Vision N° 2

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 Au début on voit une boîte ronde qui, petit à petit se met à remuer de plus en plus vite. Lorsqu’elle s’est arrêtée, son couvercle s’ouvre et une autre boîte en sort. Elle est carrée. Pendant une ou eux secondes, elles restent immobiles ; puis, petit à petit, elles se mettent à remuer de plus en plus vite. Lorsqu’elles s’arrêtent, leurs couvercles s’ouvrent et, de chacune d’elles sort une boîte. La scène va se répéter des dizaines de fois. De plus en plus de boîtes envahissent l’espace. On entend une voix qui dit :

« J’ai besoin de la mer. »

Changement de décor. Une plage longue et large un jour de grand soleil. Une petite fille court vers la mer. Elle porte un pull-over gris et une jupe écossaise. Les deux nattes dont elle est coiffée volent au vent. Derrière elle, bien derrière, marche un couple de vieillards tous de noir vêtus. La dame dit :

« Quand j’avais son âge je courais aussi pour rattraper la mer, et mes nattes volaient au vent. »

L’homme lui répond d’un ton rempli de méchanceté :

« Tu as été enfant, toi ? »

Puis, peu à peu le sable les engloutit.

La fillette court toujours vers la mer qui s’éloigne de plus en plus. Ses nattes se sont défaites. Ses cheveux volent au vent.

« Je n’y arriverai jamais. Jamais, gémit-elle. »

Elle grandit à vue d’œil. On la verra toujours de dos, et toujours on l’entendra geindre :

« Je n’y arriverai jamais. »

Des cavaliers, parés comme pour une chasse à courre traversent la plage au galop, en jouant du cor. Ils sont des dizaines et des dizaines. Le son de tous ces cors est assourdissant. Quand le dernier groupe a quitté le champ visuel, la plage commence à se peupler de monde : personnes seules, couples, couples avec enfants, parents et beaux-parents. Parasols, matelas, serviettes, ballons etc… La mer est de plus en plus loin. La petite fille qui courait pour la rejoindre, est devenue vieille. Ses cheveux ont blanchi. Elle marche lentement, en geignant tout le temps la même phrase. Elle marche, elle marche, jusqu’à disparaître complètement. La plage va se peupler de plus en plus. Un enfant lance quelque chose en l’air, l’Œil suit l’objet. C’est une pelle en plastique. Lorsqu’elle retombe sur le sable, le décor change. On ne voit plus qu’un grand espace indéfinissable, où est posé une énorme boîte ronde. L’Œil s’élève de plus en plus vite, tandis que la lumière décline jusqu’au noir total.

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