Prisonnier

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Nerwen ouvre les yeux, le soleil couchant teinte le ciel de sa couleur, elle lève son buste et remarque Tauron assis à côté d’elle, sa vision périphérique remarque le mouvement de sa nièce et lui demande :

–Tu as bien dormi ?

–Pas vraiment.

Il prend un objet caché par son corps et montre un luth :

–Ceci t'aidera peut-être.

Il commence à jouer à un rythme lent et régulier, le son doux et amère, chante une mélancolie qu’elle ne connait que trop bien, la chanson de sa mère “le temps des cerises”, elle l’arrête en posant une main sur le corps de l’instrument :

–Et si tu jouais l’une de tes musiques plutôt.

Tauron lui sourit et capitule :

–Et si je jouais ma dernière composition “le réquiem de Tauron”, mais il me faut un deuxième luthiste, penses-tu pouvoir m’accompagner ?

Elle regarde autour d’elle et ne vois aucun autre luth, elle se tourne vers Tauron et demande :

–Mais il n’y a pas d’autre instrument.

Toujours avec le sourire, il lui montre ses jambes en demandant :

–Et ça, c'est quoi ?

Un luth est posé sur ses jambes, elle le récupère et l’accorde, une fois préparé, elle fait un signe de tête à son oncle, qui commence son réquiem lent et régulier sur des tonalités grave, après quelques secondes en solitaire Nerwen ajoute une nuance aigüe à la partition. Elle connait parfaitement la composition de ce réquiem, sa mère et son oncle la jouait souvent pour l’aider à dormir, elle apprit avec leur aide à jouer de cet instrument, ce n’était pas l’un de ses passe-temps préférer, mais de temps à autre, elle jouait avec ses parents pour leur faire plaisir. La musique douce-amère désignant l’abandon de la voie professionnel du musicien, sans parole. Le requiem émut ses fans, l’émotion était sans équivoque, celle du regret d’arrêter la musique et celle de la joie de faire un métier qui lui plait. Le requiem envahissant la prairie et le soleil couchant irradiant de ses couleurs chaude apaise les cœurs, Tauron finit le requiem en larme, Nerwen lui demande :

–Pourquoi est-ce si triste ?

–J’ai vécu beaucoup de moment heureux en tant que musicien et tout arrêter du jour au lendemain fut dure, c’est un chapitre de ma vie qui s’est tourné. Il sourit, et puis si j’avais continué, j'aurais fait de l’ombre à la carrière de ta mère.

Il se lève et tend sa main afin d’aider sa nièce à se lever, Nerwen accepte l’aide et se lève, Tauron regarde le ciel et dit :

–Tu sais, le plus important est de s’épanouir dans ce que tu entreprends, le plus dur est de réussir à faire des concessions avec ce que tu aimes faire. C’est à toi et uniquement à toi de faire le choix qui te convient.

–Tout en étant la porteuse ?

–Je n’ai jamais dit que c’était facile, tu n’es pas seul à savoir te battre, l’arc est la seule arme à pouvoir contrer les autres armes sacrées. N’oublie juste pas de prendre du temps pour toi.

–J’aimerais bien.

–Être la porteuse n’est pas de tout repos, je te l’accorde et te connaissant, tu dois certainement t’entrainer plus que les autres.

–Tu le savais ?

–Tu ne peux rien me cacher. N’oublie pas que nous sommes une famille, si tu ne demandes pas d’aide, tu risques un jour de chuter.

Tauron s’arrête brusquement, Nerwen tourne la tête dans la direction ou il regarde et aperçoit au travers des nuages elle-même qui chute dans le ciel. Nerwen traverse le sol et se retrouve dans les nuages tombant vers la prairie, elle ferme les yeux et sombre dans une étrange léthargie, elle finit d'atterrir doucement dans une prairie verte.

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