Une consommation indigeste
Les entendez-vous ?
Le va-et-vient des métros, les wagons grincent atrocement sur les rails. C’est une énorme galerie souterraine, ou des milliers de fourmis se rencontrent sans vraiment se regarder, des pattes qui marchent a des allures différentes, je ne regarde que mes pieds. Nous nous côtoyons la plupart du temps dans ses lieux de vie, on est collé les uns aux autres, on se touche vraiment de très près, mais rien ne se passe, pas de chaleur qui réchauffe les cœurs, que de l’oubli et des frotteurs.
J’arrive enfin à ma destination.
Abasourdi dans ma remontée des tunnels, me voilà plongé dans le vacarme incessant. Les centres commerciaux consument mon âme, jusqu’à n’en laisser qu’une petite lueur dans le creux de mes yeux. Les cendres bousillent le travail millénaire dans tous les milieux, elles détruisent et refaçonnent des fourmis identiques.
Vous êtes formaté dès votre entrée, on vous glorifie, vous voila transformé en idole complétement siphonnée et happé par leur statut d’étoile. Nous voyons des femmes et des hommes cintres, sur des écrans ostentatoire entouré de néons. Nous sommes submergés de pub, le choix nous ne l'avons plus. Je suis soumis brutalement à la consommation, alors j'achète, je suis misérable. Nous sommes endoctrinés par les marques et leurs icônes, les drogues de synthèses détruises nos circuits, l’appauvrissement télé-visuel ronge ce qui l’en reste. Je suis avalé par la corruption, l’abrutissement que subi mon être est sens précédent. Je suis une petite partie, une toute petite partie du dévoreur de monde qui créer un chaos irréversible, nous ne pouvons que regardé notre chute. Il ne restera que des survivants égarés, avec les panneaux publicitaires de l’ancien monde en guise de fond de toile et de garde-manger.
Ses environnements anxiogènes, me donne envie de me briser en mille morceaux, pour arrêter enfin, cette apnée de surface. J’ai l’impression de voir de la morve verdâtre couler le long des murs, le monde est rempli d’image, je nage dans l’irréelle. L'univers des substances psychoactives me tend les bras. J’aimerais sortir par delà les limites ou nos terres disparaissent. Pour enfin contempler, l’enfer et ses neuf cercles, conté par Dante qui alla quérir sa bien-aimée.
Si seulement nous savions que l’enfer est ici.
Annotations
Versions