19/04

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L’espèce éparse s’espace aux grès des cheminées de fée et des ocres vagabonds, se fond aux craies des marnières, sans manières ni façons, et le nids des échevins aux plus hautes cimes des facondes zélées. L’oiseau perséplume, aux yeux d’épervier et aux ailes de papiers, sans mâcher ses mots, s’étonne aux ramages d’acanthe des péristyles séculiers. Monolithes raturés en graffitis imbriaques, que l’onde admire de ses doigts diluviens, traversant les plafonds de verre où se cognent sans cesse ni adresse les danseuses bayadères. L'épuisement manège des écheveaux de bois en fils indiens s’ébrouant au rouet des cimaises acrobates. A qui donner le la et le bon dieu sans confession nocturne, appelée à la glaise des allées, entre les cyprès tumulaires, à l’heure où brillent de reflets marmoréens les tombes d’herbes folles. Accueillir les roses de mai et les langueurs avides, au goulot des baisers alambic où philtre l’espoir distillé des larmes tourterelles, et les trilles agglutinées dans les gorges sans soutien, tordant le cou aux idées déçues qui s’enflamment comme neige au sommeil. Égrener les clés des champs et les cloches des agnelles sous les ombrelles des reines des prés qui tremblent aux ruisseaux sous les couronnes des aulnes dociles. Tenir nos mains au nez des jours et à la barbe des nuits, dans des frissons de lunes que l’on glane aux heures folle-avoine, dans des flacons d’ivresse que l’on remplie de grêle ou d’écorce, à l’aubier des tilleuls endormis, dans les layons de miel où l’on se perd sans compter ni le temps ni l’urgent, où les clameurs confuses s’évaporent au feu du silence. Les damiers incarnats où dansent les pieds hagards, glissant en lames de hasard sur la joue des rêveries patinoires, à s’étourner autour en murmurations aériennes au rythme des sansonnettes oubliées, à se gaver de braises aux rameaux des aubépines. Jouer les isatis dans les congères éternelles et se rouler en boules et en pelotes dans le terrier des coeurs entrouverts, où fondent les hivers artichauts dans le bain des tumultes espressés. Escarmoucher les chandelles lorsque tombe la nuit sur les paupières brillantines, éclabousser les yeux d’étoiles pérégrines, serties à la châsse des iris lasurés, noyées dans l’ambre des regards succin. Traire les demains esquissés dans le saut du présent où blanchit déjà le legs plus-que-parfait des amarres enlacées. Dénuer les sens, dessus, dessous, dénuder la décence aux patères des paravents andrinoples, dénébuler auparavant les verts embués des bassins callipyges où se baignent les signes diaphanes des prémices volatiles. Au bout des doigts gantés de velours érubescent, amadouer le piano des cordes sans cible, à l’arc des triomphes partagés. Et s’envole alors, par dessus les tournesols en cages, les oiseaux de passage, les arondes vagabondes, à s’en brûler les ailes sur des voiles de lumière, à s’en damner d’exil pour des parfums séchés sur le fer des étoles, à s’en hâler les poumons d’arômes italiques, de parenthèses capiteuses et d’effluves circonflexes. À s’imaginer déjà loin, à l’orée des confins noués de zénith et d’horizon, et puis espère, sur le duvet des épilobes, des lendemains sans cesse.

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