Seul dans mon appartement, je ne parvins pas à trouver le sommeil.
" Putain Jack, il te reste à peine 4h avant le travail" me dis-je

Tournant désespérément dans mon lit, je songeais à mon ex-copine.
"Cela allait bientôt faire six mois que Raiponce et moi n'étions plus ensemble "

Eclairé par la lueur de mon téléphone, je me perdais dans les photos de mon petit rayon de soleil. Remontant le fil de son actualité, je me remémorais les précieux moments passés avec elle.

Des sorties en amoureux, aux réveils à ses côtés, jusqu'à son parfum et la douceur de sa peau hâlée au contact de la mienne. Je revoyais son visage rougi par le plaisir et l'embarras lorsqu'elle se cambrait sur moi entièrement nue. L'expression qu'elle avait pendant qu'elle me chevauchait, ses cheveux dorés éclairés par les rayons du matin.

Empli de désirs, j'ouvris le dossier qui contenait tous les sextos et les nudes de Raiponce. Je passai ma main dans mon boxer, me masturbant vigoureusement en pensant à sa poitrine et à ses courbes voluptueuses. Les bruits de ma propre chair, retentissaient dans tout l'appartement.

Le souffle haletant, je continuai de me procurer du plaisir, tout en défilant les photos de mon ange, jusqu'à atteindre ma limite. Lorsque je reçus un mail de ma chef de service, me coupant net dans mon action. Frustré, je jetai mon téléphone à terre, chassant le visage de ma chef que je détestais tant.
" Putain, il est 4h du matin ! Et cette garce d'Elsa, qui me charge encore de travail ! " grognai-je, excédé. La tête dans l'oreiller, réalisant que je n'allais plus revoir Raiponce au bureau, non plus.

Depuis le rachat de notre petite boîte de jeu de société par le géant du marché Pitchgames, Raiponce, notre ancienne directrice artistique, avait dû rejoindre leur pôle graphique pour faciliter l'échange entre les deux sociétés.

" Est ce qu'elle s'était bien intégrée parmi les anciens collègues d'Elsa ? Est-ce que tout se passait bien ? "

 Après une courte nuit, je me précipitai à mon bureau où m'attendait Mérida, notre game designer du pôle graphique.

- Jack, elle va encore t'allumer ! me signifia-t-elle les yeux noircis par les cernes.

Ses cheveux frisés en bataille, Je remarquai qu'elle portait les mêmes vêtements que la veille.
- Au fait, Mérida, vous êtes partis à quel heure hier ?

- Je sais plus ! Vers 3 ou 4 heures ? Harold est un monstre, je suis sûre que son sang est composé à 90% d'alcool, lança t-elle, en avalant ses cachets contre la gueule de bois

- Ne jamais sous estimer un viking ! me moquai-je.

Je perdis mon sourire dès que j'entendis les talons d'Elsa résonner sur le parquet. Elle prit place derrière son bureau, avec sa couronne de tresse blonde polaire, qui lui donnait un air strict et austère. Je détournai les yeux, lassé par sa silhouette sans formes.

- Ce n'est toujours pas bon, Frost ! lança t-elle d'un air glacial, en me tendant des dossiers.

Je soufflai, agacé par ses remarques incessantes et par son air hautain. Je la dévisageai en attrapant son dossier. Faisant tout le travail de retouche et de corrections absurdes qu'elle me demandait. Je regrettais le temps où je travaillais avec Raiponce sur des projets qui me tenaient à coeur, en tant que graphiste.

Avec Raiponce, nous avions bien avancé sur l'appel d'offre de Larry Potter. Mais depuis l'arrivée d'Elsa, notre nouvelle directrice artistique, je devais tout recommencer, selon ses nouvelles directives.

Midi sonnant, Mérida et moi nous installâmes à notre table habituelle.
- Alors comment ça va ? s'exclama Harold, en nous rejoignant.

