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La route se tait, le bitume fume encore de sépulture pyrogravée à la sangsue des bottes de fer, l’asphalte ronge son frein dans le bas fossé, maquillé d’herbes germinales. Alors elle s’avance d’un pied réverbère, dans l’allée des iroquoises éméchées et des pinsons revêches, parmi l’ébène poli des bonjours annuités et le mugissement des cuirs gourds, encore chauds des corps mastiqués. Les façades s’ouvrent sur des rires grelots et les glaviots foutus, remisés au tamis des dents éparses. Le regard traîne sa braise sur le plancher frelaté, les verres fumés des beuveries intestines. Dans l’oblique des fredaines fredonnées, sous les vapeurs rubicondes, elle crevasse l’espace et la panse ventrue des talons en manque de semelles. La vergogne saisissante, comme une charrue sans boeufs, griffe l’étal poissonnier d’une tanche commune, à la mouche provinciale égrenant son sourire d’oie déconfite. Il est au fond, qui gite comme un saltimbanque, dans le verre jusqu’au coude, gris zinc et de guingois, le regard caméléon. L’haleine passée à tabac. Il a perdu la ligne à trop la renifler et la santé à trop l’avoir trinqué et puis le reste, quel reste ? Qu’elle reste mais qu’elle la ferme, elle peut s’asseoir dans la pitance et le silence, et sa pitié dans le bac des objets perdus qui s'amoncelle. L’épingle cherche sa nourrice au milieu des papiers clandestins. Les dents se brisent sur les sourires et les yeux dérivent sur les entrelacs des torchons farouches, qui résistent aux méprises de bec et d’outre a jeun. La mariée monte à l’estrade comme la marée à l’estran, pour vider son ressac au roulis des galets égarés, noyés d’avanie invariable, et les creux à la coque avariés d’harangue vermoulue. Le dos rond comme une queue de pelle d’avoir trop roulé sa soif, il boit la tasse au fond du godet et caresse l’anneau des couleuvres à collier. Le hoquet grimpe sur ses grands chevaux murmurés à l’oreille des rouges à lièvres lie de vin. Le nez louche sur l’alizarine tsarine, sans commune mesure ni mesure aucune, regard glacé et joues en feu pour mieux le fusiller. Pas besoin d’avocat, sa défense c’est sa vodka, son dernier mot de désaccord taciturne. Et les garanties garances des grenats de papier qui explosent en jus acide des acédies cédille, sucs caustiques qui collent à la peau comme des promesses cuitées, accrochées au fond des marmittomanies. La traversée d’un désert de brique et de brocs asséchés, en dolines qui dodelinent au chanvre et lin des tapis perçants. Séparer le grain de l’ivresse et tomber en pelures d’oignons larmés dans la pelisse des vents coulis, à crever la bouche ouverte ou des pas mûrs jetés en pâtures aux pâmoisons des valses vénériennes. Les rues ne sont plus sourdes le soir, quand les phares s’égosillent et que l’effort trompe la morale auprès des caracoleuses camarillas chamarrées.

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