Chapitre 5 - Mon pauvre Frost ! Je t'ai vexé ?
J'avançai toute la matinée sur les tâches ingrates d'Elsa, utilisant ma rage pour me concentrer. Lorsque je sentis deux mains douces et chaleureuses me masquer les yeux.
- Raiponce ? soupirais-je de bonheur. Son parfum embauma toute la pièce.
- Tu viens manger ? me susurra t-elle à l'oreille.
Je sentis son souffle chaud, le long de ma nuque, me faisant frissonner de plaisirs.
Je me tournai le coeur léger, lorsque j'aperçus Elsa, assise sur le rebord de mon bureau et qui me tendait un sandwich en triangle et un soda.
La déception se lut sur mon visage. Elle m'invita sur le toit du batîment où nous mangeâmes nos immondes sandwich dans la fraîcheur vivifiante de l'hiver, chauffé par nos cigarettes.
- Je suis désolé, j'aurais pas dû étaler.. lui affirmai-je, mon regard contemplant le ciel hivernal.
- Frostidiot ! En temps normal, je t'aurais cramer les couilles à la cire chaude. J'ai travaillé trop dure pour qu'un petit merdeux dans ton genre, me gâche tout, m'expliqua t-elle agacée.
Puis elle s'alluma une autre cigarette, la fumant en croisant les bras.
- Ne t'en fait pas, j'ai bien compris le message, la rassurai-je en entamant mon sandwich.
- C'est pour ça que je suis contre le copinage au travail, me lança t-elle dépitée, en prenant une bouffée de cigarette.
- Là, je suis pas d'accord ! lui lançai-je sans réfléchir. Elsa se mit à rire, se moquant de moi.
- Je me demande comment, tes précieux amis vont réagir quand Monsieur Black va commencer à virer les postes doublons. A coups de poignard dans le dos et de trahison en tout genre, lança t-elle avec sarcasme
Je me levai indigné, croisant les bras puis elle se rapprocha de moi, me tapotant l'épaule.
- Mon pauvre petit Frost, je t'ai vexé, me dit-elle avec une petite moue boudeuse.
- Tu nous connais depuis à peine une semaine ! Comment oses tu dire des choses pareilles ? m'écriai-je, indigné.
Puis elle se rapprocha de moi. Sentant sa respiration sur mon visage, elle me pinça le bout du nez, ce qui m'irrita encore plus.
- Mes dix ans d'expériences dans la boite, par exemple ! Ne le prends pas mal ! Mais, est ce que tes précieux amis ont pris la peine de se mettre à ta place, quand la grande Princesse Corona t'as largué comme une merde ? me demanda t-elle en me piquant.
Énervé par ses paroles, je m'emportai de plus belle.
- Ils ont tous été là pour moi ! Tous, jusqu'à aujourd'hui ! m'écriai-je révolté
- Tu veux dire pour toi et elle ! Qu’ils ont préféré te sacrifier au profit de
l'ambiance du groupe ! appuya -t-elle fortement.
J'étais à la fois sidéré et en rage, je voulus lui faire fermer son clapet mais au fond de moi, je savais qu' elle avait raison.
- Ils sont déjà entrain de t'évincer. Tu le verras par toi-même ! me fit-elle d'un ton plus doux.
Je restai étonné par ce changement d'attitude, lisant une légère tristesse dans ses yeux et sa voix. Elle essuya la sauce que j'avais autour de la bouche avant de s'en lécher les doigts, me lançant son fameux regard avide. Ce qui éveilla certaines pulsions que je tentai de contenir.
Puis elle se dirigea vers la sortie. Je ne pus détacher mon regard de son derrière, mit en valeur par son pantalon blanc, qui lui rentrait littéralement dans les fesses. Je la rejoignis quelques instants après, en tentant de chasser les flashbacks de ce week-end.
En allant prendre un café au distributeur, j'aperçus Harold qui rentrait de son rendez vous, celui-ci était complètement épuisé.
- Alors Harold ! Quoi de neuf ? lui demandai-je concerné
- Je suis content d’avoir rendu l’appel d'offre ! Et j'ai vraiment l'impression que ça s'est bien passé auprès des clients ! Et qu'on va avoir pas de mal de boulot, me dit-il en défaisant sa cravate.
Je le sentis complètement relâché et vanné.
- Comment ça s'est passé ? lui demandai-je, intéressé.
- J'avais merdé à un moment mais heureusement que Flynn était là pour me rattraper. Ce mec, c'est un bandit ! Tu aurais dû le voir ! s'extasia -t-il
- Flynn Rider ? Le directeur commercial de Pitch ? Pourquoi on l'inviterait pas à prendre un verre, un de ces quatre ? demandai-je enthousiaste.
- Ouais ! pourquoi pas.. mais il est full en ce moment, répondit Harold en détournant le regard.
Puis celui-ci regagna son poste, débriefant avec Elsa.
La fin de la journée arriva vite, Mérida partit la première comme à son habitude, me laissant seul avec Elsa.
- Je vais pas tarder à y aller, tu peux terminer demain, me dit-elle en rangeant ses affaires.
- J'en ai plus pour longtemps, je vais terminer d'abord ! lui répondis-je les yeux rivés sur mon écran.
Je pris une heure afin de terminer les corrections demandées, puis je remballai mes affaires.
Arrivé dans le hall, je vis la pluie se fracasser contre les baies vitrées. En sortant ma capuche, j'aperçus Raiponce qui attendait à l'extérieur sous la pluie battante. Je me réjouissais, le coeur remplit de joie, j'accourus en sa direction.
Lorsque je vis le fameux Flynn Rider, dans son costume noir de commercial taillé sur mesure avec ses chaussures de ville au cuir brillant. Avec son brushing impeccable et sa barbe dressé de quelques jours, il se dirigeait vers ma Raiponce. Il ouvrit son immense parapluie puis la prit par la taille. Celle-ci le regarda remplit d'affections, en lui offrant le plus beau des sourire avant de l'embrasser sous mes yeux.
Je restai figé pendant plusieurs secondes, sentant mon coeur se briser à chaque battements, mes jambes faiblirent à cause de la rage et de la tristesse. Lorsque je me ressaisis, je me décidais à les suivre à travers la pluie jusqu'à un bar à quelques rues de nos bureaux.
Ils rejoignirent Mérida et Harold qui avaient déjà réservé une table. Sous la pluie battante, à travers la baie vitrée du bar, je les observais pendant un long moment. Se réjouir, s'amuser, poignardant mon coeur de plus en plus fort.
Sans réfléchir, je composais leur numéro, les appelant un par un. Mérida regarda son téléphone puis le rangea dans son sac, Raiponce éteignit carrément le sien et Harold, mon meilleur ami, scruta le sien avant de le poser sur la table.
Je sentis les larmes monter, ma gorge se resserrer mais je serrai les dents m'interdisant de pleurer. Le coeur lourd, je voulus traverser la rue et rentrer dans ce bar lorsqu'une goutte d'eau tomba sur le bout de mon nez, m'arrêtant net.
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