Vison N° 1

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 C’est une rue déserte, la nuit. Un homme marche. Il est tout nu. Il tient en équilibre sur sa tête un tableau de Van Dongen : « La danseuse borgne. ». Il dit quelque chose, mais on n’entend pas ce qu’il dit. Tout à coup, un faisceau lumineux venu du ciel l’éclaire. Une voix, venue du ciel également, lui crie :

« Rendez-vous, la maison est cernée ! »

L’homme continue de marcher, toujours éclairé par le faisceau. La voix hurle :

« Rendez-vous ! »

Au même moment, des centaines de ballons multicolores, s’élèvent dans le ciel, de toutes parts accourent des enfants, tous habillés de la même façon : sweet-shirts jaunes, pantalons rouges, baskets blanches et casquettes bleues. Ils crient de joie. Ils veulent attraper les ballons. A chaque fois qu’ils en saisissent un, il explose et un papillon se met à voler. On entend des dizaines d’explosions et l’on voit s’envoler des dizaines de papillons. L’homme tout nu regarde la scène. Le faisceau ne l’éclaire plus. Ce sont les enfants qui sont éclairés. Une voix de femme leur dit :

« Rentrez chez vous les enfants ! »

Mais les enfants continuent saisir les ballons qui explosent et se transforment en papillons. La scène est maintenant vue de haut. L’Œil s’élève peu a peu, et l’on aperçoit une vue d’ensemble de la ville. L’homme nu avec son tableau sur la tête, est toujours devant l’objectif. Il s’est déplacé avec lui. Il indique une direction e disant :

« Là-bas, une maison brûle.

L’Œil se déplace vers la maison qui brûle. Il se rapproche d’elle. A l’extérieur un couple et un garçonnet, portant la même tenue que les autres enfants. L’enfant tient dans ses bras un ours en peluche. Dehors, il y a également une dame d’un certain âge, en robe de chambre. Le couple pleure beaucoup, l’enfant suce son pouce, la vieille dame le regarde d’un air hautain. L’homme nu avance vers eux, regarde la maison qui brûle et dit :

« Il y a encore quelqu’un à l’intérieur ? »

Personne ne lui répond. Il entre dans la maison en flammes et en ressort avec un caddy rempli de victuailles. Il dit :

« Merci beaucoup, c’est pour l’association. »

Puis il disparaît du champ visuel de l’Œil. Le feu s’éteint. Des cendres, est en train de pousser une nouvelle maison. Le couple pleure toujours. La vieille dame leur dit :

« Ne soyez pas stupides. Elle sera plus belle que l’autre. »

Quand la maison a fini de pousser elle ajoute :

« Allez la voir, et baisez en paix. Je veux d’autres petits fils. »

Le couple entre dans la maison, suivi du garçonnet et de la dame qui, avant de franchir le seuil se retourne vers l’Œil et dit :

« Allez-vous en, il n’y a plus rien à voir. »

La lumière décline peu à peu, jusqu’au noir total.

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