme de mon côté et je tente de le donner un coup de pied. Il réplique violemment entre mes cuisses.
— Pas un pas, ni l’un, ni l’autre. Si dans trois décomptes, tu refuses, je te termine aussi. Tu n’es de tout façon pour moi qu’un petit revendeur. J’en trouverais d’autres des gamins finit à la pisse de yak. Trois…
Il prend son temps sadique et je supplie Quentin de tenter quelque chose aussi. Malheureusement, accros à la drogue, il accepte de me donner.
— Merci mec.
Mon date s’effondre en larme et le type en profite pour le tirer par son pull jusqu’à une chaise pour le ligoter avec la ceinture de Quentin et lui fermer aussi sa bouche.
— C’est la première fois que tu invites une si bonne nana. Je ne vais pas repartir la queue entre les jambes ! Et puis penses à tout l’argent que tu vas avoir ! Tu as fais le bon choix, elle serait morte sinon. Promis, je vous libèrerais.
Il revient alors que j’ai réussie à me retourner pour m’en aller.
— Pas si vite ma coquine !
— Hum !!
— Tu es déjà en position. Parfait !
Il plaque mon crâne au sol avant de mettre en petite tenue. Une fois nue, il pénètre mon vagin et je sens son sexe contre mes fesses.
— Tu n’as jamais baisé ma cochonne ! Tu as pourtant un beau petit cul ! On va pouvoir en faire quelque chose ! Chut, ne bouge pas ! Avec moi, c’est rapide !
Il me repositionne à sa guise avant de s’introduire de plus en plus vite.
— Tu aimes la sodomie ?
— Hum !!
— Visiblement pas encore ! Je vais te faires gouter.
Il s’amuse à humidifier mon anus en crachant dessus et commence à entrer en écartant mes cuisses. J’hurle de douleur et je crois entendre la chaise bouger.
— Espèce de sale violeur !
La chaise se brise sur son crâne, il le repousse pour me libérer. Je tremble, me relève et part vomir dans le pot de cactus.
— Le propriétaire comprendra. Je suis désolé Marine, je…
— Plus tard les explications ! Plus tard !
— Attend tu vas où ! Il faut appeler la police !
Il me rattrape vers l’entrée et je m’effondre moi aussi en larme. Il repart appeler la police et vérifier qu’il n’a pas bougé.
— Il est attaché, vient, je vais te préparer un bain.
— Plus jamais ! Plus encore ! Pas encore !
— Les flics arrivent promis. Si tu veux, je te raccompagnes. Tu sais, je payes mes doses en achetant des jeux vidéo que je revends à ce type. Je ne sais sinon rien de lui, je te jures !
— Je ne t’en veux pas ! Tu m’as quand même sauvé !
— J’aurais déjà dû le défoncer mais moi aussi, mon problème avec le joint m’a…Je vais ouvrir.
Je me reviens dans le salon pour me rhabiller pendant que le fou ne regrette rien de son geste. Une policière vient me voir mais je veux pas parler. Elle m’invite quand même à porter plainte et :
— Donc vous admettez revendre sur le marché noir des jeux ?
— Oui Monsieur mais c’est moins grave que de violer, non ?
— C’est illégal aussi.
— J’ai eu problème avec la drogue et j’ai dû mal à me soigner même si j’essaye. Je suis prêt à payer, je fais ça depuis un an….
— Vous serez donc convoquer devant la justice pour vous expliquer comme l’usage de stupéfiants.
Enfin ils s’en font et pendant qu’il prend la douche en premier, je reste prostrée. Il revient aérer et faire du ménage tandis que c’est mon tour. Une fois plus alerte, je remarque qu’il jette toute ses doses :
— Quel horrible date ! Je suis un drogué et une merde !
— Ne dit pas ça…
— Si ! Mon père me traité d’incapable !
— On a besoin de temps pour s’en remettre…ça te déranges pas de m’accompagner chez ma mère ? Promis, on se recapte.
— Non, non, je te comprends. Je vais être ton guide si tu as peur.
— Merci en tout cas, avant, avant qu’il arrive, je me sentais bien tu sais.
— Moi aussi, pour une première fois.
On se sourit avant de sortir prendre le bus. Une fois chez ma mère, j’en profite pour la câliner et pour la première fois, me confier.
— Tu me jures que tu vas porter plainte hein ?
— Oui maman ! Par contre, ne dis rien à papa !
— Si tu y tiens. En tout cas, même si je n’aime pas les gens qui se drogue, il t’a bien sauvé. Tu veux le revoir j’imagine ?
— Je vais voir un psy, on sait jamais et oui, j’aimerais. Il est gentil, il me rappel Paul. Il va se soigner, je te le garantie !
— Hum…tant que tu es heureuse et en bonne santé, pour moi, c’est important.
— Maman ?
— Oui ?
— Tu peux me préparer tes supers gaufres ?
— Avec un chocolat chaud ?
— Oui !
— Avec plaisir !
Je la suis à la cuisine et l’observe cuisiner admirative comme à mes quatre ans. On déguste, ensemble ces douceurs d’antan.
« Merci pour ce date Marine. J’ai besoin de ton rire, ta confiance, ta sincérité pour être en paix. En te découvrant, je sens tes blessures et j’aimerais te soigner. En retour, je m’engage à être mieux, moins addict. Profite de chaque moments d’amour avec ta mère ce soir, à bientôt, Quentin ».
J’ai vu le message mais je répondrais ce soir ou demain. Il a raison, je continue à savourer tout l’amour de ma mère qui veut toujours le meilleur pour moi.
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