L'attaque des djinns

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Tauron ému aux larmes avance à tâtons les bras en avant :

–C’est vraiment toi Nerwen ?

Elle l’arrête et lui fait signe qu’ils sont surveillés, Tauron se reprend et ferme les volets à chacune de ses fenêtres comme il a l’habitude de faire avant d’aller dormir, Nerwen le suit en restant dans les angles morts de l’océanide. Tauron ferme le dernier volet dans le salon, il se retourne vers sa nièce et lui caresse les cheveux, Nerwen se laisse faire et écarte les bras pour enlacer son corps en pleurant à chaude larme, Tauron sourit et l’accueil :

–Bienvenue chez toi. Tu veux manger quelque chose ?

Elle relève la tête pour le regarder et lui répond :

–Je veux bien une champi-marrons.

Tauron se met au fourneau et lui prépare sa soupe, Nerwen reste accrochée à lui, ne voulant plus le quitter, après s’être attablé côte à côte et manger une partie du repas, Tauron lui raconte tout ce qui s’était passé durant son absence et puis ce fut au tour de Nerwen de lui raconter, le présage de l’arc, leur enlèvement dans leurs planques, la torture des océanides et son amitié rompue avec Ninquelotë. Tauron pensif demande :

–Donc si tu ne t’étais pas “réconciliée” avec Ninquelotë, elle serait devenue une ennemie ?

–De ce que j’ai compris de ces énigmes, oui.

Il réfléchit à voix haute :

–”Sauve ces terres du mal qui rend la nature impie”, “un usurpateur dont l’orgueil est obnubilé par la puissance” et “protège la terre de l’appétit vorace des envahisseurs”, la nature impie pourrait être les elfes cendrés, les envahisseurs doivent être les djinns, mais pour le dernier, je ne vois pas. Peut-être l’un des océanides. Mais je ne comprends pas.

–Moi non plus et ça me fait peur.

Tauron lui caresse la tête et la rassure :

–Hé ! On est ensemble maintenant, ne t’en fait pas, ton tonton va te protéger !

Il lui montre son biceps qui est toujours aussi mal dessiner que dans son rêve, elle glousse :

–Ahahah ! C’était pareil que dans mon rêve…

–Tu as rêvé de moi ?

–Et de papa et maman, oh ! Mais j’ai complètement oubliée de t’en parler, les océanides, ont utilisé un sortilège pour me faire dormir et l’arc m'a montré mes envies les plus profondes et j’ai finis par le rencontrer dans mon rêve, tu savais que l’arc était un immense papillon ?

–Un papillon ?

–Oui gigantesque.

Il se tient le menton, pris dans une réflexion intense et après quelques minutes, il lâche :

–Non, ça ne me dit rien du tout.

Il prend l’arc et le regarde sous toutes les coutures :

–Pourquoi la conscience de l’arc est un papillon ? Ça je ne le sais pas. Mais ce que je sais, c’est que vous avez tous les deux besoin de vous laver.

Il lui rend l’arc et se lève pour faire couler l’eau chauffée, venant de l’arbre à eau, dans l’étuve, Nerwen regarde l’arc entre ses mains et demande :

–Et toi, tu sais pourquoi ?

L’arc comme à son ancienne habitude ne lui répond pas. Tauron fait signe pour dire que le bain est prêt et laisse son intimité à Nerwen, elle se déshabille et met ses vêtements crasseux dans un coin, elle tire le vieux rideau usé et se plonge dans l’eau lubrifiée par le savon liquide, elle prend une éponge et lave soigneusement l’arc qui finit par devenir rutilant comme au premier jour :

–Tu dois te sentir mieux comme ça, monsieur le papillon, ou madame la papillon ?

–Mon genre importe peu.

Elle commence à récurer la crasse qui s’est accumulée sur son corps et demande :

–Ah bon ?

–Ai-je besoin d’être définie par un genre ? Ceux qui s’arrêtent pour définir un genre à ceux qui n’en ont pas besoin, ne sont que des idiots.