- Ça peut aller, la reine des glaces est moins chiante que d'habitude ! lui lançai je dépité.

- Moi qui pensait que ça irait mieux ! confia Harold surpris.

- Mieux ? Tu rigoles !? Comment veux tu qu'une maniaque control comme elle et un esprit libre comme moi, puissent s'entendre ? lui lançai- je, excédé.

- T'aurais dû voir sa tête, quand on s'est présenté à elle ! Entre ma tignasse et les cheveux blancs de Jack ! J'ai cru qu'elle allait tomber en syncope la vieille ! avoua Mérida, en éclatant de rire.

- J'ai toujours trouvé ce pari ridicule ! me fit Harold, en regardant l'état de mes cheveux abîmés par la décoloration.

Le moral au plus bas, je me décidai à envoyer un message à ma Punzie.

- Comment ça se passe chez Pitch ?

- Bien et toi ? J'arrive pas à y croire, j'ai un bureau pour moi toute seule ! me répondit-elle instantanément.

Mon visage s'illumina, ravi de pouvoir enfin lui parler par message. Si elle savait à quel point elle me manquait.

- Ça fait bizarre de ne plus te voir, tu nous manques, tu me manques ! :( .lui écrivis-je la vague à l'âme.

- Tu me manques aussi ! Vous me manquez tous ! <3 , me répondit-elle.

Mon coeur bondit si fort que je crus avoir une attaque, je sautai sur l'occasion.
- Ça te dit d'aller boire un verre au Jazzmen's ? Comme au bon vieux temps ? lui proposai-je.

Je grimaçai malgré moi en composant ce message.
- Ah Ouais ! ça fait trop longtemps !!! rendez vous là bas, vendredi soir, 19h ? me proposa t-elle.

- Ok, mon ange ;) ,lui dis-je.

Le coeur léger et remplit de joie. Mon esprit s'emballa, ma tête ne pensa plus qu'à ma belle Raiponce, à ses yeux émeraudes et sa chevelure dorée.

- Laisse moi deviner ? Elle t'a proposé de sortir ? me lança Harold dubitatif, en pleine face.

- Plus comme un rencard ! lui répondis-je, la tête haute en jubilant.

- Plus comme une sortie entre copine, je dirais ! lança Merida en zieutant mes messages.

Harold leva les yeux au ciel.

- Vraiment ? Jack réveille-toi ! Je ne vois pas ce que tu attends de plus d'elle !
s' inquiéta t-il

- J'approuve ! Elle t'a friendzone mec ! Faut passer à autre chose ! ajouta Merida désabusée.

- Il te faut un plan cul Jack ! Ça te changera les idées ! Ça fait combien de temps que tu n'as pas tirer un coup ? ou un petit chat au moins ça t'occuperait l'esprit, expliqua Merida.

Je baissai la tête broyant du noir à leur remarque.

- Elle a raison, faut te défouler, approuva Harold sérieusement

- On est prêt à te payer une escorte s'il le faut ! Tu peux pas continuer à plomber l'ambiance comme ça ! s'écria t-elle.

Mérida a toujours été sincère, une qualité que j'appréciais chez elle mais qui blessait sans qu'elle s'en rendait compte.

- On s'inquiète pour toi et on pense que tu devrais passer à autre chose, rattrapa Harold.

- J'ai pas le choix, je vais t'installer une application de rencontre, affirma Merida, en attrapant mon téléphone. Je la laissai faire, dépité.

- Sage décision ! Et tu ne devrais pas fonder trop d'espoirs dans ce rendez vous, me conseilla Harold, d'un regard avisé.

Nous continuions notre discussion lorsqu' Harold aperçut Elsa avec son plateau qui se cherchait une place.

- On devrait l'inviter à notre table ! déclara Harold

- Je suis en pause là ! lui lançai-je, excédé.

Elsa nous fixa avec mépris avant de passer son chemin et de s'installer ailleurs.