Y'a des matins comme ça
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Un coup d’œil sur la droite, un autre sur la gauche, girouette urbaine vissée sur le trottoir ; j’espère que personne ne m’a vu. Je peste, je maudis, racle ma semelle sur les pavés. Je cherche dans mes poches un mouchoir, un morceau de papier ; mes narines grésillent à l’odeur du fumet. Je fulmine, indigné, repère une flaque où je trempe mon pied, puis ratisse à nouveau ; l’écho du labeur ricoche dans le caniveau. Appuyé au capot d’une voiture, je zieute sous ma chaussure, maugrée, imagine tortures et atrocités. Si je tenais le coupable et surtout son complice ! Je bisque, boite et tape du ripaton.
Ce matin, j’ai marché dans la merde.
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