Vison N° 3
Un grand terrain vague sur lequel se trouve un immeuble d’une dizaine d’étages. De chaque fenêtre on voit surgir des silhouettes qui les enjambent qui sautent, et atterrissent sur le terrain, sans la moindre lésion. Quelqu’un crie :
« Un ballon ! »
Et d’une fenêtre, quelqu’un lance un ballon. Ainsi commence une partie de football assez animée avec, de temps en temps, quelques irrégularités : tirage de maillot, tacle, main, etc… Pas d’arbitre pour les signaler. On entend distinctement l’un des joueurs dire :
« Je t’avais dit de ne pas sortir le chien. »
Tout à coup, on entend un sifflet. Instantanément, la partie s’arrête. Les joueurs se placent de part et d’autre du terrain, formant une haie. On entend des sirènes. Un motard de la police arrive à toute allure et s’arrête en bout de terrain, immédiatement suivi par une longue limousine de couleur noire, suivie par deux voitures grises avec gyrophare sur le toit et, enfin, fermant le cortège, deux motards de la police. De la grande limousine, sort un petit homme coiffé d’un grand chapeau. Il porte une grosse paire de lunettes noires. . Derrière lui, sort un autre homme à la corpulence imposante. Le petit homme regarde les joueurs qui se sont mis au garde à vous, puis il demande au malabar de se pencher et lui dit quelque chose à l’oreille. Le colosse lui répond :
« Oui, ce sont eux. »
Alors le petit homme claque des doigts, et les joueurs se dirigent vers l’entrée de l’immeuble, et disparaissent à l’intérieur ; alors, il claque des doigts une deuxième fois et les motards de la police quittent le terrain. Il claque des doigts une troisième fois, et c’est la voiture grise avec son gyrophare sur le toit qui quitte le terrain. Il claque une quatrième fois des doigts, et le malabar entre dans la limousine noire, qui quitte à son tour le terrain. Il claque une cinquième fois des doigts et l’on voit apparaître un ballon en or avec lequel il commence à s’amuser avec beaucoup de talent et de dextérité. D’un coup de pied, il l’envoie sur sa tête. Un petit coup et le ballon tombe sur la pointe de son nez. Il va le tenir en équilibre pendant quelques instants puis, d’un petit coup, il l’envoie sur sa nuque. De là, le ballon va glisser le long de son bras droit ; puis il revient sur sa nuque et va glisser le long de son bras gauche et, finalement, il revient sur sa nuque. Un nouveau petit coup et le ballon va se poser sur le haut de son chapeau. Un nouveau petit coup, et le ballon va atterrir sur la pointe de son pied droit. Par petits coups successifs, le ballon va s’élever de plus en plus haut. L’Œil va suivre l’ascension du ballon jusqu’à ce qu’il ait disparu complètement. Le petit homme claque des doigts et sa limousine réapparaît sur le terrain. Il s’y engouffre et elle repart en trombe. Le terrain vague est à nouveau désert. L’Œil fixe l’immeuble où toutes les fenêtres sont fermées, et les persiennes baissées, tandis que la lumière décline peu à peu jusqu’au noir total.
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