Les deux océanides sont de l’autre côté de la planque en train de faire la cuisine de ce soir, étant trop occupé pour surveiller leurs prisonnières, Ninquelotë chuchote :

–Est-ce que ça va ?

–Oui, ne t’inquiète pas pour moi, et toi ?

–J’ai envie de revoir mes papas.

Répond-elle en colère, Nerwen la rassure :

–Hey, on va sortir de là, ce n’est plus qu’une question de temps.

–Ça se voit que ce n’est pas toi qui les supportent depuis trois jours.

–Je suis restée endormie aussi longtemps ?

–Ils ont tous fait pour que tu dormes, usant de nos sortilèges pour cela.

–Les nageoires ne peuvent pas utiliser la magie normalement.

–Il faut croire que si.

Elle se tait d’un coup reprenant un air impassible, Nerwen fait de même et voit que les océanides s’approchent d’elles, l’océanide tenant un grimoire marmonne :

–Voyons si cela va fonctionner.

Il fait un cercle dans le vide avec sa main palmé en psalmodiant un effroyable charabia, cela ne semble pas fonctionner, il se ravise et jure :

–Morbleu !

Ménestho se rit de lui :

–Il faut croire que tu ne sers à rien sans la canne d’Ocyrhoé, Prymno.

–La ferme Ménestho ! Nourris-les, Xanthé ne devrait plus tarder.

Prymno s’éloigne et retourne s’assoir à la table en feuilletant le grimoire, essayant de comprendre pourquoi le sort n’a pas fonctionné, Ménestho pose un bol en face de chacune de ses prisonnières et dit :

–Si vous voulez manger, il va falloir me faire plaisir.

Il agrippe la poitrine de Ninquelotë qui ne réagit pas, choqué, Nerwen le regarde faire, il presse la poitrine abondante de son amie en demandant sarcastique :

–Alors ma jolie ? Tu n’apprécies pas ? Moi qui adorais tes petits cris, tu ne veux pas me faire plaisir ? Même chez nous, les femmes n’en ont pas d’aussi gros.

Nerwen se ressaisit et crie :

–Tu crois faire quoi là ?! Connard !

Ménestho s’arrête et tourne lentement la tête vers Nerwen qui continue de l’insulter :

–Ouais ! C’est à toi que je cause gros dégueulasse ! T’es qu’un connard finit !

Il se relève en faisant craquer ses articulations :

–Une réaction, pile ce que m’attendais.

Avant que Nerwen ne puisse placer d’autres insultes, il lui attrape la tête et lui donne un coup de genoux au visage, sonnée par ce coup son buste s’effondre par terre, il l’écrase de toute sa stature avec son pied, donnant une impulsion la faisant rouler sur le côté et la roue de coup de pied dans l’abdomen en jubilant :

–Alors ? On la ramène moins salope ! Moi ne te l’avait pas dit, moi te punira à chaque fois que tu tentes quoique ce soit.

N’arrivant plus à reprendre son souffle, criant et crachant du sang à chaque coup donné, Nerwen ne réplique pas, Ménestho n’est arrêté que par l’interpellation de Prymno :

–Ne l’abime pas trop, si on veut les vendre aux marchés aux esclaves des humains, il faut qu’elles soient en un seul morceau.

–Si moi ne peux plus s’amuser.

Il relève la tête de Nerwen en sang par les cheveux, il la prévient :

–Vois ce qui t’arrive, si tu me mets en colère.

Nerwen lui fait un sourire narquois et lui crache une glaire de sang au visage pour toute réponse, il essuie sa joue tout sourire et la lâche :

–Moi vais bien m’amuser avec toi.

Il lui jette son bol à la figure, brulant son visage et intensifiant la douleur de ses plaies, il fait de même avec Ninquelotë et repart en disant :

–Et bon appétit bien sûr.

Nerwen se relève en grimaçant de douleur, crachant un énième glaire mélangé à la soupe infecte que leur ont préparés leurs tortionnaires, elle réussit à articuler :

–Ça fait combien de temps qu’il joue le connard comme ça ?

Ninquelotë soupir en larme :

–Depuis le début.

Elle appuie sa tête contre son épaule en sanglotant, Nerwen la rassure :

–Tu n’as plus besoin de te forcer, je suis là.

Elle s’effondre en larme :

–Je veux rentrer chez moi, je veux revoir mes papas.

Sa voix s’étouffe avec les larmes, Nerwen appuie sa tête contre la sienne comme pour la protéger et lui glisse :

–Je nous ferai sortir de là, je te le promets.