Musique de Perdition (17 oct 2024)
LUI : Que diriez-vous, ma Dame, si en castel,
Trouviez amant sans pareil,
Un troubadour en Cour d'Amour,
Vous invitant de danse, à faire un tour,
Mais qui, une fois sa musique achevée,
Dans les airs, tel mirage, s’évanouirait ?
À cause d'un magicien malsain,
Vous ôtant de la bouche le pain,
Un joueur de flute ou de luth,
Qui de son endiablée musique brute,
Vous ferait un instant croire en l'amour,
Qui de magie ne serait que mauvais tour,
Pour redonner vie au lieu vide,
À ces gens de jadis ne prenant plus rides.
Et si pour de dance, votre partenaire,
Compromis, il vous proposait, bien fier,
Accepteriez-vous de lui faire,
Quelques faveurs afin que sortilège,
Ramène celui qui votre cœur assiège ?
Mais, si cet arrangement était piège,
Pour de vous, en son manège,
Faire pathétique dansant pantin,
À la place du damoiseau que bien,
Vous eussiez aimé, le temps d'une dance,
Avant de repartir en ailleurs que par malchance,
Personne n'eut encore connaissance.
ELLE : De rêve et cauchemar, un mélange,
Recette au goût d'amande amère étrange.
LUI : Mais peut-être un remède,
Existerait-il, qui vous aide,
Pour votre illusoire damoiseau,
Maintenir tangible en votre château,
Un serviable sorcier ou je ne sais,
Sans au caprice du musicien céder.
ELLE : Je ne goûte plus l'espoir,
Ni en rimes, ni en brouillard,
Il est pour moi ce qu’il donne à voir,
Pale reflet en un maudit miroir.
LUI : Ma Dame, voila bien vilains mots,
Qui en votre bouche, ne siéent pas trop,
Et si je vous disais que ce fourbe de musicien,
Était ma propre personne, je le crains,
Et que vous-même, n’êtes qu'un fruit,
De ma merveilleuse et maudite magie,
Née de son de flute ou de psaltérion,
Pour ne point perdre la raison ?
Juste pour meubler le vide de la salle,
Retentissant d’un silence bien sale,
Que vie, je vous insuffle, j’avoue,
Lorsque de mes instruments, je joue,
À l’instar de ces intelligences artificielles,
Qui pourtant demain seront bien réelles.
ELLE : Le futur sera de frissons,
Comme une vilaine fièvre,
Tel création d’un fou orfèvre,
Et nos souvenirs danseront,
En la salle des Musiciens de Puivert,
Vibrant aux chants des troubadours d’hier,
Mais question en moi se fait sentir :
Quel espoir peut-il bien fleurir,
En du temps, la poussière,
Et des chemins bien amers ?
LUI : L'espoir d'une magie appelée Souvenir,
Pour le temps jadis, faire refleurir,
Et vous n'êtes que le pale écho,
D'une Dame que j'eu aimé tantôt,
Il y'a de cela déjà bien longtemps,
Ou peut-être d’aujourd’hui, le jour d’avant.
Je ne sais plus mais qu'importe,
Magie de son ou souvenir m’apporte,
Votre présence dont je peux jouir,
Mais tout-à coup, pensée me fait frémir :
Et si plutôt, bien au contraire,
Mien était ce sort, et en seriez fière ?
Je ne sais plus, tout me parait flou,
Mais peu importe, car plus que tout,
Qui qu'il en soit, je veux que soit dit,
Qu’envers tout, resterai en votre compagnie.
ELLE : Laissons filer le vent et le Trobar,
Par monts et par vaux, autre part,
De pensées, laissons nos chevaux,
Galoper fièrement entre les lignes,
Pour en faire fleurir d’exquises vignes,
Et pour toujours, nous serons libres,
Ayant enfin trouvé serein Équilibre.
MAZARIA et DJEDGE - Jeudi 17 Octobre 2024
(arrangements jusqu'au 23)
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