–J’ai l’impression de t’avoir offensé.

–Le savoir c’est le pouvoir, en ayant les connaissances suffisantes, tu peux contrôler n’importe qui, qui serait assez crédule pour te croire.

–Dit comme ça.

Elle est interrompue dans sa conversation par Tauron qui l’informe :

–Je t’ai mis des affaires propres, je vais nettoyer les autres.

–Merci.

Elle plonge la tête dans l’eau et se frotte la tête, qui commence à mousser et reprend :

–Mais comment dois-je t’appeler alors ?

–Comme tu l’as toujours fait, l’arc.

Elle arrête de frotter la mélasse dans ses cheveux et souffle :

–Comment dire, ça me gêne un peu maintenant, après ce qu’on a vécu ensemble.

–Tu n’as qu’à me donner un nom.

–Je peux ? Euh… un nom, un nom, un nom… Arf ! C’est beaucoup plus compliqué que ça en a l’air, voyons, Oona ?

–Cela me va, si tu le juges ainsi.

Elle sourit visiblement ravie d’avoir nommé l’arc sacré :

–Alors Oona, vois-tu quelques chose que nous pourrions faire pour empêcher la prochaine catastrophe ?

–Dormir.

–Euh, je ne savais pas que tu avais sommeil.

–Je parlais de toi, avant d’entreprendre quoi que ce soit, il faut dormir.

Elle finit de se laver et avoue :

–Tu as raison.

Nerwen sort de l’étuve, éponge l’arc et se sèche, elle attrape les vêtements propres et enfile une de ses vieilles robes blanche, elle se dirige vers son lit et accroche l'arc au mur, sa véritable place, pas en tant que chandelier, ni tyrolienne, ni de spatule, elle lui chuchote :

–Bonne nuit.

Elle s’écroule sur son lit et ferme les yeux, les bougies s’éteignent une à une, Tauron s’apprête à souffler la dernière bougie, mais Nerwen l’arrête :

–Tu peux laisser la lumière pour cette nuit ?

Il sourit et lui souffle :

–Bien sûr.

Il pose la bougie sur une table de chevet et s’allonge. Il finit par trouver le sommeil, quand un bruit le réveil, il tourne la tête et voit que Nerwen s’est allongée dans son lit et pleure en silence, il se tourne sur lui-même, pose son bras au niveau de ses épaules pour la réconforter et finit par se rendormir. Nerwen ce réveil dans le lit de Tauron vide, la matinée est déjà bien avancée, elle se lève et voit ses vêtements propres plier et ranger sur son lit, elle se change et récupère l’arc qui l’accueille :

–T’es-tu bien reposée ?

–Arbre Oona. Je me sens mieux, ça c'est sûr.

Elle descend les escaliers, Tauron n’a pas ouvert les volets, elle peut donc se déplacer sans problème dans la maison, Tauron est affairé à faire le déjeuner :

–Arbre, tu es d’attaque ?

–Pour faire quoi ?

Il sert le repas dans deux bols, les déposent sur la table et lui répond :

–Pour manger et réfléchir à un plan d’action.

Ils s’installent côte à côte et Nerwen lui demande :

–Tu as déjà réfléchi à un plan ?

Il lui tend une feuille envoyée par une mouche :

–L’ordre a été donné de se préparer pour la prochaine attaque des djinns, les océanides vont s’enfuir avant que l’attaque ne commence, ils vont certainement se réunir dans les archives de la salle du conseil, il nous restera qu'à leur tendre un piège et nous pourrons sauver Maëve. Simple, mais efficace.

Elle regarde la feuille qui donne l’ordre à tous les elfes de s’armer et d’être prêt pour défendre le territoire, elle demande :

–Qui est au courant ?

–Les partisans du temps des cerises, nous devrions être une centaine, au cas où les elfes cendrés ce réveil.

–Ce sera suffisant ?

–Nous ne connaissons pas leurs forces, donc autant être prévoyant.

–Et que faisons-nous en attendant ?

–Attendre le signal.

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