Prisonnier
Tauron feuillette les différents livres afin de trouver un quelconque indice sur leurs marches à suivre, un livre sur la maturation d’alcool, des recettes de cocktail, quelques livres érotiques et beaucoup de romans à l’eau de rose, rien ne semble aider. Tintallë a fini de fouiller le bureau de fond en comble et n’a rien trouvé, elle demande à Tauron :
–Ça avance de ton côté ?
Tauron repose le livre qui feuilletait et commence la pile de grimoire en lui répondant :
–Pas vraiment… Hein ?
Elle se tourne vers son ami et se rapproche pour savoir ce qu’il vient de voir, Tauron lui tend le grimoire, sur la page d’une magie nommé contrôle des arbres est annoté “Difficile à contrôler”, Tintallë analyse l’écriture et confirme ce que nos deux amis pensent :
–C’est l’écriture de Maëve.
Tintallë prend un autre grimoire et le feuillette, elle trouve une autre annotation et le montre à Tauron, on peut y lire “Dangereux à utiliser seul”, les différents grimoires paraissent être prometteurs, ils voyagent au travers des annotations à la recherche de l’indice qui leur permettra de découvrir les agissements étranges de Maëve. C’est après plusieurs feuilletages de grimoire que Tauron s’arrête entre deux pages ou il s’aperçoit qu’il en manque une, les traces de la page manquante est visible, car il en manque une bonne moitié, il arrive à déchiffrer une annotation, “Trop dangereux… jamais utiliser… Fées déjà… ”, une autre annotation complète a été rajouté, “Page perdue à retrouver avant qu’un malheur n’arrive”. Il regarde la page sous toutes les coutures, espérant trouver un autre indice, mais ne trouve rien d’autre, Tauron montre sa trouvaille à Tintallë, qui lit l’annotation et marmonne :
–C’est bizarre.
–Oui, surtout qu’elle a bien pris soin des autres livres.
–Non, je veux dire, c’est bizarre qu’elle ait notée ça, alors que je l’ai vu l’arrachée cette page.
Tauron fronce les sourcils, Tintallë explique :
–C’était il y a quinze jours environ, je cherchais Maëve et je l’ai trouvée dans son bureau en train d’arracher cette page.
–Elle ne t’a pas paru bizarre ?
–Hum, j’avais juste l’impression d’avoir pris la main dans le sac un enfant qui pique des bonbons. Mais maintenant que j’y pense, elle me disait toujours quand elle ne voulait pas être dérangée, de plus elle parlait bizarrement.
Tauron jette un regard par la fenêtre, la nuit est déjà bien avancée, il ferme le grimoire et le laisse tomber par terre, le bruit creux qui s'ensuit retiens son attention. Il se jette au sol et col son oreille sur le plancher, toque à quelques endroits et retrouve le son creux qu’il a entendu. Il aperçoit un trou circulaire dans le plancher, à peine de la taille d’un pois, il lui semble évident que seul Maëve avec ses petits bras peut ouvrir la cache, mais il n’a pas le temps de prendre des pincettes. Il donne un coup de coude et brise la planche, par les faibles rayons de la lune, Tauron et Tintallë trouvent un vieux cahier usé, les coins sont cornés et le papier est jaunie par les années, après un regard entendu entre nos deux amis, Tauron prend avec beaucoup de délicatesse le petit cahier de la taille de Maëve. Pour lire le texte sans s’abimer les yeux, il faudrait une loupe, de la lumière et du repos, tous deux sont fatigués de leurs journées de recherche et une bonne nuit de repos ne leur seraient pas de refus. Tauron indique :
–J’ai tout ce qu’il faut chez moi, pour lire le cahier.
Tintallë fait mine de réfléchir et dit sur un ton qui ne laisse aucune place au refus :
–Je te suis. elle ajoute sur le ton de la plaisanterie, moi, j'ai tout ce qu’il faut pour se désaltérer.
–Ça ne posera pas de problème avec le bar ?
Elle hausse les épaules :
–Peut-être, les habitués ne vont pas mourir de soif d’ici demain de toute façon.
Il lui fait un sourire et ils sortent du bar, Tintallë ajoute un panneau marqué “pour une durée indéterminée” à celui de “fermer”, après s’être assurée que la porte était bien fermée à clef, Tintallë annonce :
–C’est bon, on peut y aller.
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