Robert De Rhino, expert en gestion de crotte de nez et Président de l'association C.R.S. (Cure-toi le Renifloir en Sécurité) avertit : " Se curer le nez n'est pas anodin. C'est un acte d'une portée considérable. Il en va d'abord de votre santé et, parfois, il peut avoir un grand retentissement syndical voire politique ! Curez-vous le nez devant votre PDG qui vous annonce des coupes budgétaires et vous verrez sa réaction ! "

Robert a du nez (sic) quand il s'agit de repérer les maladroits qui s'enfoncent sans prudence les doigts dans les naseaux. On l'accompagne alors pour un tour de piste dans les rues de Chateaudun pour une belle démonstration. Il arbore un grand badge fluo aux couleurs de son association, pas peu fier 'd'éduquer' modestement la génération à venir.

 — Regardez-moi ça ! Ça se triture le pif dans tous les sens sans respecter les règles essentielles, peste-t-il à la vue d'un jeune boutonneux en pleine action.

Plus tard, à l'abri du chaos de la rue, Robert nous rappelle " qu'il faut du style, de la décontraction mais aussi une connaissance exacte de la mécanique nasale pour bien faire. "

 — On ne fait pas une boulette comme ça au hasard, ajoute-t-il. Il faut discerner le moment, la température ou encore travailler sa dextérité. Ça se roule avec tendresse une crotte de nez !

Il en a vu des boulettes qui collent aux doigts et dont on se débarasse discrètement sous la table ou sur le pantalon, des trop humides ou des trop sèches qu'il ne faut surtout pas extraire au risque de saigner. Plus tard, après une bière bien méritée, il nous en roulera une ou deux pour nous montrer. Le secret ? Ne pas avoir peur de respirer la poussière à plein poumon. Mais attention. Pas question d'aller humer la pollution des villes. Robert, c'est un écolo avant tout.

 — Celles-là quand tu les lances, elles partent loin, mon garçon ! Et ça colle parfaitement !